Rétention des ciments dentaires utilisés avec des composants implantaires métalliques

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : L'étude in vitro menée par ces universitaires du Connecticut compare les valeurs rétentrices de 5 ciments dentaires différents :

- n° 1 : oxyphosphate de zinc (Fleck's) ;

- n° 2 : résine composite (Panavia 21 EX) ;

- n° 3 : verre ionomère (Fuji 1) ;

- n° 4 : verre ionomère modifié avec de la résine (Fuji Plus) ;

- n° 5 : oxyde de zinc sans eugénol (Zone).

La valeur de la rétention est étudiée dans le scellement d'éléments métalliques sur des piliers implantaires en titane usiné, vissés à 35 Ncm sur des implants ITI. Ces piliers ont tous une conicité de 8° et une hauteur de 5,5 mm. Soixante piliers ont été utilisés dont 30 présentaient un état de surface d'usinage et 30 un état de surface anodisé. Soixante pièces ont été coulées avec un alliage noble pour céramique à partir de préformes plastique. Après la coulée, l'intrados de toutes les pièces a été soigneusement vérifié, retouché à la fraise ronde pour éliminer les irrégularités et nettoyé. Ces pièces coulées ont été scellées avec les 5 ciments différents sur les piliers anodisés et sur ceux qui ne l'étaient pas, soit 6 échantillons pour chaque type de mesure.

Après le scellement, les échantillons ont été placés dans un humidificateur à température ambiante et soumis à un cycle thermique pendant 24 heures pour simuler les conditions buccales. Les pièces ont été ensuite soumises à des forces verticales d'arrachement jusqu'à la fracture du joint de ciment et descellement des coulées. Les différentes valeurs obtenues sont statistiquement significatives : les meilleurs résultats ont été obtenus avec le n° 2 (résine composite), alors que les n^os 1 et 4 assurent une rétention légèrement inférieure.

Les valeurs de rétention les plus faibles sont obtenues avec les n^os 3 et 5.

La valeur de rétention n'est pas modifiée par l'état de surface (état de surface d'usinage vs anodisé)

Ce que j'en pense : Cette étude est intéressante, car la plupart des publications traitent de la valeur des ciments sur dents naturelles, alors que le scellement des suprastructures implantaires sur les piliers est une alternative très répandue. Pour permettre la dépose éventuelle des prothèses implantaires scellées, il est indispensable de connaître les valeurs rétentrices des ciments dits définitifs ou provisoires. Les valeurs obtenues, dans le cadre de cette étude, correspondent à une situation très particulière (hauteur et forme des piliers ITI) ; ces résultats seraient différents si les piliers utilisés avaient des parois parallèles. Les n^os 3 et 5 sont 10 à 15 fois moins rétenteurs que les autres (3 vs 40 kg environ), ce qui n'est pas une grande surprise pour le n° 5.

Il serait également intéressant de reproduire ces tests dans le temps puisque tous les cliniciens se sont rendu compte qu'un ciment dit « provisoire » peut se révéler « définitif » après quelques mois.

Ce que j'ai appris : Les ciments les plus rétenteurs (n^os 2, 1 et 4) se fracturent de l'intérieur au descellement, laissant des parties de matériau adhérentes sur les piliers. Habituellement considéré comme un bon ciment sur dents naturelles, le verre ionomère (n° 3) a un pouvoir rétenteur très faible dans l'adhésion de surfaces métalliques, cadre de la présente étude. Cela peut être intéressant, car ce ciment possède donc les qualités d'un ciment provisoire sans en avoir les inconvénients. L'utilisation d'une surface de pilier anodisée n'a aucune influence sur la rétention des éléments scellés, quel que soit le ciment utilisé.