Implantologie et orthodontie - Implant n° 3 du 01/08/1999
 

Implant n° 3 du 01/08/1999

 

Revue de littérature

Raha Farzanehpour *   Gérard Girot **  


*Chirurgien-dentiste
Diplôme universitaire de prothèse implanto-portée (Paris V)
**Maître de conférences des universités, praticien hospitalier, directeur de diplôme universitaire de prothèse implanto-portée (Paris V)

Les implants ostéointégrés connaissent des succès de longue durée dans la réhabilitation bucco-dentaire des patients totalement édentés [1-3]. L'orthodontie de l'adulte tend également à se développer de manière significative. Un traitement d'orthopédie dento-faciale ne peut se concevoir sans la notion d'ancrage (intra- ou extra-oral). Cet ancrage peut être difficile à obtenir dans...


Les implants ostéointégrés connaissent des succès de longue durée dans la réhabilitation bucco-dentaire des patients totalement édentés [1-3]. L'orthodontie de l'adulte tend également à se développer de manière significative. Un traitement d'orthopédie dento-faciale ne peut se concevoir sans la notion d'ancrage (intra- ou extra-oral). Cet ancrage peut être difficile à obtenir dans certaines situations cliniques lorsque les dents-clés sont absentes. Par ailleurs, l'utilisation des forces extra-orales impose une coopération parfois trop contraignante du patient. Aussi, une unité d'ancrage intra-orale qui peut recevoir des forces suffisamment importantes pour permettre un déplacement dentaire sans être elle-même mobilisée par les forces appliquées, rendrait service à l'orthodontiste.

Pour la première fois, en 1945, Gainsforth et Higley [4] ont essayé d'établir un ancrage intra-oral avec des implants en forme de vis en vitallium et situés dans des mandibules de chien. Cela sans aucun succès. Pendant les années 70 et au début des années 80, plusieurs formes d'implants et types de matériaux ont été testés, mais aucun n'a abouti à un résultat clinique valable [5-12]. Dans les années 80, l'utilisation avec succès d'implants ostéointégrés en titane pour le traitement des édentés a également suscité beaucoup d'intérêt pour leur utilisation comme ancrage orthodontique. Quelques études expérimentales ont montré que les implants chargés sous des forces orthodontiques restaient stables pendant la période du traitement [13-17]. Les implants ostéointégrés ont été utilisés par la suite comme ancrage pour les mouvements dentaires orthodontiques en clinique [18-21].

L'implant peut être aussi un complément valable dans d'autres situations cliniques comme celles qui sont associées aux agénésies et aux traumatismes. Une fois le traitement orthodontique achevé, l'implant peut être utilisé comme pilier prothétique.

D'après Salama et al. [23], l'orthodontie peut aussi jouer un rôle dans l'aménagement du site implantaire. L'extraction orthodontique permet l'augmentation verticale des tissus mous et durs du site implantaire. En outre, on pourra profiter du traitement orthodontique pour réaligner les dents voisines, corriger leur axe et ménager un espace suffisant pour la mise en place de l'implant.

Orthodontie et gestion des sites implantaires

L'un des problèmes les plus difficiles surgit lorsqu'on décide de placer un implant dans le site d'une dent existante, mais compromise, car il faut pouvoir assurer la fonction et l'esthétique en harmonie avec les dents voisines. Un gros défaut osseux peut contre-indiquer l'option implantaire ou ne pas rendre cette solution souhaitable dans certains secteurs où l'esthétique prime. Par ailleurs, les défauts des tissus mous, pour cause de forte récession gingivale, peuvent également compromettre le résultat esthétique final.

Henry et Maurice Salama [22-25] se sont penchés sur le rôle de l'éruption forcée comme moyen de remodeler l'os et la gencive marginale en direction coronaire avant de passer à l'extraction. L'éruption forcée vise à exploiter les dents " irrécupérables " afin de modifier leur environnement local défectueux par la stimulation d'une apposition osseuse sur la crête alvéolaire [26-27] et aussi par une augmentation de volume de la gencive adhérente [28] alors que la jonction muco-gingivale reste stable [29]. Cette phase dure généralement de quatre à six semaines. Elle est suivie d'une période de stabilisation de six semaines avant que la dent ne soit extraite et remplacée par l'implant, car il peut y avoir une réingression.

