Régénération partielle du ligament alvéolo-dentaire sur des implants dentaires endo-osseux chez le chien.

But de l'étude Matériels et méthodes Résultats Conclusion Commentaires

La présence en périphérie d'implants endo-osseux d'un ligament alvéolo-dentaire (LAD) présenterait plusieurs avantages : une croissance simultanée des maxillaires et des implants pendant l'adolescence, la possibilité de déplacement orthodontique, la présence de proprioception et l'amortissement des forces occlusales. Cette étude a pour but d'élaborer un modèle expérimental permettant la croissance d'un LAD sur des implants.

Les prémolaires mandibulaires de 6 chiens beagle sont extraites 3 mois avant l'implantation. Des implants recouverts d'hydroxyapatite sont insérés dans les sites édentés. Du côté test, les dents contiguës aux implants sont rapprochées orthodontiquement jusqu'au contact de leur LAD avec la surface implantaire. Ce contact est maintenu pendant 6 semaines. Du côté témoin controlatéral, les implants sont laissés à distance des racines naturelles. Au bout de 6 semaines, du côté test, un espace entre dent et implant est recréé par déplacement orthodontique. Les blocs-sections pour l'analyse histologique sont réalisés 2 mois plus tard.

L'intégration osseuse a été obtenue pour tous les implants (tests et contrôles). Les zones de contact implants-dents naturelles ont révélé un nouveau LAD ainsi qu'un cément cellulaire chez 4 des 6 animaux. L'ostéo-intégration a été observée en amont et en aval des plages montrant un nouveau LAD, ce qui a permis de distinguer ce nouveau tissu d'une éventuelle prolifération épithéliale ou conjonctive du chorion situé en position coronaire.

Cette étude menée chez le chien montre la faisabilité de ce modèle expérimental qui permet l'obtention d'un nouveau LAD et la formation de cément cellulaire à la surface d'un implant.

Aussi novatrice que l'article de Schou (Clinical Oral Implant Research 1993), qui avait pu assurer la croissance de cellules de LAD à la surface du titane, ou que le récent article de Parlar (Clinical Oral Implant Research 2005;3), cette étude confirme sans aucun doute ce que peut devenir l'implantologie dentaire. La régénération tissulaire guidée permet, en parodontologie, de régénérer une partie des tissus parodontaux perdus, la chirurgie plastique parodontale reconstruit certains tissus parodontaux et l'ingénierie tissulaire devrait permettre de créer, autour des implants, une interface de type parodontal. L'intérêt de ce modèle biomimétique repose sur les capacités naturelles physiologiques, vasculaires, immunologiques et fonctionnelles du LAD à assurer la pérennité des futurs traitements implantaires.