Il joue à touche-touche - Clinic n° 09 du 01/10/2012
 

Clinic n° 09 du 01/10/2012

 

Contact Point 11-NP1-Surtitre (MTC)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Marc APAP  

Un astucieux instrument en plastique translucide, pour obtenir aisément des points de contact proximaux en composite : serait-ce véritablement la fin du cauchemar ?

La réalisation d’un bon point de contact proximal en composite est un défi pluriquotidien. Bien des solutions existent à ce problème, qui passent par l’utilisation de matrices fines et galbées, accompagnées d’anneaux écarteurs. Mais le composite étant mou par nature et difficile à tasser dans la cavité, il arrive parfois, à notre grand désespoir, de constater un léger espace entre la restauration et la dent adjacente une fois la matrice retirée. Quelques fabricants proposent des dispositifs très simples et parfois astucieux pour plaquer la matrice contre la dent voisine durant la polymérisation du matériau.

Des formes très étudiées

Les MTC Contact Point que j’ai pu essayer sont vendus par une société israélienne mais ressemblent comme deux gouttes d’eau aux Contact Pro 2 de l’américain Almore. Je ne suis d’ailleurs pas sûr qu’il ne s’agisse pas du même produit, commercialisé sous deux noms différents. Ce sont deux outils quasi identiques en plastique bleu translucide, l’un pour les petites cavités, l’autre les grandes. Chaque extrémité a grossièrement la forme d’un cône dont la base est orientée du côté occlusal. Chaque cône se termine par une sorte de petite virgule de forme très particulière. Destinées à plonger dans le composite et à appliquer la matrice contre la dent adjacente, ces « virgules » n’ont pas la même orientation selon leur destination. La convexité de la virgule est dirigée vers l’extérieur pour les cavités distales et vers l’intérieur pour les mésiales. Dans le premier cas, il faut pousser l’instrument vers l’arrière de la bouche, dans l’autre, il faut le tirer vers l’avant. Pour éviter toute équivoque et respecter la marche à suivre, de larges inscriptions figurent sur le dessus de l’instrument, près de la base du cône : S ou L pour le volume de la cavité, Mesial/Pull avec une flèche (Tirer) d’un côté, Distal/ Push (Pousser) de l’autre. Une fois la virgule en bonne place dans le composite, il faut appliquer l’embout lumineux de la lampe à polymériser sur la base circulaire de l’instrument. Étant donné la transparence du plastique, la lumière passe au travers et permet au matériau de durcir correctement. Il ne reste plus, ensuite, qu’à retirer le dispositif et à poursuivre l’obturation en comblant la petite cavité laissée en son centre.

Quelques contraintes tout de même

Le système fonctionne plutôt bien, même en l’absence d’anneau écarteur, mais suscite quelques remarques. Mieux vaut utiliser une matrice la plus fine possible, en acier mou de 35 µm d’épaisseur au lieu de 50. La polymérisation à travers l’instrument est certes réelle mais devrait être complétée par une application lumineuse d’au moins 20 secondes une fois celui-ci retiré : de nombreuses études ont démontré que la quantité d’énergie reçue par le composite est très nettement diminuée ainsi que, par conséquent, le degré de conversion du matériau et donc sa dureté également, lorsque sa surface est à ce point éloignée de l’embout de la lampe. Ensuite, la petite cavité laissée par le retrait de l’instrument n’est pas toujours facile à obturer sans bulles d’air ni excès, selon la viscosité du composite. Enfin, et c’est à mon sens le plus gros inconvénient du dispositif, les positions de travail qu’il impose sont souvent inconfortables. Il est pratique lorsque l’on travaille avec une assistante, car c’est elle qui place la lampe en bonne position, sur la tête de l’instrument maintenu par le praticien. Au maxillaire, cette opération est impossible en vision indirecte sans aide opératoire. Mais, que l’on travaille seul ou assisté, l’orientation des mains de l’opérateur est rarement idéale puisqu’il ne se tient jamais face au patient mais toujours sur le côté, voire complètement derrière sa tête. Pour finir, j’ignore si le plastique de ce dispositif est autoclavable. Dans la notice du fabricant israélien, est indiqué : « L’instrument doit être stérilisé avant l’usage en autoclave. » Une formulation pour le moins équivoque, ne trouvez-vous pas ? Dans le doute, je me suis contenté d’une prédésinfection et d’un bon nettoyage. Après tout, ce n’est pas un instrument de traitement bien invasif. ?

+

• Dispositif simple, astucieux et facile d’emploi

• Indications très claires dans le mode d’emploi et gravées sur le manche

• Efficacité certaine

• Quelques précautions d’utilisation indispensables

• Positions de travail inconfortables

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 112 $ le kit de 2 instruments