Le 1er cabinet dentaire universitaire de France pour tous les étudiants
 
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15/01/2024

Le 1er cabinet dentaire universitaire de France pour tous les étudiants

Épaulée par la CPAM, l’ARS et l’association AOSIS, l’université de Poitiers a ouvert en octobre 2023 un cabinet dentaire au sein de son service de santé étudiante. 238 000 euros investis et 4 demi-journées de vacation par mois.

C’est une première en France. Alors que la Vienne compte parmi les 20 départements les moins dotés en chirurgiens-dentistes - 40 praticiens pour 100 000 habitants au 8 janvier 2024 d’après l’ONCD -, l’université de Poitiers et l’association AOSIS* ont ouvert en octobre 2023 le premier cabinet de soins dentaires gratuits pour les étudiants. À raison de 4 demi-journées de vacation par mois, le cabinet, installé au sein du Service de santé étudiante (SSE) et conventionné par la CPAM, a accueilli une centaine de patients l’an dernier. « Nous répondons aux soins les plus urgents et primaires, avec un focus sur la détection du renoncement aux soins », détaille pour CLINIC Nematollah Jaafari, vice-président délégué à la Politique de prévention en santé de l'université de Poitiers. Les actes tels que la réhabilitation totale de la denture et la pose de prothèses dentaires ne sont pas assurés et font l’objet d’une réorientation des patients.

238 000 EUROS D’INVESTISSEMENT POUR LE SSE

L’essentiel du financement est assuré par l’université de Poitiers. 238 000 euros ont été investis pour la construction du cabinet dentaire, dans le cadre d’un agrandissement du SSE, et une partie du matériel. « Certains éléments, dont le fauteuil, le générateur, ont été donnés par un confrère tout juste retraité, par le biais de la CPAM », note Nematollah Jaafari. Les frais de fonctionnement s’élèvent, eux, à 60 000 euros et proviennent directement de la CVEC (contribution de vie étudiante et de campus). Ils sont alloués à l’achat de matériel et à la rémunération des praticiens.

Un coordinateur, nommé par AOSIS, gère le cabinet en relation avec CPAM et l’université. La gestion administrative est assurée par le SSE. Deux chirurgiens-dentistes retraités, sollicités par l’association AOSIS, reçoivent les jeunes patients une fois par semaine. « Nous souhaitons doubler le nombre de vacations hebdomadaires [dans les prochaines semaines] et sommes activement à la recherche de confrères et consœurs désireux de s’engager », se réjouit Pierre Fronty, président d’AOSIS et intervenant au cabinet. Depuis mars 2020, 40 % des étudiants ont renoncé à des soins. 43 % d’entre eux l’ont fait pour des raisons financières*.

MAILLAGE TERRITORIAL SUR TROIS NIVEAUX

« Nous avons mis en place un maillage sur trois niveaux : après accueil des patients dans le cabinet, nous pouvons les renvoyer vers des chirurgiens-dentistes de ville partenaires de notre dispositif. Si des soins plus importants sont nécessaires, alors nous pouvons aussi nous tourner vers le centre de soins dentaires de la faculté d’odontologie. Le fait de coordonner des soins entre praticiens facilite les parcours de soins », assure le Dr Fronty. « Des bilans réguliers entre les partenaires permettront d’ajuster le dispositif et une réunion annuelle de synthèse permettra d’établir un bilan partagé notamment sur l’évolution du renoncement aux soins », précise l’université de Poitiers, qui souhaite développer cette initiative à Angoulême et Niort.

*Association odontologique de suivi itinérant de soins (maisondentaire86@wanadoo.fr)

* Source : étude Fage

Camille Grange


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