Demain, c'était hier ! - Implant n° 4 du 01/11/2001
 

Implant n° 4 du 01/11/2001

 

Éditorial

Xavier Assémat-Tessandier  

Rédacteur en chef

Tout va trop vite !

L'homme ne va pas suivre, c'est beaucoup trop rapide pour lui et vraisemblablement dangereux pour sa santé. C'est en ces termes que l'automobile a été accueillie au début du siècle dernier, la même chose pour les trains à vapeur au siècle précédent, l'avènement du téléphone a suscité les mêmes inquiétudes, tout comme la radio, la télévision et l'ordinateur individuel. Et pourtant, toutes ces technologies nous sont désormais familières et il...


Tout va trop vite !

L'homme ne va pas suivre, c'est beaucoup trop rapide pour lui et vraisemblablement dangereux pour sa santé. C'est en ces termes que l'automobile a été accueillie au début du siècle dernier, la même chose pour les trains à vapeur au siècle précédent, l'avènement du téléphone a suscité les mêmes inquiétudes, tout comme la radio, la télévision et l'ordinateur individuel. Et pourtant, toutes ces technologies nous sont désormais familières et il nous paraît impossible de nous en passer alors que la vitesse d'utilisation et de communication n'a cessé de s'amplifier. Il semble donc que la capacité d'adaptation de l'homme soit presque illimitée.

L'accélération du progrès scientifique dans le domaine des implants en ce début de siècle est telle que la limite de l'avancée technologique devient l'être humain lui-même. Lors de la présentation d'un système de conception et de fabrication assistées par ordinateur, un ingénieur en développement de nouvelles technologies nous exposait le problème des équipes de recherches à l'heure actuelle, qui n'est pas : « Pouvons nous le faire ? », mais : « Que pouvons-nous faire ? ». La nuance est de taille, car pour ces techniciens, le futur est déjà présent et c'est la mise en application dans un domaine spécifique d'une technologie existante ou en cours de développement qui permet de faire évoluer les systèmes actuels. Le plus difficile pour ces équipes reste de concevoir ce qui n'existe pas encore, et la question que nous a posée cet ingénieur a été : « Dans le domaine des implants de quoi rêvez-vous ? ». Les réponses ont été d'une remarquable banalité, sauf pour l'un des participants qui nous a avoué que, pour lui, le rêve en implantologie serait de pouvoir restaurer par une prothèse implanto-portée immédiate l'édentation d'un patient, et ce défi a retenu l'attention de l'ingénieur. C'était en mai 1999, déjà deux ans et demi : une éternité.

Car aujourd'hui, le développement de l'imagerie médicale couplée à l'usinage des armatures devrait permettre de préparer la prothèse du patient avant la chirurgie, de mettre en place les implants dans les emplacements prévus sur l'examen scanner à l'aide d'un système de pilotage pour une plus grande précision et de fixer la prothèse du patient dans la même séance. Toutes ces technologies existent à un stade d'exploitation commerciale, ou de développement avancé et vont modifier rapidement notre exercice.

Ce que j'ai retenu de cette réunion, c'est que le futur est dans nos rêves et que rêver grand, c'est voir loin.