Cicatrisation de défauts intra-osseux après traitement parodontal régénérateur par protéines amélaires seules ou associées à un bioverre. Étude clinique contrôlée chez l'homme - JPIO n° 2 du 01/05/2005
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/2005

 

Revue Scientifique Internationale - La sélection

Implantologie

Marie-Françoise Liébart  

(Aix-en-Provence)

Le but de cette étude randomisée est de comparer cliniquement le traitement de défauts intra-osseux avec une association de protéines dérivées de la matrice amélaire (EMD) et de verres bioactifs (BG) versus EMD seul. Cette association a été proposée afin d'éviter l'effondrement des tissus dans le défaut et de minimiser la récession postopératoire. L'association EMD + BG montre une amélioration clinique par rapport aux BG seuls, mais aucune étude, à ce jour, comparant...


Le but de cette étude randomisée est de comparer cliniquement le traitement de défauts intra-osseux avec une association de protéines dérivées de la matrice amélaire (EMD) et de verres bioactifs (BG) versus EMD seul. Cette association a été proposée afin d'éviter l'effondrement des tissus dans le défaut et de minimiser la récession postopératoire. L'association EMD + BG montre une amélioration clinique par rapport aux BG seuls, mais aucune étude, à ce jour, comparant cette association à l'EMD n'avait été réalisée.

Trente patients (16 femmes et 14 hommes) atteints de parodontite sévère sont inclus dans cette étude. Pour chaque patient, un défaut intra-osseux profond de plus de 3 mm avec une profondeur de poche de plus de 6 mm a été traité avec EMD + BG (groupe test) ou avec EMD seul (groupe contrôle). Des mesures cliniques (indice de plaque, indice gingival, saignement au sondage, profondeur de poche, récession gingivale et niveau d'attache clinique) ont été évaluées à 1 semaine puis à 1 an postopératoires.

Aucune différence clinique entre les deux groupes n'a été observée à 1 semaine. Un an après le traitement, le groupe test a montré une réduction de profondeur de poche de 8,5 ± 1,1 mm à 4,4 ± 1,2 mm (p < 0,001) et une amélioration du niveau d'attache clinique de 10,4 ± 1,5 mm à 7,1 ± 1,5 mm (p < 0,000 1). Dans le groupe contrôle, la profondeur de poche moyenne a été réduite de 8,5 ± 1,5 mm à 4,0 ± 1,6 mm (p < 0,001) et le niveau d'attache clinique moyen est passé de 10,2 ± 2,1 mm à 6,3 ± 2,2 mm (p < 0,01). Dans le groupe test, 12 sites (80 %) ont obtenu un gain d'attache clinique de 3 mm ou plus, alors que dans le groupe contrôle le gain de 3 mm ou plus en concerne 13 (87 %). Aucune différence significative en termes de réduction de profondeur de poche et de gain d'attache clinique, à 1 an postopératoire, n'a été trouvée entre le groupe test et le groupe contrôle. Une réentrée, réalisée dans 4 cas (2 traités avec EMD + BG et 2 avec EMD seul), a montré un comblement complet des défauts.

Dans la limite de leur étude, les auteurs concluent qu'à 1 an postopératoire, les deux thérapeutiques régénératrices permettent de réduire de façon significative la profondeur de poche et d'obtenir un gain d'attache clinique, mais l'association EMD + BG ne semble pas améliorer les résultats cliniques par rapport à l'utilisation d'EMD seul.

Les résultats de cette étude corroborent ceux obtenus par les études comparant l'association d'EMD avec d'autres thérapeutiques régénératrices comme les greffes osseuses et la régénération tissulaire guidée. Ces associations n'apportent pas d'amélioration des paramètres cliniques et histologiques.