La capacité de la dent à agir sur son environnement par l'éruption forcée réside dans toute la longueur de l'attache desmodontale. Il est donc recommandé de procéder presque à son extraction afin d'en tirer le bénéfice maximum. La présence d'une lésion chronique inflammatoire non contrôlable est une contre-indication à l'éruption forcée, car l'appareil d'attache est fortement compromis. De telles lésions comprennent celles qui résultent de problèmes endo-parodontaux et de racines fracturées. Ce procédé est défini par l'expression extraction orthodontique. En égressant une dent avec un profil osseux plat ou même négatif, un pic osseux est crée, qui va stimuler et créer la papille correspondante. Une étude de cas d'éruption forcée a été présentée aussi par Mantzikos et Shamus en 1998 [30].

Henry et Maurice Salama [22] ont proposé un système de classification tenant compte de la morphologie du défaut résiduel et du potentiel de régénération du site de l'extraction qui se rapporte au nombre de parois osseuses restantes :

Site extractionnel du type 1

Il s'agit d'un défaut commençant avec un bon potentiel de régénération et un pronostic esthétique acceptable. Il ne sera pas nécessaire d'utiliser l'orthodontie pour améliorer les conditions cliniques.

Site extractionnel du type 2

L'environnement du site est modérément atteint du point de vue de la régénération et de l'esthétique. L'éruption forcée des dents à extraire pourra apporter une modification intéressante des conditions cliniques préimplantaires.

Site extractionnel du type 3

Il s'agit d'un environnement sévèrement compromis. Ce sont les cas les plus défavorables, pour lesquels l'éruption forcée n'est pas indiquée. Les méthodes d'augmentation osseuse classiques sont indiquées.

Implantologie et traitements d'orthopédie dento-faciale

Implants comme moyen d'ancrage en orthodontie

Pour déplacer une dent ou un groupe de dents, l'orthodontiste prend le plus souvent appui sur une ou plusieurs dents qui constituent l'unité d'ancrage. En présence d'une arcade dentaire mutilée, il n'est pas toujours possible de construire une unité d'ancrage suffisamment importante. Par ailleurs, l'utilisation des forces extra-orales n'est pas toujours acceptée par tous les patients. Dans certaines situations cliniques, les dents destinées à l'ancrage apparaissent peu indiquées lorsque la quantité de tissu parodontal est insuffisante. Roberts et al. [14] ont confirmé qu'un ancrage inadéquat est l'un des éléments les plus limitants pour un traitement d'orthopédie dento-faciale.

Dans la pratique orthopédique, on utilise des appareils qui mobilisent principalement les os ou influencent sur la croissance osseuse de la mâchoire. Les forces sont transmises aux os par l'intermédiaire des dents, ce qui signifie qu'en plus de l'effet squelettique, il existe aussi un effet dentaire. Parfois, le déplacement de la dent est recherché pour corriger une malocclusion alors que dans d'autres situations, ceci peut compromettre l'ensemble de la correction. Ce déplacement peut être minimisé en regroupant les dents ou en contrôlant la direction d'application des forces. Cependant, on ne peut pas l'éviter totalement. Plus la déformation squelettique est importante, plus la probabilité que la dent se déplace augmente, car les forces doivent être appliquées plus longtemps. Mais le fait que la position dentaire est susceptible d'être affectée par ce système limite le mouvement osseux. Les implants peuvent surmonter ces obstacles en permettant une application directe des forces au massif maxillo-facial.

Ces différents aspects mettent en évidence le trait d'union entre l'orthodontie et l'implantologie, le but recherché étant la substitution d'unité d'ancrage dentaire par un implant.

Pour la première fois, en 1945, Gainsforth et Higley [4] utilisent des implants-vis en vitallium dans des mandibules de chien. Les forces orthodontiques exercées sur ces vis ont entraîné leur perte à partir du seizième jour et jusqu'au trente et unième jour.

En 1969, Linkow [31] se sert d'un implant lame endo-osseux comme ancrage orthodontique. Le cas a été décrit sans analyse à long terme de la stabilité de cet implant. L'expérience est renouvelée en 1970 [5] à la différence près que l'implant est cette fois relié à d'autres dents par une prothèse scellée. L'implant apparaît stable. L'adaptation entre ce type d'implant et l'os a été décrit de manière précise par Armitage et al. [32], mais il s'agit ici d'une liaison fibreuse [2] qui s'épaissit et entraîne la formation d'une " pseudo-poche parodontale " aboutissant à l'expulsion de l'implant [33].

