OSTÉITES ET OSTÉONÉCROSES DES MÂCHOIRES : DIAGNOSTIC ET PRÉVENTION
 
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03/05/2024

OSTÉITES ET OSTÉONÉCROSES DES MÂCHOIRES : DIAGNOSTIC ET PRÉVENTION

Les ostéites des mâchoires sont des manifestations inflammatoires, associées ou non à une infection, qui peuvent aller de l’alvéolite simple à de véritables ostéonécroses. En tant que chirurgien-dentiste, notre rôle est de savoir les diagnostiquer, les prendre en charge mais aussi les prévenir. Ainsi, il est fondamental de savoir évaluer les contextes médicaux locaux ou généraux à risque. Explications Géraldine LESCAILLE.

Les ostéites de la mâchoire ont des formes et des origines variables, infectieuses ou non. Elles surviennent le plus souvent à la mandibule, du fait notamment d’une vascularisation terminale. Elles peuvent être provoquées par une infection, un traumatisme ou une modification de la vascularisation, ou encore se développer spontanément. Leur survenue est favorisée par un terrain à risque, en lien avec une pathologie locale ou générale ou un traitement antérieur. En dehors des formes simples localisées, comme les alvéolites, les formes plus sévères sont le plus souvent associées à des antécédents de radiothérapie cervico-faciale ou de traitement par inhibiteurs de la résorption osseuse à risque (figure 1).

Les alvéolites sèches et suppurées sont fréquentes dans les suites opératoires des avulsions dentaires, plus particulièrement des dents incluses. Alors que la forme sèche découle d’un phénomène initialement ischémique, l’alvéolite suppurée résulte d’un processus infectieux. Dans les deux cas, des douleurs apparaissent dans les 2 à 4 jours en postopératoire, plus intenses, continues et irradiantes dans le cas de l’alvéolite sèche et généralement rebelle aux antalgiques de palier 1. L’examen clinique de l’alvéolite sèche révèle une alvéole déshabitée, avec des parois osseuses atones, une muqueuse normale ou peu inflammatoire, alors qu’on retrouve dans la forme suppurée une alvéole emplie d’un tissu de granulation associée parfois à des signes généraux (fièvre, trismus, adénopathie). Sans traitement, l’alvéolite suppurée peut évoluer vers l’extension, donnant ainsi une forme d’ostéite circonscrite puis diffuse.

Autre cas d’ostéite localisée, le syndrome du septum interdentaire fait suite à un traumatisme chronique (couronne mal ajustée, obturation débordante, défaut de point de contact). On retrouve une tuméfaction de la papille interdentaire parfois ulcérée ou nécrosée, associée à une douleur mimant une symptomatologie de pulpite mais avec une douleur à la percussion latérale.

Dans le cas des ostéites post-thérapeutiques, les nécroses arsenicales, heureusement devenues exceptionnelles du fait de l’interdiction de l’utilisation des anhydrides arsénieux, concernent également la papille interdentaire et/ou le septum osseux pouvant aboutir à des lésions neurologiques.

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