Matériaux en odontologie : des produits sans cesse améliorés pour des traitements plus performants

L’évolution des réhabilitations oro-faciales est associée à l’amélioration des protocoles opératoires qui sont, eux-mêmes, induits par les matériels et les matériaux nouveaux.

Cependant, la mise sur le marché, parfois rapide, de nouveaux produits non validés par des études cliniques sérieuses ou sans intérêts thérapeutiques évidents rend souvent perplexes les praticiens. Ces derniers préfèrent persévérer avec les matériaux qu’ils « connaissent » et ainsi conserver « leurs habitudes de travail » qu’ils maîtrisent.

Le but de ce numéro spécial est de présenter de nouveaux matériaux qui ont un apport clinique évident, et d’offrir ainsi, à une large majorité de lecteurs, une évolution dans leurs protocoles thérapeutiques. Bien entendu, ce numéro consacré aux matériaux utilisés en odontologie n’est pas exhaustif tant la multitude des produits nouveaux est importante. Les matériaux associés aux situations cliniques les plus courantes seront évoqués.

Emmanuelle Vigarios, Florent Destruhaut, Yomin Cécile Alloh Amichia, Éric Toulouse et Philippe Pomar exposent les intérêts et avantages de l’utilisation des silicones médicales dans le traitement des pertes de substances maxillo-faciales. Les progrès de la prothèse maxillo-faciale sont, en grande partie, liés à l’évolution constante des biomatériaux, elle-même corrélée aux avancées de la chimie organique. Le choix des silicones se fera en fonction de leur biocompatibilité, de l’esthétique qu’elles apportent, de la facilité de mise en œuvre et de la précision. L’odontologiste doit conserver la maîtrise de ces réhabilitations. Pour cela, il doit être novateur et performant avec une parfaite connaissance de ces matériaux.

Olivier Guastalla présente les étapes du collage des éléments cosmétiques en prothèse fixée. Il précise les limites et les conditions cliniques requises pour un tel assemblage « prothèse-dent ». Le mécanisme du collage sur la dentine et sur l’émail est rappelé. La connaissance de la nature et de la structure des nouvelles céramiques conditionne la nature du liant (colle) et la technique de collage (traitement de surface ou pas ?). Le choix doit être rigoureux et le protocole sans faille pour la conservation de la vitalité pulpaire assurant ainsi un résultat pérenne.

Anne Raskin et Nicolas Lehmann abordent les propriétés chimiques, les avantages et les indications cliniques des résines composites utilisées en technique directe pour les reconstitutions coronaires. Après avoir décrit de façon très détaillée les divers produits entrant dans la composition des composites, ils présentent de nombreuses applications cliniques, à l’aide d’une abondante iconographie, qui permettront à l’omnipraticien de retrouver les situations cliniques journalières auxquelles il est confronté. Le protocole de mise en œuvre doit être rigoureux, il est présenté comme tel.

Pour notre part, nous présentons les nouveaux matériaux à base de silicones fortement chargés, destinés à l’enregistrement des rapports mandibulo-maxillaires. Ce travail est traité en deux parties. La première est consacrée à l’étude et aux propriétés de 10 produits commerciaux. Les impératifs chimiques et physiques auxquels ces produits doivent se plier sont développés. Le lecteur pourra orienter son choix selon ses sensibilités. La deuxième partie présente la mise en œuvre clinique pas à pas de ces produits, à la fois dans des cas cliniques simples, puis dans des situations plus complexes. Cette mise en œuvre est facile et respectueuse des connaissances occluso-fonctionnelles actuelles.

Éric Leforestier, Léonore Ceretti, Évelyne Darque-Ceretti, Olivier Laplanche, Marc Bolla abordent le principe des reconstructions corono-radiculaires à l’aide de tenons fibrés et de composites en en précisant leurs indications et leurs limites, notamment en fonction du délabrement initial de la dent et de sa situation sur l’arcade. L’attention est portée sur l’amélioration de l’interface entre le tenon fibré et la dentine radiculaire, grâce à l’interposition d’un agent silane, avec une simplification et une plus grande efficacité de la mise en œuvre. La connaissance du comportement biomécanique de la dent dépulpée est indispensable pour faire un choix rationnel du type de reconstitution afin de préserver la racine résiduelle.

Tous ces articles sont présentés par des cliniciens reconnus qui ont su approfondir leurs connaissances fondamentales sur les matériaux qu’ils utilisent pour en tirer un profit clinique substantiel. Les cas cliniques présentés sont appropriés et étayés par une iconographie de qualité. Les références bibliographiques mentionnées pour chaque article sont très pertinentes et récentes.

Nous souhaitons remercier très sincèrement les différents auteurs pour leur contribution à ce numéro spécial « matériaux en odontologie ».