Sherman expérimente en 1978 [6] l'implant en carbone vitreux chez le chien. Sur six implants testés, seulement deux sont stables et fonctionnels et sont considérés comme des succès. L'échec des quatre autres implants est dû, selon l'auteur, à une mauvaise technique chirurgicale. Sur les deux implants restant, il applique des forces orthodontiques de 175 g. Les implants restent fixes. Des photographies aux ultraviolets révèlent une néoformation osseuse péri-implantaire. Toutefois, l'examen histologique montre que l'interface os-implant est également constituée de zones de tissu conjonctif et de zones s'apparentant à la cuticule dentaire.

D'autres auteurs [8, 34, 35] ont testé la résistance des implants en carbone vitreux à des forces orthodontiques atteignant 200 g sur des chiens et des singes. Le degré de stabilité est très variable selon les études.

Les implants Bioglass ont également fait l'objet d'expérimentations :

• Piotrowsky et al. décrivent en 1975 [36] l'interface os-implant Bioglass comme une liaison chimique calcium-phosphore cohésive. La couche de protéoglycanes séparant l'implant des fibres de collagène de la matrice osseuse est dix fois plus épaisse pour un implant Bioglass que pour un implant en titane. Cette liaison apparaît donc plus fragile et a la possibilité de se transformer en une encapsulation fibreuse [2].

• En 1979, Smith [7] utilise sur trois singes, des implants Bioglass. Il teste leur stabilité en appliquant des forces orthodontiques d'implant en implant (425 à 950 g pendant six à neuf semaines) ; 30 à 50 % de ces implants restent stables. Là où l'os est absent, on trouve du tissu conjonctif. L'auteur décrit l'interface avec des zones d'ankylose et des zones du tissu conjonctif.

• En 1980, Turley et al. [9] tentent sur trois singes une expansion maxillaire en utilisant comme moyen d'ancrage trois paires d'implants Bioglass. Les implants chez deux singes échouent à cause d'une augmentation de leur mobilité et de l'inflammation. Selon les auteurs, la liaison entre l'implant et l'os ressemblerait au ligament parodontal. Cependant, une force exercée sur cette interface conjonctive n'induit pas de résorption osseuse, mais une disparition du pseudo-ligament, puis un contact entre l'os et l'implant se réalise. Ils déclarent que seules quelques petites zones de contact entre l'os et l'implant sont suffisantes pour rendre l'implant stable.

En 1983, Gray et al. [37] testent la résistance de deux types d'implants endo-osseux lorsqu'ils sont soumis à des forces orthodontiques constantes. Des paires d'implants Bioglass et en vitallium ayant tous les mêmes dimensions ont été placées dans des fémurs de 12 lapins. Après une période de cicatrisation de 28 jours, ils leur ont appliqué des forces de 60, 120 et 180 g. A la fin de la période d'activation, les analyses indiquent qu'il n'y a pas eu de mouvement significatif pour chaque type d'implant. L'examen microscopique révèle que les implants en vitallium sont enveloppés par une capsule fibreuse dont l'épaisseur varie. En ce qui concerne les implants Bioglass, leur interface avec l'os présente une association de zone d'encapsulation fibreuse et d'os compact irrégulier, nouvellement formé.

En 1984, Roberts et al. [13] testent des implants en titane dans des fémurs de lapin ; les forces exercées sont de 100 g pendant quatre à huit semaines. Sur 20 éléments implantés, 19 restent totalement immobiles. Ils concluent que ce type d'implant est adapté pour un ancrage orthodontique. L'application d'une force immédiate sur quatre paires de ces implants a entraîné des fractures spontanées au niveau des fémurs en une semaine. Il en a déduit qu'en appliquant une charge sur un implant immédiatement après sa pose, on entraînait une diminution progressive de la résistance osseuse.

En 1987, Douglass et Killiany [38] testent la stabilité des implants en ticonium (d'un diamètre de 1,5 mm et d'une longueur de 4 mm) soumis à des forces orthodontiques chez 21 rats. Chez cinq rats seulement, les implants restent stables jusqu'à la fin de l'étude. En ce qui concerne la stabilité des implants, le taux de succès a été de 23,8 %. Pour ces auteurs, l'échec semble dû à la combinaison de plusieurs facteurs tels que le matériel utilisé, la morphologie de l'implant, la surcharge et le traumatisme chirurgical.

