Qualité du joint des inlays en céramique collés - Clinic n° 02 du 01/02/2010
 

Clinic n° 02 du 01/02/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L'ESSENTIEL

Antoine Vassallo  

Les infiltrations bactériennes à l'interface restauration en composite/dent sont une cause significative de caries secondaires et d'inflammation ou de nécrose pulpaire. Avec les restaurations directes, elles sont liées à la rétraction de polymérisation du matériau. Mais, même avec les inlays indirects en composite ou en céramique proposés pour tenter de pallier ce défaut, la qualité des joints marginaux reste soumise à l'effet de la rétraction du ciment de scellement/collage...


Les infiltrations bactériennes à l'interface restauration en composite/dent sont une cause significative de caries secondaires et d'inflammation ou de nécrose pulpaire. Avec les restaurations directes, elles sont liées à la rétraction de polymérisation du matériau. Mais, même avec les inlays indirects en composite ou en céramique proposés pour tenter de pallier ce défaut, la qualité des joints marginaux reste soumise à l'effet de la rétraction du ciment de scellement/collage qui, avec les inlays en céramique, est généralement un ciment résine. L'objet de cette étude in vitro est d'évaluer les micro-infiltrations des inlays tout-céramique scellés avec 2 ciments résine à prise duale et 1 ciment résine autopolymérisable, en combinaison avec différents adhésifs dentinaires.

Matériel et méthode

Cent vingt cavités MOD pour inlays sont réalisées sur des dents de sagesse fraîchement extraites, avec des bords situés soit dans l'émail, soit dans la dentine. Les 3 ciments résine testés sont : RelyX Arc (3M ESPE), Variolink II (Ivoclar Vivadent) et Panavia 21 (Kuraray). Les 4 adhésifs sont : Single Bond (3M ESPE), ExciTE DSC (Ivoclar Vivadent), ED Primer (Kuraray) et Admira Bond (VOCO). Chaque ciment est combiné avec les 4 adhésifs. Après thermocyclage, les spécimens restaurés sont soumis à des charges axiales cycliques, puis sont immergés dans une solution colorante pendant 24 heures. Chacun d'eux est sectionné verticalement, selon une direction mésio-distale pour obtenir 4 tranches de 0,5 mm d'épaisseur. La pénétration du colorant le long des parois dentaires est mesurée au stéréomicroscope.

Résultats et discussion

Les valeurs des micro-infiltrations varient en fonction du ciment résine et de l'adhésif dentinaire utilisés. Au niveau de la dentine, elles sont significativement plus importantes qu'au niveau de l'émail, pour tous les spécimens. Les ciments résine Variolink II et RelyX ARC montrent le moins de micro-infiltrations au niveau des bords d'émail. À ce niveau, c'est la combinaison Rely X ARC/Single Bond qui est la plus performante. Dans la dentine, la combinaison Variolink II/Admira Bond montre les plus faibles micro-infiltrations et il n'existe pas de différences significatives entre les ciments RelyX Arc et Variolink II combinés avec les adhésifs Single Bond et ExciTE DSC. La combinaison Panavia 21/ED Primer entraîne les plus faibles micro-infiltrations par comparaison avec toutes les autres combinaisons du Panavia 21.

l'essentiel

Malgré les avancées récentes de la dentisterie adhésive, la combinaison ciment résine/adhésif dentinaire n'est pas capable de prévenir les micro-infiltrations avec les inlays en céramique. Dans les limites de cette étude in vitro qui évalue le taux de micro-infiltrations au niveau des bords d'inlays MOD en céramique collés, les résultats suggèrent que les micro-infiltrations au niveau des bords d'émail sont significativement inférieures à celles relevées au niveau des bords de dentine. Ils montrent aussi que, au niveau des bords d'émail, parmi les différentes combinaisons ciment résine/adhésif évaluées, le ciment résine autopolymérisable Panavia 21 entraîne des taux de micro-infiltrations significativement supérieurs à ceux observés avec les ciments résine à prise duale Variolink II et RelyX ARC. Au niveau de la dentine, il n'existe pas de différences significatives entre ces ciments résine. Les limites de cette étude incluent le fait que les effets des charges latérales et obliques sur les restaurations n'ont pas été évaluées et que les tests sont effectués in vitro, ce qui ne peut simuler convenablement les conditions cliniques. Les résultats doivent donc être appliqués avec précaution en situation clinique.