Résultats à 5 ans d’une étude clinique randomisée comparant les piliers implantaires en zircone et en titane, sur couronne unitaire en zone canine et postérieure - Cahiers de Prothèse n° 162 du 01/06/2013
 

Les cahiers de prothèse n° 162 du 01/06/2013

 

revue de presse

O. Etienne  

Objectifs et hypothèses

L’objectif de cette étude randomisée est d’évaluer et de comparer le comportement mécanique et biologique de piliers individualisés (usinés par CFAO) en zircone et en titane, sur des restaurations unitaires.

Matériels et méthodes

Un total de 40 implants (Brånemark, NobelBiocare) posés sur 22 patients ont été inclus dans l’étude. Les sites d’implantation ont été maxillaires et mandibulaires, dans la région canine et la...


Objectifs et hypothèses

L’objectif de cette étude randomisée est d’évaluer et de comparer le comportement mécanique et biologique de piliers individualisés (usinés par CFAO) en zircone et en titane, sur des restaurations unitaires.

Matériels et méthodes

Un total de 40 implants (Brånemark, NobelBiocare) posés sur 22 patients ont été inclus dans l’étude. Les sites d’implantation ont été maxillaires et mandibulaires, dans la région canine et la région postérieure.

Le choix du pilier en zircone ou en titane a été fait de façon randomisée et la construction sus-jacente adaptée : couronne tout-céramique ou céramo-métallique respectivement.

Les mesures ont été effectuées le jour de la pose puis à 6, 12, 36 et 60 mois. Celles-ci comportaient un relevé d’indices parodontaux (PPD, PCR et BOP) autour du pilier et sur la dent contro-latérale qui servait de contrôle, ainsi qu’une mesure radiographique du niveau osseux péri-implantaire (mesure mésiale [mBL] et distale [dBL]). Les données collectés ont été analysés statistiquement (p < 0,05).

Résultats

À 5,6 ans de moyenne de recul clinique (4,5 – 6,3 ans), 18 patients ont pu être contrôlés, les autres ont été perdus de vus ou exclus pour changement de plan de traitement (utilisation de l’implant pour une restauration plurale).

Durant la période de suivi, 3 implants ont été perdus dont deux par péri-implantite. Au final, un total de 18 piliers en zircone et 10 piliers en titane ont pu être étudiés.

Aucune fracture de pilier ni aucune perte de restauration n’a été observée, ce qui équivaut à un taux de succès de 100 %. Seuls des écaillages de céramique ont été constatés sur 3 couronnes céramo-métalliques portées par des piliers en titane.

Concernant les indices parodontaux, bien que légèrement meilleurs autour de la zircone, aucune différence significative n’a été enregistrée (moyennePPDZrO23.3 ± 0.6 mm, mPPDTi3.6 ± 1.1 mm), PCR (mPCRZrO20.1 ± 0.3, mPCRTi0.3 ± 0.2) and BOP (mBOPZrO20.5 ± 0.3, mBOPTi0.6 ± 0.3). Il en est de même pour les mesures de stabilité osseuse péri-implantaire (mBLZrO21.8 ± 0.5, dBLZrO22.0 ± 0.8 ; mBLTi2.0 ± 0.8, dBLTi1.9 ± 0.8).

Conclusion ?

Aucune différence significative entre piliers usinés en zircone et piliers usinés en titane n’a été constatée à 5 ans. Ces deux solutions sont cliniquement envisageables dans les secteurs concernés par l’étude.

Commentaires ?

Cette étude clinique présente des résultats intéressants car très peu d’études comparatives de ce type existent à ce jour et avec ce recul. Toutefois, elle révèle aussi la grande difficulté dans la gestion concrète de l’étude : le recrutement des patients est très large (fumeurs ou non, antécédents parodontaux…), les habitudes occlusales ne sont pas explicites, les méthodes d’assemblage varient beaucoup (ciment, colle, transvissé…) et les sites d’implantation sont très divers pour un nombre final d’implants observés assez restreints.