Occlusion et fonction - Implant n° 1 du 01/02/2004
 

Implant n° 1 du 01/02/2004

 

Implant a lu - Édition

Serge Rozanès  

Par une approche clinique et rationnelle, une minutieuse analyse physiologique et fonctionnelle de l'occlusion, Marcel Le Gall et Jean-François Lauret incitent à une réflexion appuyée sur la réalité du fonctionnement de l'appareil manducateur. Les objectifs de cette démarche sont de préciser la physiologie de la fonction de mastication, puis d'en déduire les principes de préservation, de correction et de réhabilitation applicables en denture naturelle, prothétique ou implantaire....


Par une approche clinique et rationnelle, une minutieuse analyse physiologique et fonctionnelle de l'occlusion, Marcel Le Gall et Jean-François Lauret incitent à une réflexion appuyée sur la réalité du fonctionnement de l'appareil manducateur. Les objectifs de cette démarche sont de préciser la physiologie de la fonction de mastication, puis d'en déduire les principes de préservation, de correction et de réhabilitation applicables en denture naturelle, prothétique ou implantaire. Rappelées en début d'ouvrage, les diverses théories gnathologiques sont, selon les auteurs, sans fondements scientifiques réels, car elles ne sont qu'un modèle de fonctionnement théorique choisi par un articulateur. La cinématique mandibulaire et la physiologie de la manducation sont ensuite décrites.

Les cycles de mastication sont analysés à l'aide d'un sirognathographe. Ils sont différents selon les aliments mastiqués.

Une nouvelle terminologie de la réalité du guidage dento-dentaire fonctionnel est proposée.

Un cycle se divise en deux phases :

- préparation à distance des dents ;

- phase dento-dentaire de trituration s'appuyant indirectement (par aliment interposé) ou directement sur les versants cuspidiens.

Les mouvements mandibulaires sont conditionnés par un facteur anatomique, assuré par les structures occlusales, et un facteur neurophysiologique qui met en harmonie le complexe musculaire et articulaire.

Une analyse occlusale fonctionnelle est élaborée selon les principes suivants : les données fonctionnelles réelles doivent servir de support à tout raisonnement. L'analyse occlusale clinique doit précéder l'analyse sur articulateur. Cette approche semble très pertinente puisque l'on doit traiter un patient et non un articulateur. Les auteurs abordent ensuite le rôle des canines, comparent les mouvements fonctionnels et les mouvements tests habituels, décrivent le rôle des premières molaires et en déduisent les conséquences cliniques.

Le choix de l'occlusion à reconstruire doit prendre en compte l'enveloppe fonctionnelle de chaque patient. L'intégration de la mastication est indispensable à toute démarche occlusodontique. L'ajustement occlusal ne sera plus seulement une technique de soustraction, mais également d'addition qui fait intervenir l'orthopédie dento-faciale (ODF) et la chirurgie. Cette technique est décrite en détail. De nombreuses notions déjà existantes sont reprises et adaptées aux théories des auteurs.

Le chapitre 3 est consacré à l'occlusion fonctionnelle en implantologie. Par leur absence de mobilité, la diminution de la proprioception et leur forme particulière, les implants diffèrent considérablement des dents naturelles. Les auteurs préconisent une approche plus fonctionnelle. Autrement dit, l'occlusion d'un système implantaire dépend du projet implantaire qui est, lui-même, fonction de la qualité osseuse du site, la position, l'orientation et le nombre des implants.

Dans les cas favorables en surface, position, orientation et nombre, la surface occlusale des prothèses implantaires peut être réalisée sans restriction et n'est pas tellement différente de celle des dents naturelles.

La mise en charge immédiate ou précoce des implants est possible si l'on peut maintenir une immobilité suffisante des implants pour permettre leur ostéointégration. Si l'os est de faible densité, une mise en charge devra être effectuée progressivement dans le temps, puis, en fonction du cas, la surface occlusale prothétique devra être adaptée à la surface portante, réellement ostéointégrée, en :

- diminuant la largeur des surfaces occlusales ;

- aménageant le relief cuspidien;

- réalisant des dents provisoires en accord avec les conditions précédentes.

Si nécessaire, des liaisons rigides entre dents naturelles et implants peuvent être réalisées.

L'équilibration occlusale de la prothèse implantaire est l'étape suivante. Après insertion, l'harmonie entre la position de repos et la position d'intercuspidation maximale devra être notamment vérifiée (avec une butée de Lucia, par exemple).

Les dysfonctionnements de l'appareil manducateur et les limites de l'utilisation des articulateurs sont traités dans le dernier chapitre.

Ce livre dense, mais très complet, rappelle les principes de l'occlusion, les adapte et les réactualise. D'un abord un peu difficile, il exige une concentration et une lecture attentive.

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