Suivi à long terme des implants non enfouis ITI dans le traitement de l'édenté total - Implant n° 3 du 01/08/2002
 

Implant n° 3 du 01/08/2002

 

Implant a analysé

Daniel Étienne  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cette étude prospective multicentrique sur 233 patients édentés, âgés en moyenne de 59,4 ans, a évalué à 5 et 10 ans le taux de survie cumulé et le taux de succès sur 1 286 implants ITI non enfouis, pour un édentement complet de la mandibule (143 patients), un édentement total du maxillaire (64 cas) ou un édentement des deux mâchoires (26 patients). Sont exclus les cas de bruxisme, les fumeurs à plus de 15 cigarettes par jour,...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Cette étude prospective multicentrique sur 233 patients édentés, âgés en moyenne de 59,4 ans, a évalué à 5 et 10 ans le taux de survie cumulé et le taux de succès sur 1 286 implants ITI non enfouis, pour un édentement complet de la mandibule (143 patients), un édentement total du maxillaire (64 cas) ou un édentement des deux mâchoires (26 patients). Sont exclus les cas de bruxisme, les fumeurs à plus de 15 cigarettes par jour, les antécédents d'échec implantaire. Les restaurations implanto-portées par bridge nécessitent 8 implants ; les barres fraisées, 6 implants ; les barres de Dolder, 4 implants, les boutons-pression, 2 implants exclusivement mandibulaires. Un aménagement tissulaire par greffe gingivale est réalisé lorsque la hauteur de muqueuse kératinisée est insuffisante. L'analyse statistique s'applique à des implants avec au moins 1 an de survie.

La survie concerne un implant fonctionnel, mais dont les critères de succès ne sont pas obtenus (absence de douleurs, de dysesthésie, d'infection ou de suppuration fréquente, de mobilité, de résorption osseuse radioclaire), tandis que le succès s'applique aux implants présentant ces critères.

Ce que j'en pense : Les études multicentriques sont délicates et des biais doivent être soulignés. La population étudiée concerne 2 centres universitaires et 4 cabinets privés. L'étude présente des variations dans la forme des implants utilisés, l'état de surface (projection de plasma :TPS ou sablé-mordancé : SLA), les conditions chirurgicales : 234 implants posés simultanément à un refoulement du plancher sous-sinusien par ostéotome ou volet latéral ; 192 sites ont une régénération osseuse guidée (ROG) latérale par membrane non résorbable ou résorbable sur de l'os autogène. Les délais de cicatrisation, initialement de 6 à 3 mois, varient selon la localisation des implants standard maxillaires tandis qu'un délai de 6-8 semaines sera finalement appliqué pour une surface SLA.

Ce que j'ai appris : Seuls 4 implants chez 2 patients ont été perdus lors de la phase de cicatrisation en raison d'une mobilité, et ces implants étaient localisés dans la zone mandibulaire antérieure. Ce résultat favorable est pour les auteurs lié à l'état de surface TPS ou SLA. Huit patients porteurs de 30 implants ostéointégrés au cours d'une visite annuelle n'ont pu être suivis au cours de la période de 10 ans. Douze implants ont été classifiés en échecs tardifs et déposés en raison de mobilité (2), fracture d'implants creux (3), péri-implantite (5), lyse osseuse progressive sans péri-implantite évoquant un trauma occlusal (2). Dix-huit implants présentant une péri-implantite (1,8 % du nombre initial d'implants) ont été traités avec succès par débridement, polissage, chlorhexidine, antibiothérapie et, pour six d'entre eux, un remodelage chirurgical des tissus mous et osseux a été nécessaire.

Le taux de survie cumulé à 10 ans est de 95,9 % et le taux de succès cumulé de 92,7 %. Les valeurs calculées à 5 ans sont respectivement de 98,6 et 97 %.

Selon les auteurs, ce résultat montre la validité de la méthode statistique et l'intérêt du système implantaire.

Ce taux de succès s'améliore avec l'augmentation de la longueur : 89,6 % pour 8 mm et 93 % pour 12 mm. La localisation maxillaire postérieure est légèrement plus défavorable (89,5 %) que la région antérieure (93,4 %).

Les valeurs mandibulaires respectives sont de 92,4 et 94,7 %.

L'analyse après au moins 5 ans de fonction prothétique montre une perte de suivi pour 20 implants chez 4 patients. Au total, 478 implants sont étudiés,

11 implants ont dû être éliminés et 13 implants ont été traités avec succès pour une péri-implantite. Le taux de survie à 5 ans de fonction prothétique est de 97,7 % et le taux de succès de 95 %. Ce taux de succès cumulé varie respectivement pour le maxillaire et la mandibule à 95,3-96,4 % pour les bridges complets, 94,4-94,7 % pour les barres fraisées au maxillaire/boutons-pression à la mandibule, 88,9 et 95,8 % pour les barres de Dolder qui sont soutenues par 4 implants.

Il faut souligner que seule la barre fraisée est une alternative favorable au bridge complet. En outre, 33 % des échecs implantaires (18 implants) sont associés à des barres de Dolder. Le taux de succès élevé est obtenu avec seulement 60 % des implants placés dans une situation standard.

Le taux de péri-implantite de 1,4 % est faible après l'obtention d'une ostéointégration favorable.