Connexion implant/prothèse - Implant n° 2 du 01/05/2004
 

Implant n° 2 du 01/05/2004

 

Repères

Opinions

Philippe G. Khayat *   Joseph A. Nammour **  


*Docteur en chirurgie dentaire, Université Paris VII
Maîtrise en sciences dentaires, Université du Washington
Certificat d'étude en prothèse parodontale, Université du Washington
Professeur associé affilié, Département de dentisterie restauratrice, Université du Washington
**Docteur en chirurgie dentaire, Université Saint-Joseph, Beyrouth (Liban)
Maîtrise en sciences biologiques et médicales, Université Paris VII
Certificat d'études supérieures en anatomie et physiologie de la bouche, Université Paris VII

Une étude récente (Millennium Research Group) montre qu'en Europe, la proportion de praticiens utilisant des implants à connexion interne (59 %) dépasse aujourd'hui largement celle des praticiens utilisant des implants à connexion externe (41 %) [1]. Cette tendance est objectivée par l'offre croissante et maintenant généralisée d'implants à connexion interne.

Cet article décrit les avantages sur le plan prothétique...


Une étude récente (Millennium Research Group) montre qu'en Europe, la proportion de praticiens utilisant des implants à connexion interne (59 %) dépasse aujourd'hui largement celle des praticiens utilisant des implants à connexion externe (41 %) [1]. Cette tendance est objectivée par l'offre croissante et maintenant généralisée d'implants à connexion interne.

Cet article décrit les avantages sur le plan prothétique et chirurgical d'une connexion interne hexagonale, associée à un système d'emboîtement à friction. C'est la connexion que l'on retrouve dans le système Screw-Vent (Fig. 1, 2, 3 et 4).

Diminution des micromouvements en rotation et du risque de dévissage

Deux études de Binon [2, 3] sur le dévissage ont montré clairement que :

- il existe une corrélation entre le jeu en rotation des pièces prothétiques et la rapidité du dévissage [2, 3] ;

- si ce jeu est supérieur à 2 °, les forces exercées ont une action directe et rapidement négative sur la vis de pilier [2].

Une autre étude de Binon [4] a montré que :

- la précision de fabrication varie de façon importante d'un système à l'autre, mais également au sein d'un même système ;

- le jeu en rotation qui en résulte varie de 3,5 à 10,1° pour les implants à hexagone externe ;

- le jeu en rotation est le plus faible pour les implants à hexagone interne et emboîtement à friction Screw-Vent (1,4°).

Deux autres études où figurent des implants Screw-Vent rapportent des résultats très favorables concernant le jeu en rotation : 0,4° pour la première [5] et 0° pour la deuxième [6]. Le risque de dévissage dû à des micromouvements du pilier sur l'implant est donc très réduit avec ce type de connexion.

Meilleure stabilité du pilier grâce à un emboîtement long

Les hexagones externes sont généralement associés à des emboîtements courts (0,5 mm) qui peuvent entraîner un manque de stabilité du pilier et une sollicitation importante de la vis [6]. Les connexions à hexagone interne se prêtent mieux à la réalisation d'emboîtements longs. Dans le cas des implants Screw-Vent, cet emboîtement est de 1,5 mm [6].

Ergonomie

La longueur de l'hexagone facilite la perception tactile de l'emboîtement du pilier ou du transfert sur l'implant. Il n'est presque jamais nécessaire de réaliser un contrôle radiographique.

Compte tenu de l'absence de jeu en rotation des pièces prothétiques et de la précision d'emboîtement aussi bien en bouche que sur le modèle, faux-moignons et armature peuvent être réalisés à partir d'une seule empreinte. Des bridges de petite et moyenne étendue peuvent être réalisés sans brasure. D'autre part, il n'est pas nécessaire de fabriquer des guides pour repositionner les faux-moignons. Le traitement prothétique est simplifié et accéléré.

