Égression orthodontique avec et sans fibrotomie supracrestale périphérique et surfaçage radiculaire - JPIO n° 03 du 01/08/2006
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 03 du 01/08/2006

 

Revue Scientifique Internationale - La sélection

Parodontologie

Thierry Taïeb (is)  

But de l'étude

On sait que le déplacement coronaire des tissus parodontaux lors d'une égression dentaire est induit par la traction provoquée par les fibres gingivales et le ligament parodontal. Le but de cette étude clinique randomisée est de réaliser une comparaison biométrique entre l'égression orthodontique traditionnelle (EO, groupe B) et l'égression orthodontique associée à une fibrotomie et un surfaçage radiculaire hebdomadaire (EOFSR, groupe...


But de l'étude

On sait que le déplacement coronaire des tissus parodontaux lors d'une égression dentaire est induit par la traction provoquée par les fibres gingivales et le ligament parodontal. Le but de cette étude clinique randomisée est de réaliser une comparaison biométrique entre l'égression orthodontique traditionnelle (EO, groupe B) et l'égression orthodontique associée à une fibrotomie et un surfaçage radiculaire hebdomadaire (EOFSR, groupe A).

Matériel et méthodes

Vingt incisives maxillaires ne présentant pas de poches parodontales sont égressées à l'aide d'un dispositif orthodontique appliquant une pression constante de 50 g au maximum (arc en acier inox de 0,14 mm) pendant 3 semaines avec une activation hebdomadaire. Les dents sont ensuite maintenues en contention pendant 8 semaines. Dans le groupe A, une fibrotomie avec une lame 15C et un surfaçage radiculaire ont été réalisés lors de chaque activation hebdomadaire. Dans le groupe B, une élongation coronaire chirurgicale est nécessaire en fin de traitement. Des mesures cliniques standardisées (même examinateur et gouttière occlusale en résine) sont réalisées au début de l'étude, après l'égression et après la contention.

Résultats

Les valeurs présentées dans l'article concernent les égressions des tissus dentaires, gingivaux et osseux. Pour le groupe EOFSR, une égression significativement plus élevée existe au niveau dentaire ; par contre, le niveau gingival ne bouge pas au cours de l'égression par rapport au groupe EO. Dans le groupe EO, les migrations coronaires des tissus gingivaux et osseux sont respectivement d'environ 2 et 1,5 mm, ce qui nécessite ensuite un allongement coronaire chirurgical. Une petite résorption osseuse marginale est observée dans le groupe EOFSR.

Conclusion

La technique EOFSR est indiquée lorsque l'allongement coronaire est désiré sans modifier la position du rebord gingival. L'égression orthodontique classique peut être utilisée avec succès lorsqu'une migration coronaire des tissus parodontaux et de la dent est recherchée.

Commentaires

Le protocole de cette étude, les mesures cliniques ainsi que l'analyse statistique sont rigoureux. Cet article confirme l'intérêt de la fibrotomie au cours de l'égression orthodontique afin d'éviter une chirurgie d'élongation complémentaire. La migration coronaire des tissus gingivaux et osseux lors de l'égression orthodontique classique est très intéressante sur le plan esthétique lorsqu'elle est réalisée sur des dents « condamnées » avant la mise en place d'implants.