Comment assurer la pérennité de la dent dépulpée ? - Cahiers de Prothèse n° 116 du 01/12/2001
 

Les cahiers de prothèse n° 116 du 01/12/2001

 

Éditorial

Jacques Déjou  

Il n'existe certainement pas de réponse précise et unique à cette question. Beaucoup d'interrogations ne trouvent pas encore de réponses satisfaisantes.

Et d'abord, pourquoi dépulper une dent ?

Des impératifs autres que biologiques (pathologies pulpaires irréversibles) peuvent-ils encore justifier un acte qui conditionne fondamentalement la pérennité de la dent ?

Dans ce domaine comme dans beaucoup de domaines médicaux, des décisions thérapeutiques...


Il n'existe certainement pas de réponse précise et unique à cette question. Beaucoup d'interrogations ne trouvent pas encore de réponses satisfaisantes.

Et d'abord, pourquoi dépulper une dent ?

Des impératifs autres que biologiques (pathologies pulpaires irréversibles) peuvent-ils encore justifier un acte qui conditionne fondamentalement la pérennité de la dent ?

Dans ce domaine comme dans beaucoup de domaines médicaux, des décisions thérapeutiques étayées par des « évidences » épidémiologiques semblent indispensables et manquent cruellement.

Pourtant, la littérature est vaste et diverse puisque ses éléments ont été recherchés dans des domaines aussi divers que l'endodontie, les biomatériaux, l'odontologie restauratrice ou la prothèse. Les articles rassemblés ici nous permettent donc d'avoir une idée précise et complète de « l'état de la question ». Malheureusement, peu d'évaluations cliniques à long terme ont pu être recensées (Aryanpour et al.).

C'est pourquoi la mise en commun d'expériences et d'expertises diverses nous a semblé indispensable.

Ainsi, certains éléments de réponses pourront être trouvés dans les articles de Sam Aryanpour ou de Wilhelm-Joseph Pertot. Les facteurs conditionnant la réussite à long terme du traitement endodontique sont essentiels. Le traitement endodontique est une sorte de fondation de l'édifice « dent dépulpée/restaurée ».

D'autres éléments de réponses pourront être trouvés dans les articles de Gérard Aboudharam, Olivier Moyen, Jean-Louis Brouillet, Amir Chafaie, Frédéric Bukiet et Jacques Déjou.

Les techniques anciennes ne sont pas forcément obsolètes et peuvent être actualisées grâce à l'utilisation de matériaux nouveaux. Quant aux techniques récentes, leur simplicité apparente ne doit pas faire négliger les impératifs de mise en œuvre des matériaux adhésifs qu'elles supposent.

Parmi les sujets abordés :

• Les reconstitutions indirectes ont-elles encore des indications ?

• Peut-on remplacer les alliages métalliques par d'autres matériaux plus esthétiques et sans corrosion ?

• Les tenons à base de fibres de carbone ou de verre ont-ils un comportement compatible avec une utilisation clinique ?

• Quels matériaux utiliser dans les reconstitutions corono-radiculaires directes ?

• Quels sont leurs impératifs de mise en œuvre ?

• Les tenons radiculaires sont-ils indispensables ou dangereux ?

• Peut-on éviter de couronner toutes les dents dépulpées ?

Les auteurs ont essayé d'apporter des réponses pratiques à chacune de ces questions. Cependant, n'oublions pas que nous ne devons surtout pas adapter nos décisions thérapeutiques aux techniques que nous maîtrisons, mais plutôt adapter les techniques et matériaux utilisés aux situations cliniques, toutes différentes, rencontrées chaque jour, avec chaque patient.