La recherche du « naturel » : une approche multidisciplinaire
 

Les cahiers de prothèse n° 108 du 01/12/1999

 

Présentation

Serge Armand  

Dans les années 80, réaliser une revue consacrée à l'esthétique consistait à solliciter quelques praticiens très médiatisés. Ceux-ci traitaient essentiellement des thérapeutiques prothétiques, réalisées en collaboration avec des prothésistes de laboratoire, eux-mêmes de talentueux artistes de la forme et des couleurs.

Lorsque la rédaction des Cahiers de prothèse m'a fait l'honneur de me confier ce numéro « Spécial esthétique », dernière édition avant...


Dans les années 80, réaliser une revue consacrée à l'esthétique consistait à solliciter quelques praticiens très médiatisés. Ceux-ci traitaient essentiellement des thérapeutiques prothétiques, réalisées en collaboration avec des prothésistes de laboratoire, eux-mêmes de talentueux artistes de la forme et des couleurs.

Lorsque la rédaction des Cahiers de prothèse m'a fait l'honneur de me confier ce numéro « Spécial esthétique », dernière édition avant l'an 2000, j'ai pu mesurer l'importante évolution de l'odontologie dans ce domaine.

Cette recherche de l'esthétique ou plutôt du « naturel » repose essentiellement sur la prise en compte d'un certain nombre de paramètres :

- la multidisciplinarité est l'élément majeur de cette évolution. Les disciplines impliquées sont nombreuses et complémentaires. Citons de façon non exhaustive l'odontologie restauratrice, l'orthodontie, la parodontologie, la prothèse, l'implantologie, la chirurgie maxillo-faciale… Cette multidisciplinarité élargit l'éventail des solutions thérapeutiques mais nécessite des équipes médicales travaillant en parfaite coordination ainsi qu'un dialogue permanent avec le patient pour aboutir au résultat désiré.

- l'économie des tissus et le respect de leur intégrité biologique. Il est primordial de repousser les échéances et de réaliser chaque fois que cela est possible des traitements a minima, peu invasifs, qui permettent d'éviter ou de différer des thérapeutiques prothétiques, souvent mutilantes. De ce point de vue, le traitement de blanchiment ou l'utilisation des techniques adhésives répondent parfaitement à cet objectif en laissant ultérieurement la possibilité au praticien de s'orienter vers des solutions prothétiques.

L'implantologie, elle aussi, dans le cas d'édentement de faible étendue, permet de répondre à la question : « Doit-on encore mutiler des dents saines pour remplacer une ou deux dents absentes ? »

La réponse est non à chaque fois que les conditions anatomiques et fonctionnelles permettent la réalisation d'un traitement implantaire. Lorsque la réalisation de couronnes ou de bridge ne peut être évitée, l'objectif majeur est la conservation de la vitalité pulpaire des dents supports.

- la mise en condition tissulaire. Le résultat esthétique recherché est très directement lié à un environnement tissulaire biologiquement sain.

Les thérapeutiques à visées parodontales permettent, par la chirurgie muco-gingivale ou les techniques de régénération, non seulement d'assainir les sites, mais aussi de corriger certaines imperfections anatomiques des tissus mous ou du tissu osseux.

Il est difficile dans un seul numéro de faire un tour d'horizon complet de toutes les disciplines et techniques thérapeutiques qui participent à cette recherche du « naturel ».

Faire le point à l'aube du troisième millénaire est le but fixé dans ce numéro des Cahiers de prothèse qui, à cette occasion, est allé au-delà des sujets prothétiques habituellement abordés dans cette revue.

J'espère que le lecteur trouvera des solutions aux problèmes qu'il peut rencontrer dans sa pratique quotidienne.

Le mot de la fin sera pour les auteurs des différents articles. Merci à eux d'avoir consacré, malgré une activité professionnelle intense, beaucoup de temps pour faire part, chacun dans sa discipline, de leur expérience dans le domaine de l'esthétique en odontologie.