3 500 chirurgiens-dentistes se sont formés à la prévention contre les violences faites aux femmes
 
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06/06/2023

3 500 chirurgiens-dentistes se sont formés à la prévention contre les violences faites aux femmes

Lancée en 2018 par le conseil national de l’Ordre, la formation pour la lutte contre les violences faites aux femmes a été suivie par près de 3500 chirurgiens-dentistes. « Cette formation peut nous aider à être de véritables acteurs dans cette lutte », souligne le Dr Muriel Maurin-Théron, qui l’a suivie à son lancement.

Le rôle des chirurgiens-dentistes dans la lutte contre les violences faites aux femmes pourrait ne pas sembler si évident. Le conseil national de l’Ordre, sous l’égide de Geneviève Wagner, sa vice-présidente, propose en libre accès une formation e-learning réalisée en collaboration avec la Miprof*. Elle est validante et constituée de trois parties rassemblant plusieurs modules. Une fois terminée, les professionnels peuvent également avoir accès aux documents annexes, régulièrement mis à jour. « Nous l’avons souhaitée simple et didactique. Il était important pour qu’il y ait aussi une mixité de genre des intervenants pour montrer que cela concerne l’ensemble des praticiens », précise le Dr Wagner.

UNE FORMATION PERÇUE COMME UNE CONTRAINTE ?

« Nos confrères et consœurs n’ont pas envie qu’elle soit une contrainte. Il fallait qu’ils puissent se former facilement sans pour autant jouer le rôle qui n’est pas le leur », indique la vice-présidente de l’ONCD. Pour Muriel Maurin-Théron, installée dans le Gard et qui a suivi la formation, les dentistes pourraient être réticents à suivre cette formation en raison d’un manque de temps. « C’est un outil à notre service. Il nous sensibilise pour comprendre comment la bouche peut être le carrefour de tous les dangers et comment nous pouvons être de simples acteurs dans cette lutte. J’ai compris son impact lorsque j’ai posé des questions indiquées dans les modules à une femme que je recevais en tant que visiteuse médicale, vraisemblablement victime de harcèlement moral à son domicile », explique-t-elle.

QUEL IMPACT ?

La formation vise à donner des clés aux chirurgiens-dentistes qui seraient confrontés à des patientes victimes de violence : comment établir un bon certificat médical ? Quelles affiches accrocher dans la salle d’attente ? Vers qui orienter les patientes victimes de violences ? Selon Geneviève Wagner, les chirurgiens-dentistes sont au cœur de cette lutte. « Nous avons accès aux visages et aux bouches des patients. Les violences et coups peuvent engendrer divers problèmes dento-osseux comme des fractures dentaires et des pertes des soins pratiqués. Il faut savoir quelle est la meilleure façon de recueillir la parole d’une victime, poursuit-elle. Même si les chirurgiens-dentistes n’ont pas vocation à remplacer les associations qui luttent sur ces problématiques, nous pouvons orienter les patientes lorsqu’elles nous parlent. La participation des chirurgiens-dentistes dans la prise en charge des femmes victimes de violences est logique et fait simplement partie d’un mouvement sociétal. »

* Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains

Camille Grange


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