Laurent Elbeze
Plus de la moitié des patients développent des sensibilités pendant un traitement d’éclaircissement dentaire. Le chirurgien-dentiste a la possibilité d’intervenir sur chaque maillon de cette chaîne pour diminuer, voire supprimer ces douleurs. Laurent ELBEZE et ÉRIC BONNET dévoilent leur stratégie clinique pour réaliser un éclaircissement chez les patients présentant des sensibilités préexistantes ou induites.
Les études montrent qu’une grande partie de la demande esthétique de nos patients au cabinet dentaire concerne la couleur des dents. Même si les éclaircissements font partie des approches les moins invasives et solutionnant souvent la plupart des attentes de nos patients, trop de praticiens hésitent encore à les proposer, souvent de peur de créer des sensibilités.
Les sensibilités dentaires pendant un éclaircissement représentent les effets secondaires les plus fréquemment rencontrés, pouvant toucher plus de la moitié des patients. Bien que principale cause d’inconfort ou d’interruption de traitement, les sensibilités ne constituent en aucun cas une contre-indication aux éclaircissements. Une stratégie adaptée permet de gérer un traitement éclaircissant face à des sensibilités préexistantes ou induites.
D'OÙ VIENNENT CES SENSIBILITÉS DENTAIRES ?
Le principe actif d’un éclaircissement dentaire est le peroxyde d’hydrogène, obtenu directement ou indirectement par dissociation du peroxyde de carbamide.
Les sensibilités dentaires lors d’un éclaircissement sont dues à un stress oxydatif. La libération de médiateurs, tels que l’adénosine triphosphate et les prostaglandines, génère un processus inflammatoire des tissus pulpaires, donc des sensibilités.
Une atteinte de la vitalité dentaire peut être observée avec de fortes concentrations en peroxyde d’hydrogène. Cependant, ces cellules sont capables de proliférer et de se régénérer en 3 ou 4 jours. Ainsi, quelle que soit leur intensité, les sensibilités induites par un éclaircissement sont réversibles.
STRATÉGIE DE GESTION DES SENSIBILITES
Si les sensibilités lors des traitements d’éclaircissements dentaires sont des éléments bien connus, il n’en reste pas moins qu’elles ne doivent pas être considérées comme une contre-indication à ce type de traitement ou un motif d’arrêt.
Une stratégie adaptée à chaque patient en amont du traitement ou en per-opératoire permettra la gestion de ce type de traitement tout en minimisant les « gênes » de nos patients.