VIANNEY DESCROIX « LES ÉTUDIANTS AU CŒUR DE NOTRE RÉFLEXION »
 
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02/02/2022

VIANNEY DESCROIX « LES ÉTUDIANTS AU CŒUR DE NOTRE RÉFLEXION »

Élu le 22 novembre 2021, le Pr Vianney Descroix est le 1er doyen de l’UFR unique d’Odontologie d’Université de Paris. Pour CLINIC, il explique son engagement, sa conception de la formation initiale, ses projets pour l’UFR, et nous donne son avis sur l’ouverture prochaine des 8 nouveaux sites de formation en odontologie.

CLINIC : COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ À LA TÊTE DE L’UFR D’ODONTOLOGIE D’UNIVERSITÉ DE PARIS ?

Pr Vianney Descroix : A 47 ans, je suis diplômé de la faculté d’odontologie de Garancière (anciennement Université Paris-Diderot) et de la faculté de pharmacie (anciennement Université de Paris-Descartes). J’ai passé ensuite un doctorat en biologie à l’Inserm. J’ai aussi fait des études de psychologie... Je suis enseignant depuis 2001 et professeur depuis 2014. La même année, j’ai été nommé chef de service de médecine bucco-dentaire à la Pitié-Salpêtrière. Aujourd’hui, je suis spécialisé dans la prise en charge des douleurs oro-faciales chroniques et en hypnose médicale. Cela fait donc 20 ans que je suis à la fois universitaire et hospitalier. J’ai aussi travaillé pendant 15 ans à l’Inserm.

Bien que j’ai eu des expériences professionnelles variées, j’ai toujours souhaité dédier mon activité professionnelle à la fonction publique. Le bien commun est une conviction qui m’anime. Je suis fonctionnaire et fier de l’être. Après avoir assumé des responsabilités universitaires, il m’a semblé logique de proposer ma candidature pour devenir doyen de l’UFR unique d’Université de Paris.

On ne devient pas doyen de la plus grosse UFR d’Europe par hasard. Cela demande un engagement conséquent, en terme de disponibilité notamment, et il est essentiel de savoir bien s’entourer. J’ai une équipe extraordinaire, sur laquelle je sais pouvoir compter et qui m’accompagne quotidiennement dans les projets de pédagogies, recherche, dans nos échanges avec l’hôpital, le développement des projets de l’UFR, la vie étudiante et de campus…

QUELS SONT VOS PROJETS POUR L’UFR D’ODONTOLOGIE D’UNIVERSITÉ DE PARIS ?

Depuis 30 ans, les UFR d’Odontologie de Montrouge et Garancière avaient pour projet de fusionner pour ne créer qu’une seule UFR d’odontologie en Ile-de-France. C’est  chose faite avec Université de Paris et sa Faculté de Santé. La création de cette nouvelle UFR demande un travail constant, dans un contexte sanitaire difficile et avec des méthodes de fonctionnement différentes ; l'enjeu est conséquent. 

La crise sanitaire nous a enseigné un point important : repositionner l’humain au cœur des process.

Cette UFR compte plus de 2000 étudiants. Mon programme politique est de mettre ces étudiants au cœur de notre réflexion. Les équipes pédagogiques et administratives participent à leur bien-être. Ce sont des futurs confrères et consœurs et nous sommes là pour les accompagner dans leur apprentissage. Tout en étant ferme et très exigeant, nous nous devons d’offrir un environnement de travail le plus humain et bienveillant possible.

Cette stratégie se répercute bien entendu sur les conditions de travail de nos équipes enseignantes et administratives. Les processus de recrutement ont toujours été compliqués et parfois laborieux. Il faut créer des conditions de travail, intellectuellement et techniquement parlant, attractives pour les 230 enseignants-chercheurs. L’attractivité des carrières est un enjeu majeur pour la réussite de mon projet.

Je crois à la notion de responsabilité, individuelle et collective. Être enseignant-chercheur c’est se poser la question de comment mieux former nos futurs confrères, sur des questions éthiques et en terme d’accès aux nouvelles technologies. Notre profession est en constante évolution, il ne faut pas qu’on rate le coche de ce que pourra être la médecine bucco-dentaire dans 10 ans, 15 ans, 20 ans.

L’avenir de la pédagogie est à mon sens le développement de la simulation. Nous devons être les premiers de cordée dans ce domaine. En outre, la crise sanitaire a provoqué cet impact positif de nous contraindre à l’utilisation constante des outils numériques. Nous avons un département qui travaille sur les technologies du numérique auquel de nombreux enseignants participent.

Enfin, la question de la recherche est un élément majeur de mon mandat. L’UFR d’Odontologie de Paris se doit d’être l’un des plus grands spots européens en biologie fondamentale, en biomatériaux, etc.

QUE PENSEZ-VOUS DE L’OUVERTURE EN 2022 DE 8 NOUVEAUX SITES D’ODONTOLOGIE, ANNONCÉE PAR LE GOUVERNEMENT ?

Cela répond à un vrai besoin. Il y a des zones extrêmement sous-dotées en chirurgiens-dentistes sur le territoire français. Implanter une faculté de chirurgie-dentaire, sur le fond l’idée est excellente.

La question c’est : avons-nous les moyens de nos ambitions ? Il faut 15 ans pour former un bon enseignant. Sur les 16 facultés qui existent en France, nous manquons déjà cruellement de professeurs. C’est une très belle idée, mais donnons déjà des moyens humains aux facultés qui existent, soyons attractifs pour la carrière de nos enseignants !

L’UFR D’ODONTOLOGIE DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS EN CHIFFRES

2000 étudiants, dont 1100 en formation initiale 

230 enseignants chercheurs

60 personnels de l’administration

6 services hospitaliers de Créteil à Colombes

4 laboratoires de recherche

Propos recueillis par Anne-Gaëlle Moulun


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