Projet d'assureur
 

Clinic n° 08 du 01/09/2009

 

L'ÉVÉNEMENT

Anne-Chantal de Divonne  

C'est à reculons que les assureurs privés prendront place, avec les autres complémentaires, à la table des négociations conventionnelles tripartites prévues par la loi dans le secteur dentaire. « Nous ne sommes pas «fanas» », remarquait le directeur adjoint des AGF qui aurait largement préféré se voir confier la responsabilité de « grands blocs » comme, par exemple, le secteur dentaire adulte ! Sa proposition n'a pas été étudiée. Mais demain, « on...


C'est à reculons que les assureurs privés prendront place, avec les autres complémentaires, à la table des négociations conventionnelles tripartites prévues par la loi dans le secteur dentaire. « Nous ne sommes pas «fanas» », remarquait le directeur adjoint des AGF qui aurait largement préféré se voir confier la responsabilité de « grands blocs » comme, par exemple, le secteur dentaire adulte ! Sa proposition n'a pas été étudiée. Mais demain, « on sera obligé de la regarder de plus près ». Pour l'assureur, de tels « blocs »confiés aux complémentaires lui permettraient de mettre en place une véritable gestion du risque. Comment s'y prendrait-il ?

Pour Gilles Johanet, qui s'est longuement expliqué à la veille de l'été devant le Comident sur les moyens de sortir de la situation désastreuse des comptes de l'Assurance maladie, le patient et donc l'assureur veulent aujourd'hui « des soins pertinents et de qualité ». Or, l'Assurance maladie peine à mettre en place les outils nécessaires à la maîtrise de la qualité de l'offre de soins. Il y a bien eu « les ordonnances Juppé » de 1996 qui ont posé les principes de l'évaluation. Mais en l'absence de sanctions, elles ne sont pas appliquées. Et pourtant, l'évaluation des établissements et des hommes comme elle se pratique dans dix pays européens et aux États-Unis, est « indispensable » pour que clients et financeurs puissent « mettre leur argent dans des processus efficients ». Autre outil essentiel pour Gilles Johanet, la sélection de l'offre. Un système dans lequel les praticiens de santé sont automatiquement conventionnés quels que soient le lieu d'installation, la qualité et la quantité produites est adapté à des situations de pénurie extrême comme celle des années 1950, mais ne se justifie plus aujourd'hui. Dernier point, s'il y a transfert de « bloc », l'assureur promet un réinvestissement dans le secteur dentaire au profit des soins conservateurs. Diverses pistes à méditer.