... être reconnu pour persévérer - Implant n° 2 du 01/05/2004
 

Implant n° 2 du 01/05/2004

 

Éditorial

Xavier Assémat-Tessandier  

Rédacteur en chef

Le numéro transversal des Éditions CdP accompagne pour la troisième année consécutive le numéro de printemps d'Implant ainsi que l'ensemble des titres du groupe. Ce hors-série, unique dans la presse professionnelle, a été récompensé l'année dernière par le premier prix de la meilleure initiative éditoriale de la presse médicale et des professions de santé pour le numéro Prescrire juste en odontologie. Cette reconnaissance par les professionnels de la presse...


Le numéro transversal des Éditions CdP accompagne pour la troisième année consécutive le numéro de printemps d'Implant ainsi que l'ensemble des titres du groupe. Ce hors-série, unique dans la presse professionnelle, a été récompensé l'année dernière par le premier prix de la meilleure initiative éditoriale de la presse médicale et des professions de santé pour le numéro Prescrire juste en odontologie. Cette reconnaissance par les professionnels de la presse médicale a été un encouragement à poursuivre la formule, sachant que s'il n'est pas nécessaire de réussir pour entreprendre, il est agréable d'être reconnu pour persévérer.

Le sujet retenu cette année vous est familier, puisque l'implantologie est l'un des domaines de notre exercice où l'hygiène et l'asepsie prennent une place déterminante en raison du niveau de risque élevé de la chirurgie implantaire. La nécessité de s'entourer des précautions nécessaires lors d'un acte chirurgical pour éviter toute contamination est évidente pour le praticien. Ce qui, en revanche, reste moins facile à déterminer, ce sont les précautions nécessaires et suffisantes pour aborder l'acte chirurgical implantaire. Certains estiment qu'il faut tendre vers le risque zéro en pratiquant l'intervention dans des conditions de précautions maximales : salle dédiée avec traitement de l'air, tenue vestimentaire stérile complète pour l'équipe et le patient... D'autres pensent qu'une chirurgie « propre » en respectant une asepsie conventionnelle ne modifie pas le pronostic des implants posés. Mais en dehors du résultat statistique du taux de succès des implants posés, il existe un autre problème, celui des infections nosocomiales.

Certes, notre profession, qui a pris conscience de ce risque avec l'apparition du sida il y a 20 ans, a considérablement amélioré l'hygiène et l'asepsie dans son exercice quotidien. Mais cela s'est fait un peu en fonction de l'implication personnelle de chaque praticien, avec un certain flou dans la démarche pour savoir si les mesures prises étaient exagérées, suffisantes ou déficientes par rapport au niveau de risque du traitement. Les protocoles à respecter, validés sur le plan scientifique et en conformité avec la réglementation européenne, sont toujours absents et font gravement défaut pour pouvoir adopter la juste mesure en adéquation avec le niveau de risque concerné.

De même, le choix du matériel et des produits en fonction du but recherché est très délicat. L'efficacité d'une procédure par rapport à une autre est également un problème difficile à appréhender. L'intérêt de ce numéro transversal vient des réponses qu'il apporte à ce sujet de préoccupations quotidiennes.

Enfin, il me paraît essentiel de rappeler ce que nous savons tous : le coût induit par les mesures d'asepsie et la disparité entre les contraintes et les normes administratives et leur prise en compte dans l'évolution des honoraires des praticiens. Une exigence d'hygiène et d'asepsie de haut niveau a un coût matériel important qui, à l'occasion du débat sur la réforme de la sécurité sociale, doit être pris en compte sur les choix retenus. Les professionnels de santé ne peuvent être les seuls à supporter les charges imposées par une réglementation de plus en plus contraignante, car à un moment donné, il est nécessaire d'être reconnu pour persévérer.