Traitements au fluor des altérations de l’émail liées au blanchiment - Clinic n° 06 du 01/06/2010
 

Clinic n° 06 du 01/06/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Certains auteurs ont montré que le blanchiment dentaire provoque des changements topographiques, des décalcifications, une plus grande porosité, une perte de dureté de surface et une augmentation de la rugosité de surface de l’émail. Ainsi, des blanchiments répétés pourraient favoriser l’adhésion des bactéries cariogènes sur l’émail altéré. Le fluor peut être utile contre cet effet délétère. Des produits de blanchiment comportent des fluorures dans leur composition,...


Certains auteurs ont montré que le blanchiment dentaire provoque des changements topographiques, des décalcifications, une plus grande porosité, une perte de dureté de surface et une augmentation de la rugosité de surface de l’émail. Ainsi, des blanchiments répétés pourraient favoriser l’adhésion des bactéries cariogènes sur l’émail altéré. Le fluor peut être utile contre cet effet délétère. Des produits de blanchiment comportent des fluorures dans leur composition, mais des études ont montré qu’ils ne peuvent prévenir la perte minérale de l’émail traité. Le but de cette étude est de tenter de déterminer quelle technique de fluoration est la plus efficace pour prévenir la formation d’une surface rugueuse sur l’émail après blanchiment.

Matériel et méthode

Cette étude in vitro porte sur 66 moitiés de dents de sagesse extraites. Au début de l’étude, les rugosités de l’émail sont mesurées à l’aide d’un profilomètre. Des spécimens sont traités au peroxyde de carbamide à 16 %. Les autres sont traités au peroxyde d’hydrogène à 35 %. La fluoration quotidienne consiste en une immersion des spécimens, d’une minute par jour, dans une solution de fluorure de sodium à 0,05 % pendant la durée du blanchiment. La fluoration hebdomadaire consiste en une immersion d’une minute dans une solution de fluorure de sodium à 0,2 %, une fois par semaine, pendant la durée du blanchiment. Pour la fluoration topique, réalisée soit à la fin du blanchiment, soit avant et après le blanchiment, les spécimens sont exposés à un gel neutre de fluorure de sodium à 2 % durant 5 minutes. Une semaine après les blanchiments, la rugosité de surface est à nouveau mesurée.

Résultats et discussion

Le peroxyde de carbamide et le peroxyde d’hydrogène augmentent la rugosité de surface des groupes traités par comparaison au groupe contrôle. C’est le groupe contrôle positif qui présente, significativement, la différence de pourcentage de rugosité la plus basse. La fluoration topique finale et la fluoration topique initiale et finale réduisent cette rugosité, pour les 2 agents de blanchiment. Les applications quotidiennes et hebdomadaires de fluorures pendant le blanchiment ne réduisent pas la rugosité des surfaces d’émail. Ainsi, parmi les modes de fluoration utilisés dans cette étude, les spécimens qui ont été traités avec des fluorures topiques montrent l’état de surface le plus proche de celui de l’émail du groupe contrôle positif.

l’essentiel

Dans les limites de cette étude in vitro, les résultats indiquent que les 2 agents de blanchiment testés, peroxyde de carbamide à 16 % et peroxyde d’hydrogène à 35 %, augmentent la rugosité de surface de l’émail dentaire. Celle-ci peut favoriser l’accumulation de bactéries sur cet émail. La salive seule est incapable de rétablir l’intégrité de l’émail. Les applications topiques de gel de fluorures durant 5 minutes, avant et après le blanchiment ou uniquement après le blanchiment, peuvent aider la salive à reminéraliser l’émail. Les fluorations quotidienne et hebdomadaire n’ont pas été efficaces dans cette étude, pour les 2 produits utilisés, probablement parce que leur action bénéfique ne suffit pas à surmonter les actions délétères des agents de blanchiment et parce que les fluorures sont appliqués au cours du blanchiment. L’application topique de fluorure de sodium neutre est donc préférable aux traitements quotidien et hebdomadaire et son application en fin de blanchiment est préférable aux applications de début et de fin de traitement, pour des raisons de temps et de coût. Un bon nombre de produits de blanchiment comportent un fluorure dans leur composition mais son effet sur l’émail dentaire est toujours sujet à controverse.