30 SEPTEMBRE
 

02/10/2014

30 SEPTEMBRE

La profession mobilisée

Les responsables de la CNSD, l’UJCD et du SFCD réunis au siège parisien de l’UNAPL, affichaient leur unité et leur satisfaction le 30 septembre en constatant la « forte mobilisation » de la profession contre le projet de dérèglementation.

Selon les estimations de la CNSD, 60 à 70 % des cabinets ont manifesté leur « colère » en fermant leur cabinet ou en diffusant un message sur les répondeurs téléphoniques. Selon un sondage sur Internet mené par l’UJCD, 55% des 1500 confrères ayant répondu étaient en grève.

Le déclencheur de ce mouvement de colère dans la profession mais aussi parmi toutes les professions regroupées au sein de l’UNAPL, est un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) révélé par l’ancien ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, le 12 juillet dernier, qui préconise des réformes ciblées sur les professions réglementées. Ce rapport doit servir à élaborer un projet de loi. L’objectif : faire baisser les prix pour soutenir le pouvoir d’achat.
« Le plus grand flou » demeure encore à ce jour quant au projet de loi dans le domaine de la chirurgie dentaire. En revanche, ce que recommande le rapport « peut tuer les professions libérales ». réaffirme Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD.
Sur la prothèse la dissociation de l’acte est « une aberration totale ». L’idée revient régulièrement depuis plus de 15 ans, alors qu’en réalité, « ce qui intéresse le patient c’est le reste à charge de sa prothèse et éventuellement l’origine ». Les propositions émanent de « gens qui n’ont aucune notion » du travail de collaboration réalisé au quotidien, étape par étape au cabinet et au labo. « Depuis des années on veut faire entrer la prothèse dans le domaine commercial », confirme Philippe Denoyelle, président de l’UJCD. Alors que c’est « un dispositif médical sur mesure ». Il s’agit aussi de s’interroger sur les problèmes de responsabilité qui seraient posés.
Ouvrir le cabinet aux capitaux extérieurs ? « Le ministère de l’Économie n’a pas du tout l’air de vouloir revenir sur ce projet », s’indigne Catherine Mojaïsky, en relatant sa rencontre au côté du président de l’Ordre national, avec des membres du cabinet du ministre le 25 septembre. En effet, pour Bercy, ce serait un bon moyen pour financer les investissements importants - 200 à 400 000 euros - nécessaires à l’ouverture d’un cabinet dentaire. L’objectif de ces investisseurs ne sera pas « la santé publique » mais « la rentabilité des investissements », prévient la présidente de la CNSD. Justement la démarche des « low cost » : « ils ont mercantilisé la santé bucco-dentaire en sélectionnant les patients et les actes, en faisant travailler les praticiens avec des objectifs... ».
Quant à la prévention, elle est « absente de ce rapport », relève Patricia Hueber, présidente du SFCD.
Les représentants syndicaux se disent tous favorables à une réforme « mais pas cette réforme » menée « sans concertation » et qui « assimile la santé à un commerce ».

Après la « mobilisation sans précédent » des professions libérales le 30 septembre, le conseil national de l’UNAPL se réunit ce jeudi 2 octobre pour décider de la suite à donner au mouvement. Une « grande manifestation nationale » ?

ACD


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