Meilleure stabilité primaire

La stabilité primaire de l'implant (le jour de la chirurgie) est considérée comme une condition du succès du traitement implantaire. Elle est également un prérequis lorsqu'une mise en charge précoce ou immédiate est envisagée (Fig. 5).

La stabilité primaire d'implants de géométrie différente a été évaluée en utilisant [7] l'analyse de fréquence de résonance. Les meilleures valeurs étaient obtenues avec les implants de forme cylindroconique (Mk-IV). Dans les os de type III et IV, la technique de pose de ces implants associait l'utilisation d'un foret terminal plus étroit et d'un couple d'insertion augmenté. La corrélation entre le couple maximal d'insertion de l'implant et la stabilité immédiate a été démontrée [8]. Il semble donc que l'utilisation de couples plus élevés soit à rechercher.

La valeur de 50 Ncm est souvent proposée comme valeur limite de façon à ne pas endommager l'hexagone externe des implants standard. Cette limite de 50 Ncm peut être largement dépassée avec les implants à hexagone interne de type Screw-Vent. Dans ce système, la connexion est plus résistante et c'est le porte-implant qui cède avant l'hexagone de l'implant. Cette fracture intervient aux alentours de 150 Ncm.

Bien évidemment, cette valeur limite n'est pas systématiquement recherchée, car une compression excessive des parois osseuses peut entraîner une perturbation de la microvascularisation et une résorption osseuse. Cependant, une étude sur 50 implants de Brånemark inséré avec des couples compris entre 40 et 72 Ncm a montré qu'il n'y avait pas eu de résorption osseuse associée aux contraintes plus élevées, exercées sur les parois du site implantaire [9].

Dans une autre étude sur 42 implants Screw-Vent placés avec des couples compris entre 70,8 et 176 Ncm (couple moyen : 110,6 Ncm), tous les implants étaient cliniquement stables après 2 à 3 mois de cicatrisation. Les niveaux osseux cervicaux n'étaient pas différents de ceux du groupe contrôle (couple moyen : 37,1 Ncm) [10].

Des couples d'insertion élevés peuvent donc être utilisés avec les implants à connexion interne sans déformation de l'hexagone ni perturbation de la cicatrisation osseuse. La stabilité primaire est alors considérablement améliorée.

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BIBLIOGRAPHIE

  • 1. Millennium Research Group. European markets for dental implants. Global dental series: dental implants. EUDI03, Feb 2003.
  • 2. Binon PP. The effect of implant/abutment hexagonal misfit on screw joint stability. Int J Prosthodont 1996;9(2):149-160.
  • 3. Binon PP, Mchugh MJ. The effect of eliminating implant/abutment rotational misfit on screw joint stability. Int J Prosthodont 1996;9(6):511-519.
  • 4. Binon PP. Evaluation of machining accuracy and consistency of selected implants, standard abutments, and laboratory analogs. Int J Prosthodont 1995;8(2):162-178.
  • 5. Binon PP. The evolution and evaluation of two interference-fit implant interfaces. Postgraduate Dent 1996;3(1):3-12.
  • 6. Nicholls J, Basten CA. Comparison of three mechanical properties of four implant designs. Postgraduate Dent 1995;2(1):4-12.
  • 7. O'Sullivan D, Sennerby L, Meredith N. Measurements comparing the initial stability of five designs of dental implants: a human cadaver study. Clin Implant Dent Relat Res 2000,2(2):85-91.
  • 8. Friberg B, Sennerby L, Meredith N, Lekholm U. A comparison between cutting torque and resonance frequency measurement of maxillary implants (a 20 months clinical study). Int J Oral Maxillofac Surg 1999;28:297-303.
  • 9. Calandriello R, Tomatis M, Rangert B. Immediate functional loading of Brånemark System implants with enhanced initial stability: a prospective 1-to 2-year clinical and radiographic study. Clin Implant Dent Relat Res 2003;5(Suppl.1):10-20.
  • 10. Khayat P, Peuch-Lestrade G, Arnal H, Sennerby L. Clinical outcome of dental implants placed with high insertion torques. Abstract EAO 2004 (soumis à publication).

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