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« Les trois quarts des Français ont entendu parler de la réforme du 100% santé, mais beaucoup connaissent mal son contenu, en général et dans le domaine dentaire en particulier »…
C’est l’une des conclusions d’une enquête Harris Interactive pour l’Observatoire des parcours de soins des Français du réseau Santéclair rendu public en octobre. Pourtant, la réforme, entrée en vigueur de manière progressive depuis 2019, poursuit son bonhomme de chemin, notamment dans le domaine des prothèses dentaires.
Ainsi, entre janvier et juin 2020, 48 % des prothèses posées appartiennent au panier à reste à charge nul et 20 % au panier à reste à charge modéré. « Ce résultat est encourageant et témoigne de la bonne appropriation de la réforme tant par les professionnels que par les patients » commente la Direction de la Sécurité sociale (DSS) du ministère de la Santé qui souligne aussi que la période, marquée par le premier confinement, a probablement ralenti la montée en charge de la réforme. Une analyse confirmée par le sondage dans lequel 79 % des personnes interrogées estiment que les dispositions de cette réforme dans le domaine dentaire sont satisfaisantes.
Il y apparaît également que 20 % des patients seraient encore enclins à s’orienter vers des soins à tarifs libres s’ils devaient avoir besoin d’une prothèse dentaire, tandis que 50 % s’orienteraient vers des soins prothétiques à reste à charge modéré et 29 % vers des soins prothétiques sans aucun reste à charge « même s’ils devaient accepter des concessions sur le choix du matériau de la prothèse ».
Globalement, les tarifs pratiqués par le chirurgien-dentiste sont le 3e critère le plus important de choix du praticien par le patient, juste après l’hygiène du cabinet et la prise en compte de la douleur.
Le cabinet d’analyse économique Xerfi-Precepta a publié une autre étude, à la rentrée, dans laquelle il entrevoit une « montée en puissance progressive du dispositif reste à charge zéro à compter de 2021 ». Il prédit également que la réforme va « se traduire par une remise à plat des rapports de forces entre les complémentaires santé et les acteurs de santé, les premiers ayant tout intérêt à étendre leur activité aux actes d’implantologie ». L’implantologie ne fait en effet pas partie du panier de soins du « 100 % santé », même si celui-ci a vocation à évoluer progressivement selon la DSS.
Véronique Hunsinger