Implants, formes et états de surface : influences sur l'ostéointégration. Revue de littérature - Implant n° 2 du 01/06/2001
 

Implant n° 2 du 01/06/2001

 

Implant a analysé

Jean Froment  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cet article est une revue de littérature sur des implants dentaires endostés, leurs formes et leurs états de surface. Les différentes catégories d'implants dentaires et leurs paramètres de forme et de surface sont étudiés en fonction de leurs effets sur le processus d'ostéointégration.

Les suites postopératoires sont décrites, ainsi que tous les facteurs influant sur le développement de l'interface os/implant. Les...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cet article est une revue de littérature sur des implants dentaires endostés, leurs formes et leurs états de surface. Les différentes catégories d'implants dentaires et leurs paramètres de forme et de surface sont étudiés en fonction de leurs effets sur le processus d'ostéointégration.

Les suites postopératoires sont décrites, ainsi que tous les facteurs influant sur le développement de l'interface os/implant. Les méthodes et les techniques permettant une évaluation qualitative et quantitative de l'interface sont passées en revue ainsi que leurs corrélations cliniques.

Matériaux : les matériaux implantaires sont classés en :

- biotolérants, acceptés par l'os en formant autour de l'implant une capsule fibreuse ;

- bio-inertes qui, en contact étroit avec l'os, permettent l'ostéogenèse ;

- bioactifs qui permettent l'ostéogenèse et des échanges ioniques créant un véritable « bonding » sur toute l'interface.

Seuls parmi les métaux le titane commercialement pur et l'alliage de titane (Ti-6Al-4V) sont bio-inertes. Aucun métal est bioactif.

Seuls les apatites, certains phosphates de calcium, les bioverres, les carbones vitrifiés ou siliconés sont bioactifs. Cependant, en raison de leur faible résistance à la flexion, ces matériaux ne sont utilisés qu'en revêtements externes.

Les polymères en tant qu'implants sont abandonnés et ne sont utilisés qu'en amortisseurs en suprastructures.

Forme : vissés ou impactés, peu importe. Seule compte la stabilité initiale de l'implant dans son site. Après 12 semaines, tous les implants sont cliniquement stables. Le filetage permet d'optimiser le contact initial, d'augmenter la stabilisation initiale et la surface de contact, et de diminuer les contraintes à l'interface.

Surface : le poli de surface au niveau du col peut changer l'orientation et la taille de certaines cellules et ainsi modifier leur fonction. Revêtement de projetat plasmatique, sablage, mordançage acide permettent d'accroître la surface de contact et d'augmenter la rugosité.

L'implant SLA de Straumann est sablé et mordancé à la fois.

Porosité : les essais cliniques montrent un taux de survie de 95 % à 4 ans avec des implants poreux.

Dans le futur, la surface des implants, rendue poreuse par frittage de poudres métalliques ou céramiques, pourrait être imprégnée avec des facteurs de croissance augmentant ainsi le volume de l'interface.

Ostéointégration : en règle générale, ce ne sont pas les cellules qui s'attachent à la surface de l'implant, mais plutôt les glyco-protéines extracellulaires.

Interface : pour évaluer la qualité de l'interface, il existe 3 types de tests : les tests de pression, d'étirement et de mesure de couple. Cependant, les valeurs de ces tests sont relatives et directement liées au protocole utilisé.

Les critères d'évaluation de Zarb et d'Abrektsson gardent toute leur raison d'être pour l'évaluation clinique.

Ce que j'en pense : Cet article permet un survol rapide de la littérature à ce sujet. Grâce aux 194 références bibliographiques annexées, il constitue une base de départ intéressante pour explorer tel ou tel aspect du sujet.

Ce que j'ai appris : Les implants avec un double ou triple filetage sont indiqués dans les os de type IV.

Overgaard et al. ont démontré que la surface et le volume du revêtement d'hydroxyapatite diminuaient respectivement de 53 et 67 % en 16 semaines.

Cooper et al. ont conclu que les différents états de surface modulaient la différenciation cellulaire ainsi que des réponses cellulaires variées.