23 % de participation au programme M’T Dents...
 
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30/01/2024

23 % de participation au programme M’T Dents...

Au cœur de la nouvelle convention dentaire signée en juillet 2023, le bilan M'T Dents était renforcé avec pour principal objectif, la création d’une génération sans carie. CLINIC fait le point avec le Pr Estelle Moulis, responsable de l'UAM Odontologie Pédiatrique au CHU de Montpellier.

QUE PENSEZ-VOUS DES ÉVOLUTIONS DU PROGRAMME M’T DENTS ?

La convention dentaire 2023-2028 comprend notamment l’annualisation de l’EBD pour les 3-24 ans. Cette nouvelle mesure est une bonne chose : l’aspect financier ne sera plus un facteur limitant pour les consultations des enfants. Malheureusement, le problème de la démographie et le délai de rendez-vous limiteront peut-être le bon usage de ce programme. Entre autres, l’application des vernis fluorés est étendue aux patients de 3 à 24 ans. C’est un bon signal. L’ancienne mesure était trop restrictive, car elle ne concernait que les 6-10 ans. Tout cela doit s’appliquer sous réserve de validation des caisses d’assurances, mais ce sont tout de même des avancées.

QUELLES DISPOSITIONS PERMETTRAIENT UNE MEILLEURE PARTICIPATION AU PROGRAMME M'T DENTS ?

En 2022, le taux de participation au programme était de 23 %, toutes tranches d’âge confondues. C’est insuffisant. D’après les données de l’Assurance maladie, le taux maximal concerne les patients âgés de 6 ans : 37 %. Les parents reçoivent tous l’information concernant M’T Dents, mais que comprennent-ils de ce document ? Peut-être faudrait-il des mesures plus coercitives ? Nous constatons aujourd’hui que l’éducation thérapeutique quant aux risques de caries est parfois difficile et manquons de statistiques sur l’état des dents des jeunes Français. D’après une étude de l’Assurance maladie réalisée en 2020, les enfants en classes de CP en ZEP ont un indice carieux moyen plus élevé que celui de la population totale des enfants de 6 ans. Il varie de 0,6 à 3 selon les ELSM*. Chez les enfants avec caries non soignées et ayant eu recours au chirurgien-dentiste dans le cadre de l’étude, plus d’un tiers avaient plus de 4 dents cariées.

LA CRÉATION D’UNE SPÉCIALITÉ D’ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE EST-ELLE ENVISAGÉE ?

L’ensemble de la profession s’accorde sur la nécessité de créer cette spécialité. Elle irait dans le bon sens. La prise en charge actuelle est insuffisante. L’ONCD diffuse des alertes pour prévenir les refus de soins sur les enfants, car ils sont moins rémunérateurs. En revanche, le risque est que la création de cette spécialité induise un désintéressement des praticiens non installés en pratique exclusive pour les jeunes patients.

* ELSM : échelon local de service médical.

Camille Grange


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