La quête de la perfection - Implant n° 2 du 01/05/1998
 

Implant n° 2 du 01/05/1998

 

Éditorial

Charles A. Babbush  

DDS, MScD
26900 Cedar Road,
Beachwood Ohio 44122 (USA)

Dans le monde actuel, nombreux sont ceux qui veulent à la fois des garanties et une satisfaction immédiate ou, autrement dit, une qualité de vie améliorée et un résultat final parfait. Le public a les mêmes exigences quant aux thérapies et traitements relatifs à sa santé. Je suis convaincu que nous, les professionnels de la santé, avons plusieurs préoccupations dans ce sens, en ce qui concerne le résultat de la reconstruction implantaire. D'ores et déjà, il faut clairement...


Dans le monde actuel, nombreux sont ceux qui veulent à la fois des garanties et une satisfaction immédiate ou, autrement dit, une qualité de vie améliorée et un résultat final parfait. Le public a les mêmes exigences quant aux thérapies et traitements relatifs à sa santé. Je suis convaincu que nous, les professionnels de la santé, avons plusieurs préoccupations dans ce sens, en ce qui concerne le résultat de la reconstruction implantaire. D'ores et déjà, il faut clairement établir que plus de 25 firmes aux États-Unis et bien plus encore à l'échelle mondiale commercialisent une large gamme de systèmes implantaires. Face à un si vaste assortiment, comment un chirurgien-dentiste peut-il choisir de façon informée et raisonnée un système pour son cabinet ? La décision devrait reposer non pas sur la personnalité du vendeur ou sur la renommée d'une société « dans le vent », mais sur plusieurs critères qui peuvent être appliqués aisément et de manière universelle à toute conception ou modalité d'implant de son choix. Ceux-ci se déclinent en six questions :

1. Peut-être la plus importante de toutes : le système s'appuie-t-il sur des données statistiques scientifiques démontrant son efficacité et sa validité au-delà de cinq ans d'usage clinique ainsi que sur une recherche et un développement bien documentés ?

2. Le système a-t-il également été conçu et développé pour fournir à son utilisateur un degré relatif d'aisance pour la mise en place chirurgicale ?

3. La conception ou la flexibilité de l'implant permettent-ils son application dans tous les cas de figures de réhabilitation orale totale : dent unitaire, édentement terminal, pilier intermédiaire, mixité avec des éléments naturels résiduels ainsi que dans les cas d'édentement total soit au maxillaire, soit à la mandibule ?

4. Le système fournit-il des composants prothétiques et de laboratoire qui sont faciles à utiliser et qui offrent le plus large éventail d'options prothétiques pour la reconstruction finale ?

5. Au cas où l'implant doit être retiré suite à des complications ou à un échec, celui-ci peut-il être retraité ? Le retrait, s'il ne peut être évité, ne laissera-t-il pas le patient plus mal en point qu'avant la mise en place, selon les conditions de réussite définies par le consensus de la conférence de Harvard.

6. Quand vous évaluez un système implantaire potentiel, demandez-vous si celui-ci est rentable pour vous et pour le patient qui reçoit vos services ?

En outre, notre réflexion doit porter sur le concept ou la philosophie de la reconstruction implantaire. La reconstruction implantaire ne doit, en effet, pas être considérée comme le remplacement d'une dent, mais abordée comme le « processus de réhabilitation complète paro-implantoprothétique ». Toutes les procédures préalables ou préparatoires telles que les indispensables traitements de parodontologie, endodontie et exondontie ou de chirurgie buccale et éventuellement d'orthodontie doivent être entreprises avant la phase finale du processus de traitement qui consistera alors à la mise en place effective de l'implant. Le traitement est ainsi plus complet et aboutit à une survie à plus long terme pour l'individu.

De plus, nous devons nous soucier de satisfaire les besoins et désirs du patient quant au résultat final. Sinon, l'intervention réussira d'un point de vue purement chirurgical, mais pas nécessairement pour le patient.

Enfin, une réhabilitation totale avec une modalité implantaire fiable et prévisible implique un investissement du praticien en temps, efforts et contraintes financières afin d'établir des protocoles, techniques et procédures corrects indispensables à la satisfaction à long terme du patient.

Le processus biologique, la conception, la philosophie, la bio-ingénierie, les techniques chirurgicales, prothétiques et de laboratoire doivent être parfaitement assimilés. La reconstruction implantaire, c'est davantage que l'extraction d'une dent et la mise au point d'une routine rapide telle la « prothèse à trois unités fixes ». C'est, en fait, l'intégration d'un phénomène biologique total sans garantie. Ultimement, c'est à la profession, aux firmes commerciales et au praticien que revient la responsabilité de s'assurer que les conditions suggérées et discutées plus haut soient remplies afin de protéger tant la profession que les patients que nous soignons.