Implantation immédiate dans des sites parodontaux infectés chez le chien : étude histomorphométrique du contact os-implant - JPIO n° 1 du 01/02/2004
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2004

 

Revue scientifique internationale - La sélection

Implantologie

Eric Maujean   

(Tournant-en-Brie)

But de l'étude

L'implantation immédiate présente de nombreux avantages (nombre réduit d'interventions chirurgicales, préservation de l'os alvéolaire, réduction de la période édentée et du coût, meilleure acceptation du traitement par le patient), mais elle demeure en l'état actuel contre-indiquée dans certaines situations cliniques (infections parodontales et endodontiques).

Cette étude vise à comparer, sur le plan histomorphométrique, le contact...


But de l'étude

L'implantation immédiate présente de nombreux avantages (nombre réduit d'interventions chirurgicales, préservation de l'os alvéolaire, réduction de la période édentée et du coût, meilleure acceptation du traitement par le patient), mais elle demeure en l'état actuel contre-indiquée dans certaines situations cliniques (infections parodontales et endodontiques).

Cette étude vise à comparer, sur le plan histomorphométrique, le contact os-implant entre des implants mis dans des sites parodontaux infectés (test) par rapport à des implants mis dans un os sain (contrôle).

Matériels et méthodes

Chez 5 chiens mongrel, une parodontite est induite d'un côté de la mandibule sur les prémolaires avec des lésions chirurgicales entretenues par des ligatures en soie laissées en place pendant 3 mois (côté test) tandis que de l'autre côté, la prophylaxie est assurée durant la même période (côté contrôle). Puis les prémolaires sont extraites des deux côtés à la fin des 3 mois, 40 implants Frialit-2 (diamètre : 4,5 mm ; longueur : 8 mm) sont mis dans les alvéoles et laissés pendant 12 semaines.

L'histomorphométrie est réalisée sur des coupes mésio-distales localisées au tiers médian colorées au bleu de Stevenel et au rouge d'alizarine.

Le test de Mann-Whitney avec un niveau de significativité à 5 % est utilisé en prenant aussi bien l'implant que le chien comme unité expérimentale.

Résultats

Trois implants tests contre 5 implants contrôles ont été perdus au moment du sacrifice.

L'histomorphométrie montre un contact os-implant, lorsque l'implant est l'unité expérimentale, de 66,0 ± 19,6 % (de 15,71 à 85,61 %) pour les implants tests et de 62,4 ±19,6 % (de 21,18 à 88,52 %) pour les implants contrôles (différence non significative). Des valeurs à peu près identiques sont retrouvées lorsque le chien est pris comme référence expérimentale.

Commentaires

Pour les auteurs, au vu des résultats de cette étude, l'implantation en site parodontal infecté est possible selon les hauteur et épaisseur vestibulo-linguales osseuses. Cependant, l'examen du protocole modère cette affirmation :

- des lésions parodontales induites chirurgicalement chez le chien, même entretenues pendant 3 mois avec des ligatures, n'ont pas le même profil immunologique que les parodontites chroniques ou agressives humaines ;

- l'examen des clichés radiographiques montre une alvéolyse parfaitement horizontale des côtés tests, les alvéoles résiduelles étaient nettement plus petites que les alvéoles « saines », ce qui assurait une meilleure stabilité aux implants. C'est peut-être la raison du nombre d'échecs inférieur pour le côté test (argument plus ou moins évoqué par les auteurs dans la partie « Discussion »).

Il serait opportun de réaliser des études complémentaires avec un modèle plus approprié.