Formation osseuse autour d'implants placés après extraction : étude expérimentale chez le chien

But de l'étude

De nombreuses expérimentations ont montré la fermeture spontanée d'espaces péri-implantaires dans leur partie coronaire. Le protocole utilisé était alors la création de l'alvéole sur une crête cicatrisée, puis l'insertion de l'implant. Les auteurs de cette étude s'interrogent sur la cicatrisation d'espaces péri-implantaires semblables mais obtenus après l'insertion d'implants dans des alvéoles juste après l'extraction.

Matériels et méthodes

L'expérimentation est conduite chez 6 chiens labrador. Douze implants (MicroThread^TM, Astra Tech AB, Mölndal ; diamètre 3,5 mm, longueur 11 mm) sont posés dans des sites de crête cicatrisée 3 mois après extraction et 12 implants identiques sont placés dans des sites de prémolaires et de molaires hémi-sectionnées. Les études histologiques et histomorphométriques sont réalisées au bout de 2 et 4 mois après sacrifice des animaux.

Résultats

Au niveau histologique, au bout de 2 mois, les deux groupes montrent dans l'espace péri-implantaire l'installation d'un tissu osseux néoformé ; le groupe site d'extraction montre des signes de résorption sur les parois osseuses latérales et la présence d'ostéoclastes. Au bout de 4 mois, dans le groupe crête cicatrisée, seul le dernier millimètre de l'implant demeure exposé ; le groupe site d'extraction montre en revanche une apicalisation de la crête osseuse.

Les résultats histomorphométriques montrent un comblement presque complet du groupe crête cicatrisée et des défauts peu ou pas comblés dans l'autre groupe.

Conclusion

La fermeture d'espaces péri-implantaires s'effectue rapidement et efficacement lorsque l'alvéole est préparé sur un site d'extraction cicatrisé, alors qu'il est médiocre sur un site d'extraction récent.

Commentaires

Cette étude contribue à calmer les ardeurs des promoteurs d'une démarche systématique, ou presque, d'extraction-implantation immédiate. S'il est certes possible d'améliorer les conditions de cicatrisation, on doit se rendre à l'évidence qu'un implant, quels que soient sa forme et son état de surface (dans le cas de cette étude, implant Astra avec microfiletage coronaire), ne suffit pas seul à favoriser la fermeture du défaut osseux périphérique postextractionnel. Deux leçons au moins sont à retenir de cette expérience, la première est que la perte osseuse vestibulaire, palatine, mésiale ou distale postextractionnelle est inéluctable ; la seconde est que, sans entrer dans le débat conserver parodontalement ou extraire et implanter, il est plus sage d'attendre la cicatrisation du site d'extraction avant de réaliser l'implantation.