En 1988, Turley et al. [16] appliquent des forces orthodontiques et orthopédiques sur des implants endo-osseux en titane chez le chien. La particularité de cette étude tient en deux points. D'une part, ils utilisent des dimensions différentes pour les implants (4,75 et 2,4 mm de diamètre avec une longueur identique de 6 mm) et d'autre part, les sites d'implantation sont : la crête alvéolaire mandibulaire, la corticale linguale de la mandibule, en palatin de la crête alvéolaire maxillaire, le zygoma et le temporal qui sont des sites extra-oraux. Les résultats montrent que les implants chargés sont restés stables tout au long de la période d'activation. Les implants larges ont montré un taux de succès plus élevé que les autres (respectivement 100 et 47 %). D'après les auteurs, ces derniers implants auraient été exposés trop précocement aux forces masticatrices. Or leur plus grand succès concerne ceux qui se trouvaient dans les sites extra-oraux. Leur petit diamètre peut également expliquer en partie leur taux d'échec, selon Skalak [39] qui a montré que l'aire de la surface d'un implant peut être en relation avec son taux de succès.

En 1988, Smalley et al. [15] réussissent à déplacer le massif maxillo-faciale de quatre singes grâce à des implants transcutanés en titane. Les implants sont restés stables dans leur position. L'expérimentation a montré que les implants peuvent être utilisés pour appliquer des forces orthopédiques pures sur les os de la face. En 1988, Shapiro et Kokich [40] proposent la mise en place des implants ostéointégrés intra-oraux pendant la durée totale de la croissance, dans le cas d'hypoplasie maxillaire. Ces implants seraient destinés à ajuster régulièrement la croissance maxillaire à celle de la mandibule. Si une chirurgie faciale s'avère indispensable, ces implants joueraient le rôle de fixation postopératoire.

En 1989, Roberts et al. [14] ont choisi comme modèles d'étude deux corticales osseuses denses : le fémur de lapin et la mandibule de chien. Chez six lapins, ils placent un implant sur le fémur droit (soumis à une force de 1 N) et un autre sur le fémur gauche (non chargé). Sur quatre chiens, ils testent le potentiel d'ancrage de deux types d'implant en titane (avec un filetage asymétrique et symétrique) dans un site extra-oral, soumis à une force de 3 N pendant 13 semaines. Le compte-rendu histologique révèle qu'il n' y a aucune différence visible entre l'intégration des implants chargés et non chargés et que les implants en titane avec un filetage asymétrique ont moins de surface intégrée que les implants Biotes qui possèdent un filetage symétrique. En conclusion, 94 % des implants endo-osseux en titane présentant deux configurations de surface différentes sont intégrés avec succès. Tous les implants chargés avec une force continue de 3 N restent fixes. D'après les analyses histologiques, pour que les implants puissent être utilisés comme ancrage orthodontique, il faut qu'il y ait un minimum de contact osseux (10 %) à l'interface de l'implant.

En 1990, Sten et al. [41] ont effectué une étude expérimentale sur deux singes afin d'évaluer le potentiel d'ancrage des implants en titane (Biotes, 7 mm de longueur) pour un traitement orthodontique. L'utilisation de l'implant comme ancrage orthodontique n'a pas entraîné une résorption osseuse à proximité de l'implant. Les résultats montrent que les implants sont stables et qu'ils n'ont pas été déplacés. Les auteurs concluent que cet implant peut être considéré comme une bonne unité d'ancrage.

En 1991, Higuchi et al. [21] ont effectué une étude préliminaire sur sept patients adultes. Tous ont été traités à l'aide de 14 implants en titane de Brånemark de 10 mm de longueur, servant d'ancrage rigide. Les forces orthodontiques furent dirigées à partir des implants afin de corriger diverses malocclusions. Les 14 implants sont restés stables tout au long du traitement soumis à des charges de 150 à 400 g. Les objectifs occlusaux et faciaux désirés furent accomplis dans tous les cas. Les résultats obtenus sur une période de trois ans de traitement indiquent que l'ancrage implantaire intra-oral est possible en l'absence d'action réciproque.

En 1993, Wehrbein et Diedrich [42] ont étudié la stabilité clinique des implants de Brånemark soumis à de forces continues (2 N) pendant 26 semaines et ses conséquences sur l'os péri-implantaire. Douze implants ont été placés dans les mâchoires de deux chiens (six par chien). Aucun signe histologique ou clinique de dislocation implantaire n'a été trouvé après l'application de la charge. En présence de faible gingivite paro-implantaire, aucune augmentation n'a été trouvée dans l'incidence de la résorption osseuse marginale adjacente aux implants chargés. En l'absence de résorption marginale, une apposition osseuse sous-périostée a été spécialement détectée autour des implants tests de la mandibule. Les auteurs concluent que les implants intra-osseux en titane peuvent servir d'ancrage à long terme pour des mouvements orthodontiques. La force appliquée peut, en plus, induire l'apposition d'os marginal autour des implants.

