Convention - Implant n° 1 du 01/02/2006
 

Implant n° 1 du 01/02/2006

 

Éditorial

Xavier Assémat-Tessandier  

Rédacteur en chef

L'exercice libéral de notre profession subit un nouvel assaut de nos organismes de tutelle, avec le préalable aux négociations conventionnelles imposé par les caisses, de limiter la participation de l'assurance maladie aux honoraires issus de l'activité opposable. Une nouvelle fois, le bras de fer s'engage, et comme par le passé, une nouvelle dégradation de notre exercice libéral se profile.

En reprenant l'historique des relations entretenues par la Sécurité sociale avec les...


L'exercice libéral de notre profession subit un nouvel assaut de nos organismes de tutelle, avec le préalable aux négociations conventionnelles imposé par les caisses, de limiter la participation de l'assurance maladie aux honoraires issus de l'activité opposable. Une nouvelle fois, le bras de fer s'engage, et comme par le passé, une nouvelle dégradation de notre exercice libéral se profile.

En reprenant l'historique des relations entretenues par la Sécurité sociale avec les chirurgiens-dentistes, tout a débuté dans les années 60 par une période de séduction pour convaincre les praticiens d'adhérer au système : honoraires décents, réévalués périodiquement, accès au dépassement permanent accessible à tous les praticiens après 20 ans d'exercice. Les années 70 ont été celles de l'équilibre pour les praticiens conventionnés, avec pour réduire les récalcitrants au conventionnement, la création du tarif d'autorité. Dans les années 80, la limitation de l'accès au dépassement permanent aux praticiens hospitalo-universitaires a fait disparaître, pour la grande majorité des chirurgiens-dentistes, la carotte d'un comportement respectueux de la convention tout en conservant le bâton de la répression en cas d'inobservation des règles. Les années 90 ont confirmé le décrochage des lettres clés de toute réalité économique, et l'inadaptation de la nomenclature à la pratique au bout de 20 ans d'immobilisme. Le début des années 2000 ont vu : avec la télétransmission, l'augmentation des charges de notre exercice sans compensation financière pour les assumer ; le chantier de la révision de la nomenclature générale des actes, annoncé et reporté depuis plus de 2 ans, et maintenant le financement par la profession de l'augmentation des lettres clés concernant les actes chirurgicaux et les soins conservateurs. Il fallait y penser, 35 ans après l'établissement des règles liant la profession aux caisses d'assurance maladie, pourquoi changer d'attitude et ménager un partenaire qui a toujours plié ? Cette nouvelle disposition revient à faire financer par le secteur libéral les cabinets mutualistes, dont l'activité de soins est plus élevée.

La pratique de la chirurgie implantaire et la réalisation de prothèses implanto-portées sont particulièrement visées par ces dispositions, et nous savons tous, contrairement aux pouvoirs publics, qu'une charge supplémentaire nécessite son financement. La conséquence directe ne peut être qu'une augmentation de tarifs dans le secteur non opposable, ce qui par parenthèse induit immédiatement une augmentation de la charge, en espérant que nos patients en consommateurs avertis pourront supporter cette augmentation. Car au final, c'est le patient qui paie, et dans la situation économique actuelle, il faut espérer qu'il pourra suivre financièrement.

En 45 ans, la mariée a beaucoup perdu de son charme, elle a terriblement vieilli et n'a plus grand-chose à offrir, et il est à craindre que de nombreux prétendants se détournent au vu des oripeaux qui essaient de masquer son décharnement. Car pour un praticien libéral souhaitant un exercice conforme aux données acquises par la science, l'intérêt du conventionnement se réduit au fur et à mesure des nouvelles négociations.