Analyse comparative de l'efficacité de plusieurs systèmes d'implant sur une période de 5 ans : revue systématique d'études cliniques contrôlées randomisées
 

Implant n° 1 du 01/02/2007

 

Implant a analysé - Presse

Analysé par Xavier Assémat-Tessandier  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Le but de cette analyse est de vérifier s'il existe des différences dans le pourcentage d'échec entre les différents systèmes implantaires. Cette méta-analyse de la littérature a recherché toutes les publications disponibles au 1er février 2005, sur les études comparant 2 ou plusieurs systèmes d'implants dentaires avec un suivi clinique d'au moins 5 ans de mise en charge. Sur 10 études identifiées, 4 ont été retenues : 2...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Le but de cette analyse est de vérifier s'il existe des différences dans le pourcentage d'échec entre les différents systèmes implantaires. Cette méta-analyse de la littérature a recherché toutes les publications disponibles au 1er février 2005, sur les études comparant 2 ou plusieurs systèmes d'implants dentaires avec un suivi clinique d'au moins 5 ans de mise en charge. Sur 10 études identifiées, 4 ont été retenues : 2 ont été menées en Nouvelle-Zélande, 1 aux Pays-Bas et 1 en Suède. Toutes ont été réalisées dans les universités avec un support financier de l'industrie, et ne concernaient que des patients adultes. Au total, 6 implants différents ont été comparés : Astra TiOblast, Brånemark Standard et Mk II, IMZ TPS cylindriques, IMZ TPS vis creuse, Southern sablé et mordançé, Steri-Oss HL, soit en réalité 3 types de surface : surface usinée, surface avec élimination de matériau (mordançage, sablage) et surface avec apposition de matériau (spray de plasma) ; et 3 formes différentes : vis, vis creuse et cylindre. Les implants sont principalement indiqués pour des édentements complets à la mandibule, et au maxillaire, avec une technique chirurgicale en 2 temps.

Ce que j'en pense : Alors que l'on peut estimer à plus de 2000 le nombre de différents types d'implants disponibles dans le monde, avec des variations de forme, de matériau, de dimension, de topographie et de propriétés de surface, il est surprenant de constater qu'il ne ressort que 10 études dans la littérature correspondant aux critères retenus par les auteurs de cette analyse de la littérature. Il est ainsi difficile de prétendre à la supériorité d'un système implantaire par rapport à un autre, à partir du moment où les études cliniques comparatives font cruellement défaut. Les résultats d'une étude consacrée à un système implantaire sur 5 ou 10 ans sont certes importants pour évaluer l'évolution dans le temps du système, mais n'apportent aucun renseignement quant à la suprématie d'un système sur un autre. Il faut comprendre que l'absence de différences statistiques significatives de la présence accrue d'une péri-implantite sur des implants à surface rugueuse par rapport à des implants à surface usinée doit être correctement interprétée. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de différence entre toutes les surfaces implantaires disponibles sur le marché. Il est en effet possible qu'une différence existe, mais elle peut être cachée par le nombre insuffisant de patients inclus dans l'étude, ou l'absence de prise en compte de la péri-implantite dans les critères de l'étude. Il est impératif que des études sur le long terme, correctement réalisées, nous apportent les informations nécessaires. Choisir un système implantaire sur des preuves scientifiques comparatives semble donc difficile actuellement.

Ce que j'ai appris : Il est étonnant que sur les 10 études identifiées, 6 ont été éliminées pour des raisons variées : le nombre de patients suivis n'est pas cohérent ; le nombre de perdus de vue n'est pas clair ou trop élevé (189 sur 313 dans une étude) ; les échecs ne sont pas reliés à un type d'implant ; la totalité des patients ne sont pas suivis sur la période de 5 ans.

Les auteurs de cette méta-analyse ont pourtant écrit systématiquement aux auteurs pour avoir des explications sur les interrogations suscitées à l'examen de leur étude. Sur les 6 études rejetées, 4 auteurs sollicités n'ont pas répondu, et les réponses des 2 autres ne correspondaient pas aux questions posées.

Il est troublant de constater le peu d'entrain de certains auteurs pour défendre leurs travaux.