En 1994, Ödman et al. [43] ont testé chez neuf patients (moyenne d'âge de 47 ans) édentés partiels, 23 implants ostéointégrés comme ancrage orthodontique. La durée totale du traitement orthodontique a varié de 4 à 33 mois. Les implants ostéointégrés en titane utilisés comme ancrage orthodontique demeurèrent en place quand ils furent mis en charge orthodontiquement. Après l'achèvement du traitement orthodontique, les implants servirent de piliers pour des constructions prothétiques permanentes.

En 1996, Wehrbein et al. [44, 45] présentent l'Orthosystem, l'implant palatin central ITI® qui est un système d'ancrage implantaire orthodontique intra-osseux temporaire. Un arc transpalatin fixé à l'implant assure l'ancrage pour les corrections orthodontiques, permettant aux patients d'être dispensés des forces extra-orales ou d'un collage d'une dentition mandibulaire bien alignée. Un implant de 6 mm a été posé chez six patients avec une occlusion de classe II d'Angle [45] dans la région sagittale antérieure du palais. Les résultats cliniques et radiographiques après neuf mois de traitement, n'indiquent aucune mobilité implantaire ni dislocation.

En 1996, Glatzmaier et al. [46] ont présenté l'implant biorésorbable BIOS (Bioresorbable Implant Anchor for Orthodontic System) produit à partir de polyactide biodégradable avec une superstructure métallique comme ancrage orthodontique. Cet implant a été conçu afin de fournir un ancrage orthodontique chez les adultes et les adolescents et d'être ensuite résorbé sans aucun signe d'inflammation clinique. Des tests in vitro ont démontré que les implants BIOS peuvent être chargés par des forces horizontales de 50 N. Aucun article confirmant ces résultats in vivo n'a été publié depuis.

En 1997, Wehrbein et al. [47] ont étudié l'effet de la charge orthodontique sur la stabilité implantaire ainsi que sur l'os peri-implantaire des implants-vis en titane courts Bonefit® et insérés dans des régions de hauteur osseuse réduite. Huit implants (quatre par chien) ont été insérés dans les zones édentées maxillaires de deux chiens. En même temps, deux implants (un par chien) ont été positionnés au niveau de la suture palatine. Après une période de guérison de huit semaines, les implants ont été chargés (environ 2 N de force continue) pendant 26 semaines. Les mesures cliniques et l'évaluation histologique n'ont révélé aucune dislocation des implants chargés. Les auteurs déduisent que ces implants soumis à une charge orthodontique restent stables. Ils concluent aussi que la charge orthodontique à long terme pourrait également induire une apposition osseuse marginale adjacente aux implants.

En 1998, Wehrbein et al. [48] ont testé temporairement des implants (Orthosystem) au niveau de la portion mi-palatine et des régions rétromolaires inférieures chez quatre patients (de 18 à 27 ans) comme ancrage orthodontique afin de corriger des malocclusions de classe II. L'analyse histologique de l'interface implant-os a été faite après avoir retiré les implants qui ont été soumis à des forces orthodontiques obliques continues de l'ordre de 2 à 6 N. Les résultats de l'évaluation histomorphométriques indiquent que tous les implants étaient bien intégrés dans l'os malgré l'application prolongée d'une force orthodontique. Les auteurs déduisent que ces implants semblent apporter un ancrage adéquat pour le traitement orthodontique. Ces résultats sont confirmés par Wehrbein et Merz en 1998 [49].

En 1998, Akin-Nergiz et al. [50] ont étudié les réactions morphologiques et fonctionnelles de l'os péri-implantaire au niveau des implants vis (Bonefit®) chez trois chiens en chargeant les implants par des forces continues de 2 et 5 N. Huit implants de longueur de 12 mm ont été insérés dans la région des prémolaires inférieures. Après 12 semaines de cicatrisation, les implants ont été chargés par une force horizontale de 2 N pendant 12 semaines et de 5 N pendant 24 semaines. Les implants du même type non exposés ou chargés par les forces de mastication ont été utilisés comme implants témoins. Les auteurs annoncent qu'aucun déplacement significatif n'a été observé au niveau des implants chargés. La mobilité des implants augmente lentement à la fin de l'expérimentation. Aucune poche péri-implantaire significative n'a pu être observée au niveau des implants chargés par des forces continues ou par des forces de mastication. Ils concluent que ces implants peuvent être utilisés comme un ancrage osseux stable pour un traitement orthodontique et peuvent résister aux forces horizontales continues d'au moins 5 N, appliquées pendant une période de plusieurs mois.

