CFAO : 50 ans pour une technologie de pointe
 
23/02/2021

CFAO : 50 ans pour une technologie de pointe

Le Pr François Duret a inventé la CFAO dentaire en 1970. Dans sa thèse, intitulé "Empreinte optique", il analyse à l'époque la seule méthode capable de réaliser une prothèse médicale. Le scientifique revient sur ce concept révolutionnaire dans une interview menée par Marc Baranes et Jérôme Lipowicz pour le numéro de CLINIC de février 2021.

CLINIC : Comment vous est venu l’idée du concept de l’empreinte ­optique et de la CFAO dentaire ?

François DURET  : C’est très exactement durant les congés de Noël 1970 que m’est venu l’idée de la CFAO dentaire. C’est en suivant en même temps mes cours en maîtrise de chimie à la ­Faculté des sciences et ceux de 3e année à la Faculté dentaire, mais surtout en bataillant avec mes premières coulées en plâtre dans le sous-sol de la place Desperet à Lyon, que j’ai sans doute inconsciemment cherché à trouver une autre voie « plus scientifique » pour répondre à mes tracasseries quotidiennes. Ce fut une pure invention car elle n’était fondée sur aucune recherche antérieure (j’avais 22 ans) sinon sur des essais Laser avec mon maître en sciences, le Professeur Jacques Dumas. J’ai imaginé la chaîne complète en une nuit, et il a validé l’idée en janvier 1971.
Je l’ai souvent écrit, mais ce que je n’ai jamais dit, car je l’ai réalisé de nombreuses années plus tard en analysant ma thèse de 2e cycle Empreinte optique afin de la traduire, ce sont mes implications dans l’IA ou dans le workflow dès 1973 (disponible sur www.francoisduret.com).
C’est en étudiant les fondements d’Alan Turing que j’ai réalisé que ma thèse décrivait, sans doute, le premier système d’intelligence artificielle médical jamais mis en œuvre. À partir de la mesure d’une simple préparation et de son environnement, la CFAO était conçue pour être ­capable de trouver elle-même, et sans l’aide de l’homme, les informations nécessaires pour produire un élément complémentaire inconnu au départ : une prothèse adaptée.
Au-delà des idées de Turing, mais en me rapprochant des pensées « très pratiques » de Neumann ou de Goldstine, j’ai découvert seulement en 2010 que j’y décrivais aussi, allez ­savoir pourquoi, le principe des clouds et d’Internet alors totalement inconnus au-delà d’une unique tentative en Californie.  C’est ce qui me fait souvent dire depuis lors que la naissance de la CFAO dentaire a été un acte purement intuitif et, au fond, inexplicable de par sa naïveté. Cela ne m’a jamais été pardonné.

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