L’as de pique - Clinic n° 12 du 01/12/2017
 

Clinic n° 12 du 01/12/2017

 

EndoExplorer (Komet)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Des fraises à contre-angle longues et fines pour évaser les entrées canalaires les plus récalcitrantes.

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• Belle qualité de fabrication

• Facilitent la vision du champ opératoire

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• Pointe un peu large pour une efficacité optimale

• Présentoir peu pratique pour la stérilisation

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• Non communiqué

Ces nouvelles fraises sont sorties durant le dernier IDS de Cologne, mais je ne crois pas qu’elles soient encore commercialisées en France. C’est la version européenne des EndoGuide™ proposées depuis quelques années par l’Américain SS White. Nous avons trois modèles d’instruments pour contre-angle désignés EX1, EX2 et EX3, déclinés en trois tailles. Il existe également, semble-t-il, une version pour turbine que je n’ai pas pu voir. En acier et carbure de tungstène, ces fraises présentent un très long col et une partie travaillante conique à denture hélicoïdale à leur extrémité. Les EX1 ont une partie travaillante de 3,9 mm de long, un diamètre de 0,7 mm à la base et de 0,28 mm à la pointe ; les EX2 ont une partie travaillante de 2,5 mm de long, un diamètre de 1,1 mm à la base et 0,32 mm à la pointe. Chaque modèle est disponible en trois longueurs, avec un manche de 11 mm dans tous les cas et un col court, moyen ou long. Cela donne des instruments de 27, 31 ou 34 mm en tout. Les fraises EX3, que je n’ai pas eues en main, ont une partie travaillante de 5 mm, un diamètre à la base de 1,3 mm et de 0,60 mm à la pointe.

À manier avec précaution

Le kit d’introduction se présente sous forme d’un fraisier en acier inox à rabat, abritant 8 fraises EX1 et EX2 : une courte, deux moyennes, et une longue de chaque diamètre. Ces fraises sont conçues pour élargir les entrées canalaires difficiles d’accès ou trop étroites pour y introduire d’emblée un instrument endodontique, qu’il soit manuel ou mécanisé. Elles créent en quelque sorte un petit entonnoir pour faciliter les manœuvres suivantes. Leur vitesse de rotation optimale est assez faible - 2 000 tours par minute - et elles présentent, semble-t-il, une pointe mousse qui les rend peu agressives. Cette spécificité est à double tranchant, si l’on peut dire : étant donné leur capacité de coupe limitée, on se prend à forcer un peu et les fausses routes arrivent très vite. En relisant la notice, je m’aperçois que cela n’est pas très étonnant : si les plus fines ont déjà un diamètre à la pointe de près de 30 centièmes de millimètre, on peut se demander comment elles peuvent pénétrer dans les canaux vraiment très fins.

Mieux vaut les plus longues

Leur rôle doit donc se limiter à une toute petite ouverture de 1 ou 2 mm de profondeur, et encore ! Je n’ai testé que les modèles EX1, les autres, plus larges, ne présentant à mes yeux pas autant d’intérêt. Plus la tige est longue, plus la vision du champ opératoire est dégagée et permet de mieux placer le miroir, notamment lorsque l’on travaille sous microscope. J’ai donc eu tendance à préférer les deux modèles les plus longs. Les résultats que j’ai obtenus ne m’ont pas permis de décider s’il s’agissait d’instruments réellement sensationnels ou simplement utiles ponctuellement : en présence de canaux calcifiés, ils ne m’ont pas mieux ouvert la voie que tous les autres que j’ai pu essayer. Je ne peux me prononcer d’une manière définitive, mais il me semble que les inserts à ultrasons diamantés - dont j’ai une expérience limitée - présentent malgré tout un avantage sur ce genre d’instruments rotatifs, en raison de leur taille réduite dégageant le champ de vision d’une manière bien plus importante. Je conseillerais donc l’acquisition des fraises EX1 longues uniquement pour les avoir sous la main en cas de difficulté avérée mais je ne suis pas complètement convaincu de l’intérêt du set complet, d’autant que par ailleurs, le présentoir, quoique d’excellente facture, se révèle bien trop volumineux et peu pratique à emballer pour la stérilisation en autoclave.