Traitements thérapeutiques - Clinic n° 10 du 01/10/2023
 

Clinic n° 10 du 01/10/2023

 

Lactoferrine et pathologie orale

Revue de presse

Internationale

Marianne LAGARDE  

La complexité et la diversité de la flore sont essentielles dans le maintien de la santé orale. De nombreux paramètres influencent la flore microbienne et elle est susceptible de changer en fonction de l’âge. Durant l’enfance, les poussées dentaires, le régime et les hormones sont susceptibles de faire varier cette flore. La salive est composée de nombreux éléments comme les hormones, des ions inorganiques, des composants organique, des enzymes et des substances...


La complexité et la diversité de la flore sont essentielles dans le maintien de la santé orale. De nombreux paramètres influencent la flore microbienne et elle est susceptible de changer en fonction de l’âge. Durant l’enfance, les poussées dentaires, le régime et les hormones sont susceptibles de faire varier cette flore. La salive est composée de nombreux éléments comme les hormones, des ions inorganiques, des composants organique, des enzymes et des substances antibactériennes qui jouent un rôle immunitaire comme, par exemple, la lactoferrine.

ANALYSE

Beaucoup de thèmes sont abordés dans cet article comme la relation entre la lactoferrine et la sécheresse buccale, l’halitose, les problèmes osseux, la gingivite, la maladie parodontale et, enfin, les taches noires. Les taches noires affectent les enfants, les personnes âgées, les fumeurs et les personnes atteintes de xérostomie sans distinction de sexe. Elles résultent en une accumulation de fer dans les tissus et les sécrétions qui, en symbiose avec des bactéries chromogènes, sont la première cause de cette manifestation. La réaction de sulfure d’hydrogène synthétisé par des bactéries anaérobies avec le fer disponible dans la salive forme un précipité noir, le sulfure de fer. L’étiologie est encore aujourd’hui soumise à débat. Le traitement le plus commun est de retirer le précipité par polissage régulier, cette thérapeutique traitant les symptômes mais pas la cause.

Aussi, une étude menée par les auteurs en 2019 (The treatment of black stain associated with of iron metabolism disorders with lactoferrin: A litterature search and two case studies) a proposé à des patients de prendre 50 mg de lactoferrine d’origine bovine 2 fois par jour pendant 90 jours. Toutefois, le faible échantillon ne permet pas de conclure favorablement à ce traitement.

CONCLUSION

La capacité de la lactoferrine à se lier aux ions fer permettrait de diminuer les taches noirs inesthétiques qui peuvent déranger nos patients. L’activité contre la multiplication bactérienne de cette glycoprotéine ne semble pas, d’après les auteurs, avoir d’effets indésirables.

PERTINENCE CLINIQUE

Trouver des articles en rapport avec les « blacks stains » reste compliqué sur PubMed, du fait de la faible spécificité du terme. Des équations plus poussées ne permettent pas de trouver facilement de réponse et, si on cherche sur un simple moteur de recherche, les personnes intéressées trouveront que ce ne sont que des bactéries chromogènes. Toutefois, les auteurs ont permis de dégager une piste sur l’utilisation d’un complément alimentaire qui pourrait permettre de réduire la présence de ces taches noires disgracieuses. Néanmoins, l’absence d’essai clinique sur ce sujet ne permet pas de prescrire en toute quiétude ces compléments, surtout à des enfants.

LA REVUE DE PRESSE EST COORDONNÉE PAR

Sébastien JUNGO

PHU en Parodontologie, UFR Odontologie, Université de Paris Cité. Service de Médecine bucco-dentaire, AP-HP, Hôpital Bretonneau.

Ont collaboré à cette revue de presse

Marianne LAGARDE

PH contractuelle, Hôpital Albert-Chenevier.

Exercice libéral à Paris.

Jérôme PETIT

Chargé d’enseignement, Faculté d’Odontologie, Université de Lille. PH Contractuel, UF Parodontologie, Service Odontologie, CHU Lille.

Exercice libéral exclusif en Parodontologie à Arras.