Les céramiques dentaires en pratique clinique - Cahiers de Prothèse n° 148 du 01/12/2009
 

Les cahiers de prothèse n° 148 du 01/12/2009

 

bibliographie

Franck Forestier  

Depuis quelques années, l’éventail des restaurations conjointes (facettes, couronnes unitaires ou bridges sur dents naturelles ou implanto-portés) s’est enrichi de ce qu’il est convenu d’appeler le « tout céramique ».

En effet, les armatures métalliques traditionnellement utilisées sont de plus en plus remplacées par des armatures à base d’alumine ou de zircone, réalisées à la main ou par procédé informatique. Et pour se persuader que cette évolution...


Depuis quelques années, l’éventail des restaurations conjointes (facettes, couronnes unitaires ou bridges sur dents naturelles ou implanto-portés) s’est enrichi de ce qu’il est convenu d’appeler le « tout céramique ».

En effet, les armatures métalliques traditionnellement utilisées sont de plus en plus remplacées par des armatures à base d’alumine ou de zircone, réalisées à la main ou par procédé informatique. Et pour se persuader que cette évolution thérapeutique est un véritable enjeu pour les années à venir, il suffit de voir toutes les possibilités de formations continues proposées. Le praticien moderne se doit de connaître et d’apprendre à maîtriser ces techniques.

Dans cette optique, l’ouvrage rédigé par Christoph Hämmerle et al. se veut à la fois un concentré d’informations théoriques et un outil pédagogique aidant le praticien dans ses premiers pas vers ce type de réalisations prothétiques.

Ainsi, en 9 chapitres bien distincts et richement iconographiés, tous les aspects y sont abordés. Cela commence par la composition physico-chimique des matériaux avec leurs caractéristiques pour aboutir aux réalisations plurales sur implants. Chaque étape présentée s’accompagne, en fin de chapitre, d’une riche liste de références bibliographiques. Celle-ci permet à chacun de poursuivre des recherches personnelles sur un sujet évidemment non figé puisqu’en perpétuelle évolution.

Il faut louer la performance réalisée dans cet ouvrage qui examine toutes les indications et les illustre étape par étape par des cas cliniques avec une multitude d’astuces permettant d’aboutir au résultat escompté. Le chapitre 6 sur l’éclaircissement est, de ce point de vue, particulièrement clair et concis, favorisant ainsi la compréhension de l’importance du support dentaire dans l’aspect visuel final.

Il est toutefois dommage que certains aspects n’aient pas été davantage approfondis. C’est le cas de l’étude clinique sur les échecs des facettes. En effet, aucun élément n’est fourni pour la lire avec objectivité, aucun commentaire sur les critères retenus et aucune ventilation des résultats obtenus en fonction desdits critères n’est disponible.

La remarque s’applique également aux bridges où des échecs sont annoncés sans savoir si les fractures concernent l’armature et/ou la céramique cosmétique. Même remarque pour les fractures de piliers implantaires dont les causes ne sont pas explicites. Il aurait été utile de savoir par exemple combien sont causées par des problèmes d’occlusion. Enfin, pour conclure sur les insuffisances, et même si les méthodes de collage sont irréprochables dans leur présentation, pourquoi rien n’est évoqué sur l’utilisation des verres ionomères pour les scellements, d’autant qu’un des cas cliniques présentés montre la radiographie d’un bridge scellé par cette méthode ?

En conclusion, ce manuel d’une centaine de pages est un remarquable exercice de synthèse, s’adressant aussi bien à l’étudiant en chirurgie dentaire qu’au praticien plus expérimenté attiré dans son exercice quotidien par cette nouvelle approche. En revanche, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’un ouvrage d’initiation qui doit engager le lecteur à approfondir ses connaissances sur une évolution incontournable en prothèse. Pour ce faire, il pourra se référer à la liste d’ouvrages plus complets à la fin de chaque chapitre.