Paul Mattout, rédacteur en chef

Les publications sont prolifiques sur le thème de la régénération des tissus péri-implantaires.
Les cours, séminaires et formations sont nombreux à traiter du même sujet. Les auteurs font état des nouveautés, des matériaux, des protocoles. Cependant, beaucoup de propositions thérapeutiques semblent s'éloigner du principe même de la régénération.

En fait, qu'en est-il ?

Nous savons que l'os a le potentiel unique de restaurer sa structure originelle. Une lésion de l'os engendre une ostéo-induction. Les cellules osseuses du site lésé relarguent des facteurs de croissance et des facteurs d'induction tels que les protéines osseuses morphogénétiques. Les cellules ostéoprécurseurs vont se différencier en ostéoblastes capables de former de l'os.

Là se trouve tout l'intérêt du concept de la régénération osseuse guidée (ROG) car il permet de déclencher ce processus biologique de la cicatrisation. En effet, une membrane isole le site osseux à reconstruire et laisse l'ostéo-induction évoluer sans influence négative du tissu muqueux de recouvrement. Si l'on s'en tient strictement à ce concept, on comprend que la membrane doit être non résorbable, étanche aux cellules, parfaitement biocompatible et façonnable pour réaliser un mainteneur d'espace protégeant la néoformation osseuse sous-jacente.

De manière paradoxale, la dénomination ROG est utilisée pour des techniques qui ne sont pas conformes aux exigences du concept initial. Il est impératif de respecter scrupuleusement les détails techniques de la ROG. En effet, seul le protocole strict est garant de résultats prévisibles, fiables et reproductibles.