Prothèses implantaires vissées ou scellées ? - Clinic n° 10 du 01/11/2015
 

Clinic n° 10 du 01/11/2015

 

Presse internationale

L’essentiel

L’objet de cette revue de la littérature est de rassembler des données extraites d’études cliniques sur les taux de complications biologiques et techniques observées avec les restaurations implantaires transvissées ou scellées. Les premières ont pour avantages importants d’être plus facile à déposer et de ne pas présenter l’inconvénient de l’élimination difficile du ciment en excès dans le sulcus.

Matériel et méthode

Une recherche électronique est...


L’objet de cette revue de la littérature est de rassembler des données extraites d’études cliniques sur les taux de complications biologiques et techniques observées avec les restaurations implantaires transvissées ou scellées. Les premières ont pour avantages importants d’être plus facile à déposer et de ne pas présenter l’inconvénient de l’élimination difficile du ciment en excès dans le sulcus.

Matériel et méthode

Une recherche électronique est effectuée entre 2000 et 2012 dans 3 bases de données : Embase, Medline (via PubMed) et Cochrane Library. Les complications techniques collectées incluent la perte de rétention, la perte de vis de piliers et de prothèses, la perte du ciment de comblement de l’orifice d’accès pour la vis, l’écaillage et/ou la fracture de la céramique et la fracture de l’implant, du pilier ou de l’infrastructure prothétique. Les complications biologiques incluent une perte osseuse supérieure à 2 mm, une péri-implantite, une mucite, toute autre complication intéressant les tissus mous, la perte de l’implant et des complications esthétiques. En tout, 5 858 reconstructions implantaires ont été analysées pour une durée de fonction de plus de 5 années. Parmi elles, 2 387 sont scellées et 3 471 sont transvissées.

Résultats et discussion

Des taux de survie de 96,3 % en 5 ans ont été rapportés pour les prothèses scellées et de 95,55 % pour les prothèses transvissées. Les deux formes de fixation ne sont pas différentes entre elles dans le cas des prothèses unitaires et plurales, avec ou sans extension (cantilever). Pour les reconstructions d’arcades complètes par prothèses transvissées, le taux de survie à 5 ans est de 96,71 %. Les reconstructions tout céramique montrent des taux d’échecs significativement supérieurs à ceux des restaurations céramo-métalliques parmi les prothèses scellées, mais pas parmi les prothèses transvissées. L’analyse des complications techniques (perte de rétention, perte du pilier et écaillage ou fracture de la céramique) montre une différence significative entre les reconstructions scellées et transvissées. Concernant les complications biologiques, seule la catégorie fistule/suppuration montre une différence significative entre les deux modes de fixation, indiquant un taux de complications plus élevé avec les prothèses scellées qu’avec les prothèses transvissées.

L’ESSENTIEL

Entre le transvissage et le scellement des prothèses fixées implantaires, le praticien doit choisir en fonction de chaque cas individuel. Les reconstructions transvissées présentent le taux global de complications techniques et biologiques le moins élevé. Malgré cela, aucune différence statistiquement significative n’est observée entre les taux de survie à 5 ans pour les deux méthodes. Les formes de reconstruction (couronne unitaire, bridges partiels ou complets) et les matériaux des piliers (titane, or, céramique) ne présentent pas de différence significative concernant leurs taux d’échecs. Le type de ciment de scellement n’influence pas le taux d’échecs des restaurations scellées. L’écaillage et la fracture de la céramique sont significativement plus fréquents avec les restaurations transvissées tandis que les pertes de piliers sont plus fréquentes avec les restaurations scellées. Concernant les complications biologiques, elles sont significativement plus fréquentes avec les reconstructions scellées, en particulier la présence de fistule et de suppuration. Tenant compte des risques inhérents au scellement, parmi lesquels la difficile réversibilité d’un scellement définitif, les auteurs de l’étude expriment leur préférence pour le transvissage.