Du nouveau pour les caries ! - Clinic n° 02 du 01/02/2017
 

Clinic n° 02 du 01/02/2017

 

ACTU

Anne-Chantal de Divonne  

On la soigne depuis plusieurs décennies. On pensait parfois avoir atteint les limites des gestes chirurgicaux qui permettent de préserver les tissus, notamment depuis que l’on reminéralise les processus initiaux de sa formation. C’était sans compter l’avancée des connaissances en biologie du complexe dentino-pulpaire ! La pulpe dentaire est en train de livrer les secrets de ses propriétés. Ils ouvrent de nouveaux horizons aux traitements. Au point que le traitement endodontique...


On la soigne depuis plusieurs décennies. On pensait parfois avoir atteint les limites des gestes chirurgicaux qui permettent de préserver les tissus, notamment depuis que l’on reminéralise les processus initiaux de sa formation. C’était sans compter l’avancée des connaissances en biologie du complexe dentino-pulpaire ! La pulpe dentaire est en train de livrer les secrets de ses propriétés. Ils ouvrent de nouveaux horizons aux traitements. Au point que le traitement endodontique d’une dent et sa restauration par une couronne – la solution encore aujourd’hui dans le cas d’une carie très profonde – pourraient se retrouver cantonnés, d’ici peu, au rayon des livres d’histoire de l’art dentaire.

Deux articles publiés ces derniers mois permettent de s’en convaincre.

Le premier, dans Advances in Dental Resaerch (1), émet des recommandations sur la gestion des lésions carieuses. Les auteurs conseillent de laisser un peu de tissu carieux au fond de la cavité. Ce curetage partiel a l’avantage de ne pas risquer de toucher la pulpe. Le bouillon de protéines qui reste au fond de la cavité va naturellement créer des échanges avec les cellules de la pulpe. La quantité de ce tissu malade étant limitée, les cellules pulpaires de défense seront aptes à achever l’arrêt total du processus carieux. Bien entendu, il faudra éviter au préalable de laisser trop de bactéries. En somme, le geste du chirurgien-dentiste induit un équilibre dans le bon sens et s’appuie ensuite sur les capacités régénératrices des tissus pulpaires pour achever le job. Et ça marche ! Ensuite, des restaurations partielles sont possibles.

Et même si, pour diverses raisons, la pulpe est touchée, la dent n’est pas perdue pour autant ! La biologie nous livre encore les moyens de ne pas dévitaliser la dent comme le montre un autre article paru sur www.dental.theclinic.com (2). On dispose aujourd’hui de matériaux, de recommandations de gestes et de traitements de désinfection qui permettent de traiter la pulpe, de la préserver et donc de conserver la dent vivante !

  • (1) Schwendicke F, Frencken JE, Bjørndal L, Maltz M, Manton DJ, Ricketts D et al. Managing carious lesions : consensus recommendations on carious tissue removal. Adv Dent Res 2016;28:58-67.

  • (2) Kim SG. Biological molecules for the regeneration of the pulp-dentin complex. Dent Clin North Am 2017;61;127-141.