Analyse rétrospective de la survie des implants et influence de la maladie parodontale et du placement immédiat sur les résultats à long terme - Implant n° 4 du 01/11/2004
 

Implant n° 4 du 01/11/2004

 

Implant a analysé

Thierry Degorce  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cette étude analyse les taux de survie à long terme d'implants dentaires Paragon® (Zimmer Dental) posés dans un cabinet privé spécialisé en parodontologie, en les corrélant avec les effets d'une parodontite et du placement immédiat postextractionnel des implants.

Matériels et méthodes : L'étude porte sur 149 patients ayant reçu chacun 1 implant unitaire. Les patients sont divisés en 2 groupes en fonction de...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cette étude analyse les taux de survie à long terme d'implants dentaires Paragon® (Zimmer Dental) posés dans un cabinet privé spécialisé en parodontologie, en les corrélant avec les effets d'une parodontite et du placement immédiat postextractionnel des implants.

Matériels et méthodes : L'étude porte sur 149 patients ayant reçu chacun 1 implant unitaire. Les patients sont divisés en 2 groupes en fonction de leur état de santé parodontale au moment du placement des implants : 77 cas de parodontite et 72 cas sans maladie constituent l'échantillon de cette étude.

Pour tous les cas de parodontite sélectionnés, des profondeurs de poches de 5 mm ou plus ont été mesurées et des signes radiologiques de perte osseuse observés. Les lésions parodontales d'origine endodontique ou dues à un traumatisme des dents sont exclues. Un traitement parodontal est réalisé avant ou en conjonction avec la mise en place des implants.

Tous les implants sont placés selon une procédure chirurgicale en deux temps.

La majorité des implants sont recouverts d'hydroxyapatite et les autres sont en titane usiné. Les longueurs d'implants utilisés varient entre 10 et 18 mm et les diamètres entre 3,3 et 6 mm. Au total, 100 implants ont été placés immédiatement dans les alvéoles après extraction et 49 dans l'os disponible de sites cicatrisés. Tous les implants sont enfouis et exposés après 4 à 6 mois de cicatrisation. La prothèse est réalisée par les différents praticiens correspondants du chirurgien.

Des contrôles réguliers sont effectués dans le cadre de la maintenance. Tous les implants analysés sont exposés et fonctionnels depuis au moins 1 an.

À la fin de la période d'étude, les implants ont été considérés comme des succès lorsqu'ils étaient encore fonctionnels et sans signes cliniques et radiologiques de problèmes.

Les effets de la maladie parodontale et du moment de l'implantation sur la survie des implants ont été analysés par deux tests statistiques.

Résultats : Sur les 149 implants de cette étude, 22 ont été perdus pendant la période d'observation, dont 16 chez les patients atteints d'une parodontite.

En moyenne, les 127 implants qui ont survécu ont été suivis pendant 943 jours et les 22 échecs pendant 722 jours. Le taux de succès des implants placés chez des patients en bonne santé est de 91,67 % contre 79,22 % chez les patients atteints de la maladie parodontale.

Au total, 15 échecs ont été relevés avec les implants immédiats contre 7 avec les implants différés. Toutefois, les taux de succès des implants sont sensiblement identiques qu'ils soient placés immédiatement ou en différé. Il n'a pas été observé d'effets associés au placement immédiat sur l'échec. En revanche, la maladie parodontale semble être associée à un taux d'échecs supérieur.

Parmi les 77 implants du groupe de patients atteints de maladie parodontale, aucune différence significative n'a été constatée entre le placement immédiat (taux de succès de 78,18 %) ou différé (taux de succès de 81,18 %). L'analyse statistique des résultats par deux tests montre une nette incidence de la maladie parodontale sur le taux de survie des implants, mais aucune différence statistiquement significative entre la pose d'implants immédiate ou différée.

Les auteurs concluent que le taux de survie des implants est affecté par la maladie parodontale, mais pas par le placement immédiat ou différé des implants. L'antériorité ou l'actualité d'une parodontite n'est pas en soi une contre-indication à la technique d'extraction/implantation immédiate.

Ce que j'en pense : Cette étude est intéressante, car elle rapporte des échecs survenus après la mise en charge des implants. Cela est assez rare, les études rapportant souvent des échecs avant la connexion des implants avec la prothèse. Les résultats relancent la controverse sur la péri-implantite.

La contamination des implants par des bactéries pathogènes provenant des dents naturelles résiduelles semble être à l'origine de la perte d'implants.

Toutefois, les résultats peuvent être discutés sur un certain nombre de points. L'étude a été réalisée dans un cabinet privé et les implants ont été posés par un seul clinicien. Les implants étaient recouverts d'un revêtement rugueux d'hydroxyapatite plus susceptible que le titane lisse de retenir la plaque bactérienne et donc de développer une infection péri-implantaire.

Les données retenues pour mettre en évidence l'effet d'une parodontite sur les implants semblent assez subjectives. Il aurait été intéressant de disposer de mesures relevées lors des visites de contrôle comme la profondeur des poches ou des mesures de perte osseuse sur des radiographies. Enfin, aucun détail n'est fourni sur le traitement appliqué pour traiter la maladie parodontale.

Ce que j'ai appris : Bien que l'incidence de la parodontite sur les implants soit encore sujette à discussion dans la littérature, il convient d'être prudent dans la réalisation des cas. La parodontite doit être traitée et stabilisée avant l'implantation et le patient intégré dans un programme sérieux de maintenance. À défaut d'avoir plus de données sur la question, il est préférable d'éviter les implants recouverts d'hydroxyapatite.

L'implantation immédiate postextractionnelle n'influence pas les résultats à long terme des implants. Cette technique est intéressante, car elle permet de maintenir le capital osseux et gingival disponible et de réduire notablement la durée globale du traitement. Lorsque la parodontite est stabilisée, il est possible d'utiliser cette technique pour remplacer les dents compromises.