Un observatoire s’attaque à « des dérives inacceptables » dans le domaine dentaire
 

25/11/2013

Dans « 60 millions de consommateurs »

Un observatoire s’attaque à « des dérives inacceptables » dans le domaine dentaire

À la veille de l’ouverture du Congrès de l’ADF 2013, « l’Observatoire citoyen des restes à charge en santé » créé au début de l’année par le magazine 60 millions de consommateurs, Santéclair et le Collectif interassociatif sur la santé (Ciss) signe une enquête sur le reste à charge dans le domaine dentaire qui confirme « son niveau élevé, y compris après l'intervention des complémentaires. »

Il s'élève à 240 euros en moyenne pour une couronne de 550 euros, et 700 euros pour une prothèse maxillaire, après remboursement des assurances obligatoire et complémentaire. Mais ces chiffres « révèlent aussi quelques surprises. » L'enquête constate des « dépassements d'honoraires sur des soins dont les tarifs sont opposables et ne devraient donc pas faire l'objet de dépassements », sauf exception. Les praticiens parisiens factureraient à eux seuls 57 % des dépassements constatés sur tout le territoire pour ce type de soins dentaire et 40 % pour les extractions.
L’enquête relève aussi « des engagements conventionnels non tenus » dans le cas des inlay-core. Le nombre de reconstitutions réalisées à tarif encadré par rapport aux reconstitutions à tarif libre a baissé à 58,6 % en 2012 alors que l’objectif conventionnel était de les porter à 86,8 % (contre 78,4 % en 2006). L’observatoire critique dans la foulée la « généralisation de la pose d’un inlay-core avant celle d’une couronne ». Une situation « justifiée lorsque la dent est trop abîmée » mais qui « tend à devenir quasi systématique » (8 couronnes sur 10). Il s’attaque enfin aux traitements orthodontiques : « chers, avec peu de visibilité… une rente de situation et de forts soupçons de fraude ».
Exaspération

La CNSD qui a lancé une campagne pour dénoncer 25 ans de blocage des tarifs, a aussitôt réagi à la publication en affirmant que « la profession n’est pas responsable du reste à charge des patients, ni du renoncement aux soins qui en découle. Ce sont les pouvoirs publics qui ont délibérément abandonné la prise en charge des actes dentaires par le gel des bases de remboursements. Et qui ont par ailleurs maintenu la valeur des soins opposables à un tarif très inférieur au coût réel, entraînant des dérives inéluctables. »
Quelques heures plus tard l’UJCD dénonçait dans la même ligne « un tissu de contre-vérités, un strabisme inadmissible ». « Les seuls vrais responsables du reste à charge sont l’Assurance maladie et l’État qui n’a que faire de la santé bucco-dentaire et méprise les chirurgiens-dentistes ». Le syndicat en appelle au président de la République pour qu’il initie « une réforme en profondeur » de l’exercice.

ACD

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