Fractures des PAC mandibulaires stabilisées par un ou deux implants - Clinic n° 07 du 01/07/2010
 

Clinic n° 07 du 01/07/2010

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Pour stabiliser une prothèse amovible complète (PAC) mandibulaire, il est généralement conseillé d’utiliser 2 à 4 implants. Quelques articles ont suggéré qu’un seul implant pourrait suffire. Cette option est évidemment plus économique. La fracture des bases en résine, stabilisées ou non, est une complication parmi les plus communes qui prive le patient de sa prothèse le temps de la réparation. L’objet de cette étude est de comparer l’incidence de l’utilisation d’un...


Pour stabiliser une prothèse amovible complète (PAC) mandibulaire, il est généralement conseillé d’utiliser 2 à 4 implants. Quelques articles ont suggéré qu’un seul implant pourrait suffire. Cette option est évidemment plus économique. La fracture des bases en résine, stabilisées ou non, est une complication parmi les plus communes qui prive le patient de sa prothèse le temps de la réparation. L’objet de cette étude est de comparer l’incidence de l’utilisation d’un implant par comparaison à celle de 2 implants sur le taux de fractures des PAC supra-implantaires mandibulaires.

Matériel et méthode

La présente étude clinique a été menée pendant 5 ans avec pour but la comparaison rétrospective, à partir des témoignages de patients, de leur satisfaction, des prix des composants et du temps nécessaire au traitement et à la maintenance dans le cas de PAC retenues par 1 implant et de PAC retenues par 2 implants. L’échantillon de patients est constitué de 85 porteurs d’une PAC mandibulaire stabilisée par 1 ou 2 implants depuis au moins une année et qui a subi au moins une fracture. Les implants uniques sont placés au centre de la mandibule tandis que les 2 implants sont placés bilatéralement, dans les zones canines. Les connexions sont réalisées à l’aide de piliers boules. Les bases de résine ne sont pas renforcées. Les données cliniques renseignent aussi sur 3 localisations des fractures : au dessus des attachements boules ; à l’écart de cette localisation ; à un endroit qui n’a pas pu être indiqué par les patients.

Résultats et discussion

Quarante-deux sujets reçoivent un seul implant et 43 autres reçoivent 2 implants. Au total, 17 fractures des PAC surviennent chez 13 sujets, dont 9, porteurs d’un seul implant, subissent 11 fractures et 4, porteurs de 2 implants, subissent 6 fractures. La différence en nombre de fractures entre le groupe à 1 implant et celui à 2 implants n’est pas significative. Douze fractures (70 %) sont survenues juste au-dessus des implants, 2 (12 %) sont survenues ailleurs et 3 n’ont pu être localisées clairement par les patients. Les fractures situées au-dessus des implants ont représenté 64 % des fractures subies par les patients à 1 implant et 83 % des fractures subies par les patients à 2 implants. Deux des 13 patients ont subi 2 fractures et 1 autre en a subi 3. Le temps écoulé entre la mise en connexion et la fracture s’étend entre 14 et 1 392 jours.

L’essentiel

Dans les limites de cette étude clinique qui tente d’évaluer l’incidence que peut avoir le nombre d’implants (un ou deux) sur le taux de fractures des prothèses amovibles complètes (PAC) supra-implantaires, les résultats indiquent que le nombre de fractures des prothèses n’est pas significativement différent entre les PAC stabilisées par 1 implant et celles stabilisées par 2 implants. Les fractures surviennent surtout aux environs directs des implants, là où se situe la plus forte concentration des contraintes. Le renforcement de la base en résine des PAC au-dessus des implants peut augmenter la résistance de ces bases face à ces contraintes. Cette approche a été suggérée pour prévenir les fractures des PAC stabilisées par attachements boules, aussi bien au dessus d’implants que de racines naturelles. Cette étude suggère donc qu’une PAC retenue par un implant situé au milieu de la mandibule constituerait, pas moins qu’une PAC retenue par 2 implants, une option de traitement pour les patients totalement édentés à la mandibule. Une des limites de cette étude est le faible nombre de prothèses qu’elle concerne, ce qui peut expliquer l’absence de significativité de la différence observée entre les fractures des 2 groupes.