GUIDES CHIRURGICAUX ET ÉLÉVATION DE TEMPÉRATURE LORS DE L’OSTÉOTOMIE IMPLANTAIRE
 
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02/01/2024

GUIDES CHIRURGICAUX ET ÉLÉVATION DE TEMPÉRATURE LORS DE L’OSTÉOTOMIE IMPLANTAIRE

L’utilisation d’un guide chirurgical en implantologie permet un positionnement tridimensionnel prédictible des implants, facteur essentiel du succès des traitements implanto-prothétiques. L’ostéotomie implantaire au travers d’un guide peut néanmoins entraîner un échauffement du tissu osseux qui pourrait se traduire par une ostéonécrose potentielle et la perte de l’implant à court terme. Cette revue de littérature proposée par Adrien SENIORIS et Olivier FROMENTIN compare dans les études in vitro les valeurs d’échauffement relevées dans le tissu osseux avec et sans utilisation d’un guide chirurgical.

REVUE DE LA LITTÉRATURE

Le positionnement tridimensionnel des implants est un facteur essentiel pour obtenir un résultat esthétique, une stabilité des tissus osseux et gingivaux ainsi qu’une maintenance facilitée.

D’après Vercruyssen et al. l’utilisation d’un guide chirurgical stéréolithographique associé à un foret pilote conduirait à une déviation verticale du forage de 0,9 mm et à une déviation horizontale de 0,9 mm contre des valeurs respectivement de 1,7 mm et 2,1 mm pour des ostéotomies effectuées en l’absence de guide. De manière similaire, en termes de déviation apicale totale, Younes et al. rapportent des valeurs maximales de 1,98 mm pour la chirurgie entièrement guidée, 2,72 mm pour la chirurgie avec guide « pilote » et 4,84 mm en chirurgie à main levée. Gargallo-Albiol et al. concluent que la chirurgie totalement guidée offre la plus grande précision pour réaliser la planification implantaire prévue par rapport à la chirurgie guidée « pilote » et à celle à main levée. Ainsi, l’utilisation des guides chirurgicaux issus de planifications implantaires informatisées s’est développée et de nombreuses architectures de ces guides ont été proposées, depuis des dispositifs à large recouvrement laissant peu d’accès visuel à la zone opératoire jusqu’à des guides plus ou moins ajourés libérant une zone d’accès autour du site de forage. Quelques auteurs ont évoqué l’influence de ces conceptions sur l’efficacité de l’irrigation du site d’ostéotomie et donc sur le risque d’échauffement lors du forage.

D’après les travaux d’Ericksson et al., l’échauffement en température absolue lors de l’ostéotomie ne doit pas excéder 47 °C pendant 1 min sous peine de risquer une ostéonécrose localisée sur le site d’intervention. L’ostéonécrose d’origine thermique est un type de nécrose traumatique causée par des températures élevées se traduisant par une apoptose des ostéocytes en réaction à ce stress et par l’activation des ostéoclastes à l’origine de la résorption osseuse.

Pour Liu et al. et Augustin et al., l’irrigation lors de l’ostéotomie doit remplir deux fonctions :

- réduire l’élévation de température osseuse provoquée par le forage ;

- faciliter l’élimination des débris de forage afin de limiter la friction entre les débris de forage, le foret et les parois de la cavité pouvant conduire à un échauffement localisé.

De même, le frottement entre le foret et la cuillère de guidage lors de l’ostéotomie pourrait être à l’origine d’une élévation de température du site opératoire.

Trisi et al. ont étudié la cicatrisation osseuse après des ostéotomies effectuées à l’aide de différents systèmes d’irrigation. Les résultats histologiques ont montré que l’utilisation d’une irrigation externe seule pouvait entraîner des défauts osseux lors de la cicatrisation. Pour d’autres, il n’existerait pas de différence significative quant aux résultats obtenus après ostéotomies réalisées à l’aide de différents dispositifs d’irrigation, le refroidissement par irrigation externe étant d’une efficacité considérée comme acceptable par ces auteurs.

Ceci semble en accord avec quelques publications cliniques montrant que les taux de survie implantaire ou les niveaux de perte osseuse marginale apparaissent similaires après ostéotomies réalisées à main levée ou à travers un guide chirurgical.

Ainsi, Yogui et al. ont rapporté des taux de survie implantaire de 99,7 % pour les implants posés en chirurgie entièrement guidée et de 98,6 % pour ceux placés après une chirurgie à main levée. De plus, ces mêmes auteurs ne montrent pas de différence statistiquement significative concernant la perte osseuse marginale péri-implantaire après ces deux modalités opératoires.

Néanmoins, dans ces études cliniques, peu de données précises concernant les rapports entre l’architecture du guide et le type d’irrigation sont rapportées malgré une incidence potentielle de l’échauffement lors de l’ostéotomie sur la cicatrisation osseuse. Dans ce but, quelques travaux de laboratoire ont tenté de modéliser l’échauffement généré par une ostéotomie implantaire afin de proposer un protocole chirurgical le moins iatrogène pour le tissu osseux.

L’objectif de cette revue de la littérature récente est de synthétiser les données des études in vitro concernant l’élévation de température entraînée par une ostéotomie réalisée au travers d’un guide chirurgical ou lors d’un protocole à main levée.

ÉLÉVATION DE TEMPÉRATURE LORS DE L’OSTÉOTOMIE IMPLANTAIRE


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