En 1998, Hürzeler et al. [51] ont évalué histologiquement chez cinq singes l'effet d'un trauma mécanique répétitif (pendant 16 semaines par un dispositif orthodontique) sur les tissus péri-implantaires et aussi en présence de péri-implantite, induite par des ligatures. Ils ont utilisé des implants de Brånemark de 3,75 mm de diamètre et 7 mm de longueur . Dans les conditions de cette étude, un trauma mécanique répétitif ne montre aucun effet histologique sur la perte osseuse péri-implantaire aussi bien au niveau des sites sains qu'au niveau des sites atteints. L'effet des charges excessives sur l'ostéointégration n'est pas clairement compris. La clé du problème semble être la détermination du moment où la mise en charge d'un implant dépasse le niveau physiologique de l'adaptation osseuse que pourrait causer par la suite l'échec implantaire. Des recherches ultérieures pour élucider ce problème semblent s'imposer. En conclusion, les implants en titane peuvent être utilisés comme ancrage afin de déplacer des dents ou des massifs osseux. Les implants endo-osseux en titane s'avèrent être les implants les mieux adaptés pour résister aux forces d'ancrage lors des mouvements orthodontiques et orthopédiques.

Indications

Les implants ostéointégrés en titane trouvent leurs indications en orthodontie dans diverses circonstances [52-53] (voir tableau ).

Orthodontie et gestion des restaurations implanto-portées

D'après Salama et al. [22], l'orthodontie permet de développer de façon optimale la restauration de l'espace interdentaire et inter-arcade. En outre, l'orthodontie peut modifier l'occlusion et la distribution de l'amplitude des charges occlusales, qui est un facteur important dans la planification des traitements des prothèses implanto-portée.

Situation des implants ortho-prothétiques

A côté de leurs indications orthodontiques, les implants peuvent garder leur rôle classique d'ancrage pour prothèse implanto-portée. Si la position et l'angulation de l'implant ne sont pas très importantes pendant le traitement orthodontique, il n'en va pas de même lorsque (une fois le traitement d'orthodontie achevé) l'implant sert de pilier prothétique.

La difficulté réside dans la détermination, au début du traitement, de l'emplacement idéal de l'implant tant pour le traitement orthodontique que pour la restauration implanto-portée.

Smalley [64] a décrit une technique pour la détermination de la position et de l'axe idéal des implants afin de fournir un ancrage pour les mouvements dentaires et un support pour la prothèse implanto-portée chez les patients partiellement édentés. La mise en place des implants doit être dirigée par un plan de traitement prothétique pour situer les dents dans des positions acceptables. La position postorthodontique des dents doit être déterminée avant d'entreprendre les mouvements dentaires et afin de déterminer la position idéale pour chaque implant. Ceci nécessite un set-up orthodontique des dents existantes, combiné à une cire de diagnostique des dents remplacées prothétiquement. La position des dents remplacées détermine la localisation des implants. Le plan de traitement peut contre-indiquer la mise en place de certains implants avant la correction des malocclusions.

Conclusion

L'orthodontie peut donc être utile pour le développement des sites implantaires et sera particulièrement indiquée pour obtenir les modifications suivantes :

- aménagement de l'espace interdentaire et interarcade de la prothèse implanto-portée définitive ;

- correction de l'inclinaison des dents adjacentes ;

- augmentation verticale des tissus mous et durs des sites implantaires à travers l'extraction orthodontique des dents irrécupérables.

Les orthodontistes pourront désormais compter sur des ancrages implantaires fixes et stables chez l'adulte et éviter les forces extra-orales. En orthopédie dento-faciale, le choix du site d'implantation limite les indications. Les ancrages des appareils orthodontiques devront être intrabuccaux et pourront être temporaires (suivant le site d'implantation).

(1) n'est plus commercialisé.

(2) Nobel Biocare, l'implant Biotes est la première appellation commerciale de la fixture de Brånemark.

(3) Straumann, 67, avenue de l'Europe, Emerainville, 77437 Marne-la-Vallée cedex 02. Tél. : 01 64 61 69 02. Fax : 01 64 61 69 03.

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