Revue Scientifique Internationale - La sélection
Parodontologie recherche
Évaluer les changements des tissus mous après différentes procédures de préservation alvéolaire.
Après extraction dentaire auprès de 30 patients, on traite les alvéoles de façon randomisée selon les procédures suivantes : - T1 : substitut osseux xénogénique (os porcin cortico-spongieux) et greffe gingivale libre ;
- T2 : greffe gingivale libre seule ;
- T3 : substitut osseux...
Évaluer les changements des tissus mous après différentes procédures de préservation alvéolaire.
Après extraction dentaire auprès de 30 patients, on traite les alvéoles de façon randomisée selon les procédures suivantes : - T1 : substitut osseux xénogénique (os porcin cortico-spongieux) et greffe gingivale libre ;
- T2 : greffe gingivale libre seule ;
- T3 : substitut osseux xénogénique ;
- T4 : contrôle sans traitement particulier.
Des empreintes sont réalisées avant extraction et 4 mois après chirurgie. Les modèles sont scannés, numérisés et les modifications de contour sont obtenues par soustraction numérisée.
Tous les groupes montrent des réductions du contour vestibulaire avec, par ordre croissant de réduction horizontale, T1 = 0,8 ± 0,5 mm ; T2 = 0,85 ± 0,6 mm ; T3 = 1,45 ± 0,7 mm ; T4 = 2,29 ± 1,1 mm. Des différences significatives sont mises en évidence entre T1 et T4, et entre T2 et T4. Une influence positive significative de la greffe gingivale libre sur la préservation de la taille de l’épaisseur a été démontrée (p < 0,001).
Aucune des techniques employées dans cette étude n’a permis de prévenir la réduction de taille de l’alvéole après extraction. La couverture du site d’extraction par une greffe gingivale libre semble avoir le potentiel de limiter, sans pour autant l’éviter, la réduction du contour alvéolaire consécutive à toute extraction.
Cette étude est intéressante à plusieurs titres. D’abord, elle incite à s’interroger sur la véritable utilité à « combler » l’alvéole d’extraction avec un biomatériau : ce groupe, en effet, peine à assurer la même qualité de maintien du volume alvéolaire que les groupes traités avec greffe épithélio-conjonctive. Ensuite, elle permet d’apprécier la qualité des résultats obtenus en associant une greffe punch avec ou sans biomatériau. Là encore, les auteurs ne cherchent pas à « combler » l’espace vacant avec un matériau biologique mais à assurer la fermeture hermétique du site. D’ailleurs, ils n’hésitent pas à employer les termes gingival seal, et ce afin de bien signifier la nécessité d’isoler le caillot dans son alvéole. Dès lors, on retrouve la logique décrite tant de fois par Urs Wikesjö dans ses expérimentations sur la régénération osseuse et s’appuyant sur des « dispositifs mainteneurs d’espace ». À côté des membranes et des punches, les biomatériaux de toutes sortes foisonnent, mais lorsqu’il s’agit de promouvoir la cicatrisation osseuse, il faut savoir se rappeler des principes de base : laisser le caillot libre de toute compression et de toute mobilisation.