Inversion de tendance - Clinic n° 06 du 01/06/2014
 

Clinic n° 06 du 01/06/2014

 

DÉMOGRAPHIE PROFESSIONNELLE

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ACD  

Malgré un numerus clausus stable, l’inscription des nouveaux praticiens au tableau de l’Ordre est repartie à la hausse. Les chirurgiens-dentistes de nationalité étrangère représentent le quart des 1 430 primo-inscrits en 2013, alors que le contingent de chirurgiens-dentistes formés à l’étranger ne représente que 3,9 % du total des chirurgiens-dentistes actifs en France.

En 2007, une publication de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) avait fait grand bruit en annonçant la chute prévisible du nombre de chirurgiens-dentistes à l’horizon 2030. « La tendance a été totalement inversée » constate, chiffres en main, Myriam Garnier, secrétaire générale de l’Ordre national. L’arrivée massive de praticiens formés dans un autre pays de l’Union européenne que la France est en train de changer la donne démographique jusqu’alors rigoureusement encadrée par le numerus clausus. En 2013, 374 praticiens à diplôme communautaire se sont inscrits au tableau de l’Ordre (98 en 2010), soit le quart des 1 430 primo-inscrits. Cette proportion en hausse appelle deux observations :

• par origine, les Roumains viennent en tête avec 205 inscrits (57 en 2010) suivis de 96 Espagnols (21 en 2010), de 56 Portugais (7 en 2010) et 17 Belges (13 en 2010) ;

• les Français diplômés hors de France totalisent 45 de ces primo-inscrits dont 6 en provenance de Roumanie, 13 d’Espagne et 8 de Belgique.

Pour les jeunes professionnels étrangers, « l’eldorado que représente la France est lié à la crise économique dans leur pays », estime Myriam Garnier. En revanche, la migration des étudiants français est liée au contournement du numerus clausus. Et « ce n’est que le début d’une tendance. Nous sommes quasi certains que les étudiants français à l’étranger reviendront exercer en France. Nous ne disposons pas de chiffres précis, mais nous savons que des promotions nombreuses sont actuellement en formation dans diverses universités en Roumanie mais aussi et surtout en Espagne. Les étudiants qui s’installent aujourd’hui doivent avoir vraiment conscience que le flux migratoire de diplômés d’autres pays de l’Union européenne ne va pas cesser ». Car rien aujourd’hui ne s’oppose à ce nouveau phénomène. C’est la libre circulation au sein de l’Union européenne qui prime.