Léa Bontemps
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) touchent un nombre croissant de patients. Léa BONTEMPS, Frédérik GAULTIER, Romane VAGNER et Sophie-Myriam DRIDI présentent plusieurs cas cliniques illustrant les signes d’appel muqueux et parodontaux de ces maladies et discutent de l’interrelation qui semble exister entre MICI et maladies parodontales.
L’odontologiste a un rôle à jouer dans le dépistage et le diagnostic des MICI. Clarifier le rôle des pathobiontes oraux dans le développement des pathologies intestinales permettrait certainement d’offrir de nouvelles stratégies thérapeutiques.
La prévalence des manifestations orales des MICI varie entre 5 et 50 % des cas. Elles sont plus fréquentes chez les patients atteints de la MC et touchent davantage les enfants chez qui les atteintes orales peuvent atteindre une prévalence de 80 %. Ces manifestations sont plus ou moins pathognomoniques et apparaissent généralement lors des phases de poussées de la maladie intestinale.
L’atteinte la plus retrouvée est une granulomatose oro-faciale, fréquente chez les jeunes garçons souffrant de la MC (cas cliniques n° 1 et 2). Elle résulte d’un envahissement des tissus oraux par des granulomes inflammatoires épithélioïdes gigantocellulaires à l’origine d’hypertrophies labiales, linguales ou encore gingivales. Une inflammation gingivale plus sévère et des poches parodontales plus profondes sont fréquemment retrouvées...