Chiffres et constantes - Clinic n° 4 du 01/04/1999
 

Clinic n° 4 du 01/04/1999

 

ÉCONOMIE DE LA SANTÉ

Les chiffres de l'enquête annuelle du CREDES (Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé), portant sur le niveau de protection sociale des Français en 1997, et ceux de la CNAMTS, sur les dépenses de l'assurance maladie en 1998, ont paru en même temps.

L'an passé, les dépenses maladie ont dépassé les 478 milliards de francs (en augmentation de 4,3 % par rapport à 1997) dont 227,5 milliards pour les seules dépenses de soins de...


Les chiffres de l'enquête annuelle du CREDES (Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé), portant sur le niveau de protection sociale des Français en 1997, et ceux de la CNAMTS, sur les dépenses de l'assurance maladie en 1998, ont paru en même temps.

L'an passé, les dépenses maladie ont dépassé les 478 milliards de francs (en augmentation de 4,3 % par rapport à 1997) dont 227,5 milliards pour les seules dépenses de soins de ville, soit une progression de 6,3 %, très au-dessus de l'ONDAM (Objectif national des dépenses d'assurance maladie) fixé, on s'en souvient, à 2,1 %. Au sein de l'enveloppe des soins ambulatoires, on relève 62 milliards de remboursements d'honoraires médicaux (en hausse de 3,6 % due à la revalorisation de la consultation, malgré la dévalorisation de la lettre Z1) 69 milliards de remboursements de médicaments (en hausse de 8 %) et 11,8 milliards de remboursements d'honoraires dentaires qui progressent de 3,8 % par rapport à 1997, avec une hausse très sensible (rattrapage nécessaire) en début d'année et un net ralentissement au cours du second semestre (dont une évolution carrément négative de - 0,1 % en décembre !).

Par ailleurs, l'enquête 1997 du CREDES sur la santé et la protection sociale des Français fait apparaître des constantes maintenant bien connues :

- 12 % des assurés sont exonérés du ticket modérateur, dont 3 % parce que disposant de l'Aide médicale gratuite. Plus le niveau socioprofessionnel est bas, plus le taux d'exonérés est important ;

- 85 % sont protégés par une couverture complémentaire maladie ; 58 % auprès de mutuelles, 20 % de sociétés d'assurances (familles de non-salariés en majorité), 15 % de caisses de prévoyance et 7 % auprès d'organismes non répertoriés (!) ;

- 10 % ne sont ni exonérés du ticket modérateur, ni bénéficiaires d'une complémentaire ;

- une personne déclare en moyenne 3,2 affections ; ce nombre augmente avec l'âge et touche davantage les femmes ; les affections les plus nombreuses sont les problèmes dentaires et les troubles de la vue (1,2), devant le surpoids, les pathologies veineuses, les migraines et les céphalées, l'hypertension artérielle;

- 21 % ne peuvent mener une vie normale à cause de leur état de santé ; à l'inverse, 24 % jugent leur état de santé excellent ;

- en un mois, 32 % ont recours au moins une fois à un médecin (2 fois plus pour ceux ayant une couverture complémentaire) ; le prix moyen est de 245 F pour un spécialiste et de 122 F pour un MG au cabinet ;

- la consommation des soins dentaires est liée aux variables économiques ; 5 % recourent à un chirurgien-dentiste en un mois, mais ce taux n'est que de 2 % pour les « sans complémentaire » et 3 % chez les « faibles revenus » ;

- plus de 3 % sont hospitalisés en trois mois ; ce taux est très élevé chez les exonérés du ticket modérateur et chez les bénéficiaires de l'AMG ;

- 36 % ont acquis au moins un produit pharmaceutique en un mois, davantage les femmes que les hommes, davantage les exonérés du ticket modérateur et dotés d'une complémentaire ; les médicaments les plus consommés étant, dans l'ordre, les antalgiques, les cardiovasculaires et les antibiotiques ;

- enfin 4 % (personnes âgées principalement) recourent à des pratiques de soins parallèles (guérisseur, ostéopathe, chiropracteur…).