Les implants Spline® Chirurgie et prothèse - Implant n° 4 du 01/11/2003
 

Implant n° 4 du 01/11/2003

 

Implant a lu - Édition

Paul Mariani  

Le Guide clinique Les implants Spline® - Chirurgie et prothèse, écrit par Jean Schittly et Philippe Russe, est un véritable manuel d'utilisation de ce système. À la fois précis, didactique, pédagogique, complet, il permet au lecteur et à l'utilisateur de se familiariser rapidement avec le système.

La description du matériel et de ses possibilités constitue la première partie de l'ouvrage.

La spécificité de l'implant Spline® est...


Le Guide clinique Les implants Spline® - Chirurgie et prothèse, écrit par Jean Schittly et Philippe Russe, est un véritable manuel d'utilisation de ce système. À la fois précis, didactique, pédagogique, complet, il permet au lecteur et à l'utilisateur de se familiariser rapidement avec le système.

La description du matériel et de ses possibilités constitue la première partie de l'ouvrage.

La spécificité de l'implant Spline® est constituée par son système de liaison avec la partie « pilier prothétique » : six digitations en créneaux, biseautées à 45°, qui limitent le jeu rotationnel à 0,3° contre 4 à 6,7° pour les hexagones externes. La résistance à la torsion de la liaison est ainsi augmentée de près de 60 %, la résistance à la compression sous 30° est multipliée par trois. Les implants sont fabriqués en alliage Ti-Al6-V4 qui est mécaniquement plus résistant que le titane commercialement pur (TCP).

L'état de surface existe sous deux formes : MTX est « microtexturé » par sablage à l'hydroxyapatite suivi d'une attaque acide, la surface de contact est ainsi augmentée de 44 % ; MP-1 est identique, mais recouvert par une couche d'hydroxyapatite projetée par une torche à plasma spécifique qui permet de maintenir le taux de cristallinité de la couche de revêtement à plus de 96 %. Deux types d'implants existent : impactés et vissés autotaraudants, en trois diamètres et six longueurs assez classiques. Les composants prothétiques permettent de réaliser des prothèses selon les deux grandes familles actuelles : prothèses transvissées et prothèses scellées.

On va ainsi avoir à disposition des piliers de surcoulée droits et angulés sur base usinée avec une gaine calcinable, des piliers à épaulement vissés, ainsi que toute la panoplie classique des transferts d'empreintes, des répliques, et autres vis de prothèse. Des boules de rétention pour prothèses amovibles complètes existent aussi.

Les modalités chirurgicales sont ensuite détaillées. La trousse chirurgicale et les séquences chirurgicales correspondent aux grands standards actuels depuis les travaux de P. I. Brånemark.

Une particularité est à relever : les forets sont à irrigation interne et externe. Ils existent en deux versions, la version en acier, réutilisable, dite « Navigator® ».

Plus originale est la version « Peek® », à usage unique. Pour s'assurer de la non-réutilisation des forets Peek®, une partie du foret est thermolabile, elle se dégrade dès qu'elle est chauffée pour une nouvelle stérilisation. Le porte-implant « Snap » est aussi particulier et intéressant. Les autres composants chirurgicaux se retrouvent dans tous les systèmes: vis de fermeture et piliers de cicatrisation. Un instrument d'impaction permet la mise en place des implants impactés. Un code couleur distingue les instruments à utiliser en fonction du diamètre des implants.

Les techniques d'empreintes bénéficient d'un chapitre entier. Deux grandes techniques sont exposées.

Les empreintes directes des piliers, destinées aux prothèses scellées sont totalement classiques. Les piliers réalisés par surcoulée sont mis en place, un cordonnet de rétraction est inséré et une empreinte en double mélange réalisée.

Dès lors, la prothèse sera identique à la prothèse sur moignons naturels avec ses avantages et ses inconvénients.

Les empreintes avec transferts permettent de travailler sur des modèles intégrant les répliques de ce qui se trouve en bouche, implants ou piliers usinés.

L'empreinte directe des têtes d'implants est décrite avec différents protocoles : double mélange et « Wash Technique », qui doit être adaptée à cause du transvissage des transferts. Nous pensons que cette technique a intérêt à être évitée.

La seconde possibilité présentée est la prise d'empreinte de position des piliers usinés mis en place sur les implants. Technique qui met en œuvre des transferts d'empreintes correspondant aux piliers et des répliques de ces piliers. Comme cela existe dans tous les systèmes.

Les auteurs décrivent les porte-empreintes ouverts et les porte-empreintes fermés.

Les prothèses transitoires correspondent à une nécessité pour la plupart des reconstitutions prothétiques ; elles sont essentielles pour gérer les tissus mous, la mise en fonction progressive des implants, mettre à l'épreuve les nouveaux schémas occluso-prothétiques. Deux types de piliers transitoires existent : les uns antirotationnels engageant le Spline® sont essentiellement destinés aux prothèses unitaires, les autres n'engageant pas le Spline® sont plus spécifiquement dédiés aux prothèses multipiliers. Des exemples très bien choisis illustrent les différentes hypothèses.

Les édentements unitaires et les édentements de faible étendue permettent aux auteurs de reprendre tous les grands problèmes liés à la gestion spécifique, chirurgicale et prothétique du secteur antérieur.

Les composants du système Spline® s'adaptent parfaitement aux nécessités de cette gestion.

Sont aussi exposées les techniques chirurgicales spécifiques au secteur antérieur : greffes osseuses, lambeau palatin replié vestibulairement de Hilton Israelson, lambeau enveloppe de Raetzke, greffe conjonctive libre.

Toutes les techniques prothétiques actuelles sont utilisables : piliers céramisés, chapes céramique, etc. Les édentements multiples et de grande étendue bénéficient aussi d'un chapitre très exhaustif.

Les principales règles biomécaniques sont rappelées, conduisant à choisir le nombre et les dimensions des implants et à situer la position des implants de manière optimale. L'analyse initiale des problèmes occlusaux est tout aussi essentielle. La réhabilitation des secteurs antérieurs et celle des secteurs postérieurs bénéficient d'une étude différente. Les greffes osseuses et les élévations sinusiennes voient leurs indications précisées. L'édentement total est traité à l'aide des trois techniques habituelles : le bridge de type « classique » qui nécessite souvent des greffes osseuses et des aménagements tissulaires particuliers pour donner l'illusion que « la dent sort de la gencive » ; les bridges ostéo-ancrés de type Brånemark et Zarb ; les prothèses amovibles à complément de rétention implantaire : barres ou boules. Les techniques chirurgicales spécifiques à l'édenté total sont les greffes osseuses et les comblements sinusiens. Les indications des composants prothétiques nécessaires pour chacun des cas sont soigneusement répertoriées.

Les résultats des auteurs à moyen et long terme sont très positifs.

Le taux d'échecs est « standard », autour de 2 %. Sur plus de 900 implants suivis durant 7 ans, seuls deux dévissages ont été observés, en relation directe avec le système de liaison Spline®.

Les auteurs insistent sur l'ergonomie exceptionnelle du système.

En conclusion, ce très beau guide clinique va intéresser non seulement tous ceux qui feront l'acquisition du système Spline®, mais aussi tous les praticiens qui utilisent un autre système et veulent trouver une excellente synthèse concernant le choix et les indications des techniques chirurgicales complémentaires, le choix et les indications des différents piliers prothétiques conduisant à la réalisation de prothèses scellées ou de prothèses vissées, le choix et les indications des différentes techniques d'empreintes. De manière très rationnelle et particulièrement bien illustrée, ce guide conduira le praticien dans un véritable « pas à pas » thérapeutique.