Soulèvement de sinus et pose d’implants sans greffe de comblement - Clinic n° 09 du 01/10/2013
 

Clinic n° 09 du 01/10/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Au maxillaire postérieur, la mise en place d’implants est souvent confrontée à une insuffisance de volume osseux. Pour contourner cet obstacle, des techniques d’augmentation du plancher sinusien ont été préconisées tels des soulèvements directs ou indirects de membrane sinusienne, avec ou sans greffe d’os ou de substitut osseux. Plusieurs études récentes ont montré la formation de quantités significatives d’os au niveau du plancher sinusien à la suite d’un soulèvement...


Au maxillaire postérieur, la mise en place d’implants est souvent confrontée à une insuffisance de volume osseux. Pour contourner cet obstacle, des techniques d’augmentation du plancher sinusien ont été préconisées tels des soulèvements directs ou indirects de membrane sinusienne, avec ou sans greffe d’os ou de substitut osseux. Plusieurs études récentes ont montré la formation de quantités significatives d’os au niveau du plancher sinusien à la suite d’un soulèvement de membrane et d’une mise en place simultanée d’implants sans aucun matériau de greffe. Le but de l’étude présente est d’évaluer, cliniquement et radiologiquement, la formation d’os dans ces mêmes conditions.

Matériel et méthode

Une étude prospective est conduite parmi des patients devant bénéficier d’un soulèvement de sinus. La hauteur de l’os existant se situe entre 4 et 7,5 mm. L’intervention est conduite sous anesthésie locale. Un volet osseux latéral de 10 mm de diamètre environ est soigneusement détaché de la membrane sinusienne sous-jacente et il est conservé dans une solution saline jusqu’au soulèvement de la membrane et la mise en place des implants. Une ostéotomie est pratiquée à partir de la crête alvéolaire, à travers l’os et le plancher sinusien. La membrane sinusienne est soulevée et protégée avec un instrument durant la procédure. Les implants sont mis en place, saillant en partie dans le sinus (de 3 à 6 mm) et constituant des piquets de tente pour la membrane. L’espace qui en résulte se remplit d’un caillot de sang à partir duquel se constituera un nouvel os, du fond du sinus jusqu’aux extrémités supérieures des implants. Aucun matériau de comblement n’est utilisé. Le volet osseux et le lambeau sont remis en place et suturés. Des radiographies sont prises 1 semaine puis 6, 9, 18 et 28 mois après l’intervention.

Résultats et discussion

Quarante-cinq implants sont placés sur 28 patients et sont suivis pendant 28 mois. Ils ont une longueur variant de 6 à 11 mm. Au bout de 18 mois, l’os néoformé autour des implants a une hauteur hautement significative, variant de 2,05 à 5,40 mm. L’os nouveau recouvre presque toute la hauteur de l’implant, excepté l’apex. La perte d’os crestal et les changements de la profondeur des poches ne sont pas significatifs. Tous les implants sont cliniquement stables et leur taux de succès est de 100 % sans complications après 18 et 28 mois de suivi.

L’ESSENTIEL

Dans la présente étude, l’augmentation d’os alvéolaire sous-sinusien dans un maxillaire postérieur atrophique et la mise en place d’implants sont concomitantes et n’utilisent pas de greffe osseuse. Les résultats montrent que cette méthode résulte en une quantité significative de formation d’os autour des implants, augmentant la hauteur globale d’os et éliminant de ce fait la nécessité d’une greffe osseuse. Cette technique annule la nécessité d’une seconde phase chirurgicale pour la mise en place des implants qui sont posés dans la même séance que le soulèvement de sinus, alors que l’os natif ne présente que 5 mm de hauteur. Il en résulte aussi une réduction du coût du traitement puisqu’il n’est pas utilisé de matériau de comblement. Cette approche peut être plus séduisante que les techniques de soulèvement de membrane sinusienne traditionnelles et montre un potentiel pour une utilisation plus large, avec des résultats prometteurs. Une formation appréciable d’os autour des implants, une guérison simple, une réduction du temps de traitement et 100 % de survie et de succès des implants au bout de 18 à 28 mois font de la présente méthode une technique chirurgicale avantageuse.