La sédation consciente par voie intraveineuse bientôt dans les cabinets dentaires ?

COMMENT AVEZ-VOUS ÉLABORÉ CE LIVRE BLANC ? QUEL MANQUE VIENT-IL COMBLER ?

Le livre blanc a été édité sur proposition conjointe de l’ONCD et de l’Académie nationale de chirurgie dentaire. Un travail avait déjà été publié il y a quelques années, mais nous souhaitions actualiser tout cela. La possibilité, pour les chirurgiens-dentistes, d’avoir accès à la sédation consciente par intraveineuse est un enjeu de santé publique. Il s’agit, selon moi, de la méthode la plus performante en termes d’efficacité et de mise de place, selon les contextes pratiques, bien sûr. Tous les pays d’Europe pratiquent cette technique en cabinet. La France doit, elle aussi, pouvoir proposer au patient lambda une technique sûre. L’indication de la sédation consciente par intraveineuse au cabinet concerne tous les soins, mais elle servira surtout pour les patients très anxieux ou phobiques.

LA SÉDATION DE PLEINE CONSCIENCE SERAIT-ELLE PRATIQUE À METTRE EN PLACE DANS LES CABINETS ?

L’idéal serait que tous les praticiens formés puissent la réaliser en cabinet. Nous suggérons d’accréditer des cabinets spécifiques et de faire des regroupements pour que cela puisse permettre la présence d’un anesthésiste et d’un personnel formé. Favoriser la création de cabinets dédiés à cette pratique permettrait également d’avoir un contrôle plus efficace sur les molécules utilisées, aujourd’hui exclusivement disponibles en réserve hospitalière. Pour limiter les difficultés à gérer leur distribution et leur gestion, l’idée serait qu’elles soient très limitées en termes de dispensation. De plus, cette technique de sédation ne nécessite pas d’avoir un matériel sophistiqué dans le plateau technique.

Nous proposons un processus d’évaluation du dispositif de la pratique, sous forme éventuelle d’un observatoire et/ou d’audits réguliers. Le livre blanc serait également un pas vers le développement de l’enseignement de la sédation consciente par voie intraveineuse au sein de l’enseignement initial, ainsi que la création de formations spécifiques post-universitaires destinées à la pratique de ville.

QUELLES SONT LES PROCHAINES ÉTAPES SUR CE DOSSIER ?

Nous avons déposé un dossier au ministère de la Santé et sommes en attente d’un retour. Ils demanderont, a priori, un avis à la Société Française d’Anesthésie et Réanimation, qui s’est montrée plutôt réticente. Nous espérons que nous n’aurons pas à refaire d’études basiques comme cela a été le cas pour la mise en place du Meopa.